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Freud et Weltanschauung

Publié le 11/02/2019

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freud

Il est inadmissible de dire que la science est un domaine de l’activité intellectuelle humaine, que la religion et la philosophie en sont d’autres, de valeur au moins égale, et que la science n’a pas à intervenir dans les deux autres, qu’elles ont toutes la même prétention à la vérité, et que 5 chaque être humain est libre de choisir d’où il veut tirer ses convictions et où il veut placer sa foi. Une telle conception passe pour particulièrement distinguée, tolérante, compréhensive et libre de préjugés étroits. Malheureusement, elle n’est pas soutenable, elle participe à tous les traits nocifs d’une Weltanschauung 1 absolument non scientifique et lui équivaut prati-io quement. Il est évident que la vérité ne peut être tolérante, qu’elle n’admet ni compromis ni restriction, que la recherche considère tous les domaines de l’activité humaine comme les siens propres et qu’il lui faut devenir inexorablement critique lorsqu’une autre puissance veut en confisquer une part pour elle-même.

 

Freud

 

I. Weltanschauung : vision du monde.

Une telle conception est « inadmissible » pour Freud, qui ne se prive pas d’ironiser à son propos : ne passe-t-elle pas pour « particulièrement distinguée, tolérante, compréhensive et libre de préjugés étroits » ? Admettre cette possibilité de coexistence serait ainsi jouer les âmes nobles et se donner un rôle avantageux. La virulence dont Freud fait preuve peut s’expliquer, au moins en partie, par le fait que la science ayant elle-même progressé depuis Descartes ou Leibniz, ses relations avec la religion ou la philosophie ne peuvent que se modifier : tout doit désormais être mis en œuvre pour que les avancées scientifiques puissent se faire sans rencontrer d’obstacles ou de freins.

freud

« - Le texte étant de portée générale, il n'est pas obligatoire de considé­ rer la prétention scientifique de la psychanalyse elle-même.

On peut néan­ moins emprunter aux théories freudiennes des exemples, lorsqu'ils met­ tent en évidence un conflit· entre psychanalyse ct philosophie, ou psychanalyse et religion.

- Freud participe ici d'une attitude «scientiste», mais sa théorie est­ elle bien elle-même scientifique ? La question mérite d'être au moins évo­ quée.

• Pièges à éviter - Ne pas réciter un cours complet sur la psychanalyse, qui serait hors sujet.

- S'attacher à analyser clairement les idées énoncées dans le texte avant de montrer, éventuellement, qu'il est possible de concevoir autre­ ment les relations entre les domaines évoqués.

CORRIGÉ [Introduction] .

Freud a volontiers comparé le caractère révolutionnaire de sa théorie psychanalytique aux apports qui furent ceux de Galilée et de Darwin dans la conception que l'homme a de lui-même : de son point de vue, la psy­ chanalyse constitue une avancée scientifique considérable.

Comme elle a bousculé bon nombre d'idées ou de thèses antérieurement admises, il n'est pas surprenant de le voir ici parler, de manière générale, de ce que doit être la position de la science relativement aux autres domaines intel­ lectuels.

Pour Freud, il n'est pas question d'admettre une complémentarité entre religion, philosophie et science : cene dernière doit au contraire sévèrement critiquer les deux autres discours, dès que les trois peuvent entrer en concurrence .

.

[1.

Critique de la tolérance] On admet volontiers que la science, la religion et la philosophie consti­ tuent trois secteurs de l'activité intellectuelle qui peuvent vivre dans une certaine cohabitation.

Quelques esprits éminents donnent d'ailleurs des exemples historiques de cette cohabitation, et peuvent encourager à pen­ ser qu'elle devrait se poursuivre : Descartes n'est-il pas aussi bien scienti­ fique que philosophe.

et ne croit-il pas en Dieu ? Il en va de même pour Leibniz et pour quelques autres, d'accord pour considérer que chaque. »

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