Devoir de Philosophie

Freud, Sur le rêve : « Jusqu'ici les philosophes... travail du rêve. «

Publié le 28/01/2013

Extrait du document

freud
Freud, Sur le rêve : « Jusqu'ici les philosophes... travail du rêve. « Introduction.               Freud pose ici la question de savoir si le rêve est simplement constitué d'images fantaisistes dépourvues de sens ou bien s'il a une signification latente qui serait l'expression de notre inconscient.               Il répond en choisissant la seconde option : le rêve exprime des pulsions (désirs) "refoulées" au fond de notre inconscient, c'est-à-dire rejetées et tombant ainsi dans une zone de notre psychisme située hors de portée de notre conscience.               Sachant pertinemment qu'il est en rupture avec la philosophie classique issue de Descartes ((l.1-4), il suppose que le refoulement de certaines de nos pulsions provient d'une "censure" exercée à la frontière qui sépare l'inconscient du reste de notre psychisme (l.4-11). L'atténuation de cette censure pendant le sommeil permet cependant à certains éléments inconscients de s'exprimer partiellement à travers les images oniriques, grâce à ce qu'il appelle un "compromis" (l.11-25).               Il est frappant de voir que l'auteur présente ouvertement ses propos comme une "hypothèse" : il sait qu'on peut l'attaquer à propos de la (non) scientificité de ses recherches. Ne pose-t-il pas du même coup le problème du statut des sciences humaines en général ? I. Le rêve et le refoulement (l.1-4). a) Une rupture avec la philosophie classique.               Freud assume sa position contraire à la tradition philosophique ("jusqu'ici les philosophes", l1). En effet, dès ses débuts, avec Socrate, la philosophie s'est engagée sur la voie qui est censée mener à la pleine clarté des Idées. C'est le sens de la fameuse "allégorie de la caverne", dans La République de Platon : l'accès d'un prisonnier à l'extérieur de la caverne, baigné par la lumière du soleil, symbolise la montée de l'âme ("psuchè" en grec) vers le "monde intelligible", c'est-à-dire le monde où résident les "Idées" ou "Formes essentielles", qui s'offrent directement à la saisie de l'intelligence. Inversement, Freud s'intéresse à ce qui est obscur et incompréhensible dans l'âme : non pas les belles idées de l'intellect mais les images inquiétantes ou choquantes des rêves. b) Un goût pour les régions inconnues de l'âme humaine : l'inconscient.               C'est donc en tant que pionnier qu'il se donne le droit ("permis", l.2) d'explorer ce domaine resté jusqu'à présent "inconnu" (l.3) de la science qui étudie la "psuchè" (cf. ci-dessus), c'est-à-dire la "psychologie"(l.1-2). Inconnu parce que difficile à connaître, étant donné que d'après Freud il se forme à la suite d'un rejet ("refoulement", l.2) de certains éléments psychiques : ceux-ci tombent donc tout au fond de notre psychisme, dans une partie du psychisme qui échappe à la conscience, autrement dit dans l'inconscient. P...

freud

« psychosomatiques et autrefois "hystériques".

Elle est justement fondée sur la possibilité de faire redevenir conscients certains souvenirs inconscients qui nous font subir une souffrance morale, visible à travers les symptômes psychosomatiques qui forment la névrose.

Ceux-ci disparaissent lorsque nous reprenons conscience de ces souvenirs qui étaient en quelque sorte mis en réserve dans notre inconscient.

C'est ce qu'a opéré Freud sur sa première patiente, la fameuse "Anna O." . b) La censure et le refoulement. Le passage de l'inconscient ("première" instance, l.8-9) vers le préconscient ("la seconde", l.9) est contrôlé comme par une sorte de douane: il est soumis à une censure qui décide des éléments (pensées, idées, désirs) qui seront autorisés ("laissant passer", l.9) à devenir conscients ("agréable", l.10) et de ceux auxquels il sera interdit de devenir conscients ("écarté", ibid.) ; ces derniers sont, par "définition", dans "l'état de refoulement " (l.11).

