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Fragment Sel. 78 (Liasse Vanité) Imagination - Pensées de Pascal

Publié le 15/05/2012

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pascal

Ne diriez‑vous pas que ce magistrat dont la vieillesse vénérable impose le respect à tout un peuple se gouverne par une raison pure et sublime et qu’il juge des choses par leur nature sans s’arrêter à ces vaines circonstances qui ne blessent que l’imagination des faibles ? Voyez‑le entrer dans un sermon où il apporte un zèle tout dévot, renforçant la solidité de sa raison par l’ardeur de sa charité. Le voilà prêt à l’ouïr avec un respect exemplaire. Que le prédicateur vienne à paraître, si la nature lui a donné une voix enrouée et un tour de visage bizarre, que son barbier l’ait mal rasé, si le hasard l’a encore barbouillé de surcroît, quelques grandes vérités qu’il annonce, je parie la perte de la gravité de notre sénateur.

1. Place dans les Pensées ou plutôt dans l'Apologie.

Pour amener l'homme à la religion, Pascal commence par le mettre en face de lui-même et fait un tableau saisissant de ses misères et de ses faiblesses. L'homme est incapable sans Dieu d'arriver à la vérité. La raison, ployable en tout sens, est le jouet des puissances trompeuses, et surtout de l'imagination.

pascal

« PASCAL 169 s'al'rête1' d cts vaines circonstances qui ne blessent que l'imagi­ nation des faibles Voyez-le entrer dans un sermon où il apporte un zèle tout déçot, renforçant la solidité de sa raison par l'ardeur de sa charité.

Le çoilà prêt à l'ouïr aoec un respect exemplaire.

Que le prédicateur oienne à paraître, que la nature lui ait donné une çoix enrouée et un tour de çisage bizarre, que son barbier l'ait mal rasé, si le hasard l'a encore barbouillé de surcroît, quelque grandes oérités qu'il annonce, je parie la perte de la graçité de notre sénateur.

(Ed.

llRuNscnwrco, p.

364.

- Dans Chevaillier et Audiat, Les Textes français, xvue siècle, p.

459, on trouvera les corrections de l'edition de' Port-Royal.) 1.

Place dans les Pensées ou plutôt dans l'Apologie.

Pour amener l'homme à la religion, Pascal commence par le mettre en face de lui-même et fait un tableau saisissant de ses misères et de ses faiblesses.

L'homme est incapable sans Dieu d'arriver à la vérité.

La raison, • ployable en tout sens, • est le jouet des puissances trompeuses, ct surtout de l'imagi­ nation.

Un rien la distrait et empêche son libre exercice.

Non seulement les gens du peuple, mais les sages sont dupés par les apparences.

Dans tout cet article, Pascal s'inspire de Montaigne, dont il reproduit quelquefois les expressions et les exemples.

(Le plus grand philosophe du monde ....

) Ici, il semble n'avoir fait appel qu'à sa propre expérience.

Il.

Analyse et explication (comparaison avec Montaigne et avec le texte de Port-Royal).

1.

Pascal est poète, comme Montaigne.

Ils fuient tous deux l'abstraction; leur pensée se traduit spontanément en images concrètes.

II s'agit de prouver l'irrémédiable légèreté de l'homme dont les circonstances les plus futiles abusent la raison et déconcertent la volonté.

Montaigne multiplie les anecdotes; il choisit les plus bouffonnes (plaisant conte d'un malade soulagé par des clystères qu'il ne prenait point).

II s'en amuse.

Il y revient plusieurs fois dans les Essais (I, 20; II, 12; III, 8) et c'est seulement dans l'Apologie de Raymond de Sebonde qu'il. »

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