Fra Angelico
Publié le 26/02/2010
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Né Guido di Pietro, Fra Angelico entra au couvent dominicain de San Domenico à Fiesole vers 1420. Il y mena une vie pieuse et vertueuse, tout en mettant au service de sa vocation religieuse sa passion pour la peinture qui le fit étudier un temps avec le célèbre miniaturiste gothique Lorenzo Monaco. Dans les années 1430, époque de ses premières oeuvres, Fra Angelico peignit un nombre important de retables d'églises parmi lesquels L'Annonciation. En 1439, il s'installa au couvent florentin de San Marco et travailla à sa restauration, largement financée par les Médicis. Cosme de Médicis lui confia la réalisation du grand retable de l'église conventuel qui constitue, avec les fresques murales qui l'entourent, le point d'orgue de l'oeuvre d'Angelico. En 1445, le pape Eugène IV le fit venir au Vatican pour réaliser les fresques murales de l'église Saint-Pierre et de la chapelle du Sacrement, oeuvres qui sont aujourd'hui détruites. Vers 1450, le peintre retourna à Fiesole au couvent de San Domenico, où il occupa la charge de prieur. Il produisit alors ce qui fut sans doute son dernier grand chef-d'oeuvre, un cycle de trente-cinq tableaux pour les portes d'un coffre en argent dans le sanctuaire de l'église de SS. Annunziata. Angelico retourna à Rome vers 1453 et c'est là que ce moine, décrit par Vasari comme un homme à la fois saint et merveilleux, s'éteignit, acquérant par sa vertu exemplaire le nom d'Angelico (l'Angélique) par lequel il est universellement connu.
«
FRA ANGELICO
1381-1455
FRA ANGELICO représente un moment unique de l'art florentin et de la vie chrétienne.
A cer
taines valeurs
qui sont bien essentielles au christianisme, et donc permanentes, il donna une forme
si pure que, depuis, beaucoup rêvent d'un nouveau Fra Angelico.
Mais, au vrai, il ne se conçoit
qu'à Florence et dans le second quart du Quattrocento.
Né en 1 387, Guido di Pietro entra en 1 407 au couvent dominicain de Fiesole; il fut dé
sormais fra Giovanni, frère
Jean.
Il embrassait la vie de frère-prêcheur en sa réalisation la plus
ardue, dans une branche réformée de l'Ordre.
Il fut initié par des .>aints à la vie religieuse, vécut,
œuvra en leur familiarité et mérita lui-même le surnom de « frère angélique».
Il fut pris, aussitôt après son noviciat, dans les remous du schisme qui déchira l'Eglise de
1409 à 1417.
Fidèle au pape légitime contre le général de son ordre, il dut fuir aux couvents de
Foligno et de Cortone.
Aussi sa jeunesse, jusqu'à la trentaine, fut-elle dramatique, dans le scandale
du schisme, aggravé de pestes et de guerres.
Sa douceur ne fut donc point facile, quoiqu'elle lui
fût évidemment naturelle.
Elaboré dans
la douleur, son art s'épanouit dans la paix.
En 1418, il put rentrer à Fiesole.
Aux portes
de la Florence de Cosme Ier, puis, de 1436 à 1445, dans la ville même, à Saint-Marc,
il ne faut pas se le représenter enfermé dans son cloître, ni son cloître clos à la vie ambiante.
Il
menait une vie de pénitence, d'étude théologique et de contemplation, mais il participait ac
tivement
au renouveau artistique.
Une osmose continuelle existait entre son couvent, ouvert à
la Renaissance à ce point que Cosme y mettait sa bibliothèque et ses antiques, et une ville, capi
tale
momentanée de la chrétienté, siège du Concile œcuménique où l'Eglise d'Orient se réunis
sait à l'Eglise catholique, foyer
d'une culture indissolublement platonisante et chrétienne.
L'œuvre
de Fra Angelico correspond à l'humanisme chrétien du premier des grands Médicis.
L'aspect « gothique» de cette œuvre risque de tromper.
Qu'on l'en blâme ou qu'on l'en
loue, Fra Angelico n'était-il pas un attardé? Les courants de l'art portaient vers plus de largeur
dans la composition et dans le style- que l'on songe à Masaccio- , vers une conquête plus
décisive
de la troisième dimension, vers une expression plus dramatique -ainsi chez Andrea
del Castagno - et vers une science plus complexe -celle, par exemple, d'un Ghiberti.
Dans
ces directions est allé, certes, le souci de l'Angelico, mais assez timidement.
Les exigences pri
mordiales
de sa grâce et de son génie le portaient ailleurs.
Mais
si les tendances que nous venons de dire étaient alors les plus riches d'avenir (et de
dangers), le présent
appartenait davantage à d'autres dont, précisément, Fra Angelico est, dans
la peinture, le principal représentant.
Pour que sa signification historique apparaisse, le mieux
est
de remarquer la parenté de son art avec celui d'un Brunelleschi, en de délicieuses églises
comme le Saint-Esprit et
Saint-Laurent de Florence, d'un Michelozzo, à Saint-Marc, le cloître
même
de notre peintre, d'un Luca della Robbia ou d'un Mino da Fiesole.
Nommer ces deux
sculpteurs est particulièrement significatif, car ils étaient beaucoup plus jeunes que lui: son es
prit était si peu d'un attardé qu'il continua longtemps après lui- et jusque dans un Benedetto
da Majano, mort en 1497, un Andrea della Robbia, mort en 1528 - à porter des fruits admi
rables..
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