FREUD: Chaque individu est virtuellement un ennemi de la civilisation...
Publié le 27/02/2008
                            
                        
Extrait du document
                                QUELQUES DIRECTIONS DE RECHERCHE • Comment comprendre que « chaque individu est virtuellement un ennemi de la civilisation « et que « la civilisation est... dans l'intérêt de l'humanité en général. «? • En quoi, selon Freud, « la civilisation est... dans l'intérêt de l'humanité en général. «? • Pourquoi, selon Freud, « La civilisation doit être défendue contre l'individu «? • Quelle est la thèse fondamentale qui explique cette position ? • Que pensez-vous de cette thèse (Cf. entre autres, la thèse de Wilhelm Reich)?
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                                                                                                                            Ne devons-nous donc pas, à la lumière de cette analyse, reconsidérer les buts de toute civilisation ?
II) Le prix de la pérennisation de la civilisation
C'est en effet ce que Freud nous incite à faire.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'individu, potentiellement agressif ou violent car toujours en proie àdes pulsions destructrices, menace " virtuellement " l'équilibre et les objectifs de la civilisation.
                                                            
                                                                                
                                                                    La paix et la sécuritéétant ainsi constamment sous la menace de cette part individuelle (pas toujours réprimée !), la civilisation aura alorségalement pour tâche de préserver et garantir durablement celles-ci et donc, nous dit l'auteur, a besoin d'être "défendue contre l'individu  ".
                                                            
                                                                                
                                                                    Freud  rappelle  ici le sens  du mot  civilisation,  notamment  utilisé par Elias  (cf.
                                                            
                                                                                
                                                                    Lacivilisation des moeurs) : elle s'oppose à l'animalité, la barbarie ou la sauvagerie.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle est une organisation socialejugée supérieure à l'intérieur d'un développement de l'humanité et détermine un raffinement dû au progrès social.C'est cela même qui est en jeu et qu'il s'agit de défendre contre les oppositions menaçantes citées ci-dessus.
Cette  défense  est en place puisque  Freud nous rappelle  que " son  organisation, ses  institutions et ses  lois semettent au service de cette tâche ".
                                                            
                                                                                
                                                                    Nous devons reconnaître qu'en effet, celle-ci s'organise de façon à s'auto-préserver.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'existence des normes, des règles, des lois qui fixent le cadre normatif de la vie en société pour toutindividu en  est déjà une  preuve abstraite.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais  au-delà de cette preuve  nous nous confrontons également à lamanifestation d'administrations,  de forces  de l'ordre  et de  pouvoirs  législatifs  et exécutifs  qui confirment  cettevolonté de défendre  les valeurs  culturelles  sous lesquelles  nous nous  réunions.
                                                            
                                                                        
                                                                     Nous sommes  ici proches  desanalyses  foucaldiennes  (cf.
                                                            
                                                                                
                                                                    Surveiller  et punir)  sur la nature  et l'objectif  de préservation  de l'ordre  civilisateur.Partout  l'individu  peut être amené  à répondre  de ses  actes  et, lorsqu'ils  ne correspondent  pas aux exigencessociales, même être sanctionné.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais ne sont-ce que les valeurs de la civilisation qu'il s'agit de défendre ?
Freud  rappelle  également  le lien  étroit  qui unit  culture  et civilisation.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il y a,  présente  au fondement  de touteentreprise de civilisation, la manifestation concrète des progrès humains.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ceux-ci, technologiques, nous rappellent lavolonté  humaine de  maîtriser les forces  naturelles.
                                                            
                                                                                
                                                                     Freud parle de  " tout ce  qui sert à  maîtriser  la nature  et àproduire les richesses ", comme de ce qui doit être protégé.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais pourquoi donc ? =C9videmment parce que cesoutils peuvent à la fois détruire l'humanité (centrales nucléaires) et être détruits par les " impulsions hostiles deshommes ".
                                                            
                                                                                
                                                                    Freud nous donne à voir, ainsi, l'ambigüité de la nature humaine  : créatrice et civilisée mais égalementdestructrice et pulsionnelle.
Conclusion
Cet  extrait  dévoile  donc plusieurs  enjeux : culturels,  sociologiques,  politiques, moraux, philosophiques.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ce quirassemble  les hommes  - la civilisation  - reste  selon lui  constamment  sous la menace  de la part pulsionnelle del'individu.C'est par la compréhension de cette ambigüité humaine que la civilisation s'est construite progressivement jusqu'ànos jours.
                                                            
                                                                                
                                                                    N'oubliant pas cette menace, elle ne cesse d'affiner (voire durcir) ses méthodes de préservation.
                                                            
                                                                                
                                                                    N'est-cepas, donc, l'individu qui demeure le grand perdant puisque constamment surveiller et conditionné par la culture afinde ne pas s'écarter du " bon chemin ", sous peine de sanction ?.
                                                                                                                    »
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