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Freud, analyse de texte: malaise dans la civilisation: le bonheur

Publié le 29/04/2023

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« 15/11/2022 DM Philosophie Texte Malaise dans la civilisation, Freud, 1930 Dans ce texte Freud dit que l'homme n'a de cesse de rechercher le bonheur.

Ce bonheur est ambivalent : on le trouve d'une part en écartant la douleur et le malheur « la privation de joie », et d'autre part en recherchant des réjouissances ou plaisirs intenses.

Cette recherche du plaisir est une finalité de la vie, mais Freud montre que ce but est vain et que l'homme est plus facilement exposé à la souffrance. Le propos de Freud se développe en trois temps. Selon lui, [l.

1- 4] l’homme aspire au bonheur par la quête de plaisirs intenses et l’éviction de toute souffrance : c’est le but ultime de sa vie, ce qui lui donne un sens et en détermine la finalité. Mais, cette quête est illusoire [l.5 à 14] car l’homme est soumis à la contingence qui entrave ce projet.

Le bonheur serait donc inatteignable car par définition paradoxal : succession de contrastes entre plaisirs intenses et événements contingents du quotidien s'imposant à l'homme et contrevenant malgré lui à cette quête. Ainsi [l.14 à 19], Freud soutient que l'expérience du malheur est plus fréquente que celle du bonheur, nécessairement épisodique.

Il y aurait en effet trois sources de souffrance : celle du corps voué à la mort, celle du monde extérieur dont la contingence s'impose à l'homme, et enfin celle du rapport à autrui. Le bonheur est défini comme un état de plénitude durable et de complète satisfaction.

On y associe habituellement les termes « heureux », « joie », « plaisir », mais aussi ceux de « hasard » et de « chance ».

Or un hasard peut aussi être « malheureux » et, à la chance, s'oppose la « malchance ».

Freud met en exergue le paradoxe de la notion de bonheur avec une vision pessimiste de la notion.

Si le « bon-heur » (littéralement le « bon augure ») est soumis aux contingences extérieures, c'est-à-dire au hasard et potentiellement aux souffrances, alors l'état de complétude recherché est inaccessible.

Or, pour certains penseurs plus optimistes, le bonheur est un état de satisfaction possible : en devenant plus sage, plus raisonnable, plus savant, donc plus libre. Donc, faudrait-il renoncer à toute vision optimiste du bonheur ? 1 15/11/2022 Freud est un penseur du début du XXeme siècle qui traverse et voit s'annoncer les moments parmi les pires de son Histoire.

C'est aussi un psychanalyste qui défend la théorie des pulsions et de l'inconscient qui, selon lui, conditionne en grande partie les comportements humains. Dans ce texte, Freud rappelle d'abord la définition commune du bonheur : « au sens étroit », c'est la réalisation de fortes réjouissances et l'homme serait en quête perpétuelle des plaisir permettant de les réaliser. On peut remarquer que cette vision s'oppose complètement à celle défendue par la philosophie antique comme celle d’Épicure.

Pour ce penseur de l'Antiquité, le bonheur consiste en la satisfaction modérée des plaisirs simples et naturels, spirituels ou sensibles.

Pour lui, les plaisirs et la vertu sont associés dans cette quête de l'hédonisme, doctrine faisant du plaisir le souverain bien de l'homme.

Ainsi le bonheur serait un état de satisfaction rendu possible par la « raison vigilante » qui œuvre pour la sérénité et non pas une jouissance immodérée d'objets superflus (« les fortes réjouissances » évoquées par Freud).

Le moyen d'accéder à cet état de bonheur serait l'habitude à la modération et l'indépendance vis-à-vis des plaisirs par rapport auxquels il faudrait se sentir libre de les choisir.

De plus, cet état de bonheur serait permanent, contrairement aux plaisirs instantanés qui procurent de la joie de façon éphémère.

Ce bonheur durable serait l'accès au bien, mais le plaisir peut tout de même accompagner le bonheur, qui apporte du réjouissement. Or, Freud n'évoque pas cette conception raisonnée d'accès au bonheur, mais la vision du sens commun : l'accès au bonheur au sens strict ou « étroit », c'est jouir intensément des plaisirs octroyés par exemple par le corps ou la possession d'objets matériels.

Ainsi, on confond habituellement le plaisir, la jouissance et la satisfaction qui sont associés à l'idée de bonheur. Par exemple, à Noël, un petit enfant se sentira heureux parce qu'il déballe le cadeau demandé au Père Noël.

Ainsi, il croit faire l'expérience du bonheur, mais c'est une expérience temporaire, épisodique qui durera le temps de son intérêt pour ce jouet dont il se lassera peut être vite.

Ainsi, posséder un objet désiré n'est pas l'assurance d'un bonheur durable, mais d'un plaisir temporaire. Donc, il ne faut pas confondre le plaisir, éphémère, avec le bonheur qui est censé être un état durable. Ainsi idée du bonheur est remise en question par le principe même de plaisir qui, pour être satisfaisant doit être par définition intermittent, ou « contrasté ».

Selon Freud, c'est le « contraste » entre les phases de plaisir intense et d'insatisfaction qui procure la vraie jouissance. 2 15/11/2022 Mais comment accéder au bonheur dans ce cas ? Est-ce que le bonheur est une succession de plaisirs ou un état permanent de jouissance ? En effet, Freud oppose à cette vision du bonheur la contradiction même de sa propre définition.

Pour lui, c'est le « contraste », c'est-à-dire le décalage de l'intensité des plaisirs, qui permet la jouissance du bonheur, ou tout au moins de s'en rendre compte. Un état constant de plaisirs deviendrait à un état modéré, « tiède », fade de réjouissances devenues ennuyeuses.

En cela cette idée se rapproche de la quête des plaisirs de débauchés que critique Épicure pour qui s'habituer au luxe n'est pas un moyen d'accès au bonheur mais bien au contraire une source de trouble qui empêche d'accéder à l'ataraxie. Ainsi aujourd'hui, la société consumériste dans laquelle nous vivons.... »

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