Autrement dit, ils sont rejetés , ou "refoulés", dans l'inconscient.

Mais pour quelle raison ? Cela n'est pas dit clairement dans cet extrait, quoique la 3 ème partie du texte (cf.

infra) suggère que les éléments refoulés sont "choquants" (l.18) : il s'agit en fait des éléments qui correspondent au "complexe d'Œdipe" , personnage de la mythologie grecque qui tua son père ( parricide ) et épousa sa mère ( inceste ).

Mais sans savoir ce qu'il faisait ! Car ayant été élevé par des parents adoptifs (cf.

la tragédie de Sophocle, Œdipe Roi ), il ne connaissait pas ses véritables parents ; ignorance qui symbolise l'inconscient (la conscience ne sait pas ce que renferme l'inconscient). c) Hypothèse ou théorie ? Il faut remarquer que Freud qualifie ses propos d' "hypothèse" (l.4).

Une hypothèse est une supposition , pas une certitude.

Dans la démarche scientifique, il y a d'abord la phase de l'hypothèse et ensuite celle de la vérification expérimentale de l'hypothèse : c'est seulement là que l'hypothèse est soit confirmée (elle devient alors une théorie admise), soit infirmée (elle est rejetée). Pourtant, Freud tenait à ce que l'on considère sa conception comme une théorie scientifique ; il ne voulait pas être considéré comme un philosophe, encore moins comme un écrivain, mais comme un scientifique .

Son argument principal était son succès pratique dans la guérison des troubles névrotiques.

Or, justement, c'est un des points les plus contestés de la psychanalyse : étant donné que dance genre de maladie le patient participe à la formation de sa maladie, il ne peut jamais s'en libérer totalement.

Même la légende d'Anna O.

serait fausse… Mais faisons l'effort de suivre l'hypothèse freudienne jusqu'au bout de cet extrait, consacré, entre autres, à l'interprétation des rêves. III.

Le relâchement de la censure et la formation d'un compromis, notamment dans le rêve (l.11-25). a) Le relâchement de la censure. Il arrive que la censure s'assouplisse ("relâchement", l.14) lorsque certaines "conditions" (l.11) sont remplies.

Parmi ces conditions ("l'une", l.12), se trouve le "sommeil" (ibid.) ; à la faveur du sommeil , en effet, le pouvoir du préconscient s'affaiblit et "le rapport des forces" (l.12) tourne en faveur de l'inconscient.

Celui-ci profite alors de la défaillance passagère de la censure pour se libérer du refoulement : il "ne peut plus être entièrement retenu" (l.13) ; il parvient donc à s'exprimer ("réussira à se frayer un chemin", l.15) à travers les images de nos rêves qui apparaissent pendant le sommeil. b) La formation d'un compromis. Toutefois les images oniriques n'expriment pas intégralement le contenu de l'inconscient.

Car la censure n'a pas totalement disparu, mais est seulement devenue partielle ("seulement rabaissée", l.16-17).

Il se fait alors une sorte de négociation entre l'inconscient et le préconscient.

De cette négociation résulte un accord convenant à chacune des deux parties et permettant à l'inconscient d'exprimer une part de son contenu et au préconscient d'en refouler l'autre.

Chacun des deux cocontractants accepte donc de renoncer à une partie de ses "exigences" (l.19).

Une telle position équilibrée s'appelle généralement un "compromis" (l.18).

En vertu de celui-ci, l'inconscient est exceptionnellement autorisé à s'exprimer, mais d'une manière adoucie : il accepte des "modifications" (l.17) qui "atténueront ses aspects choquants" (l.18), c'est-à-dire ses aspects les plus œdipiens (cf.

supra en II.b).

D'où le "schéma" typique d'un renoncement réciproque : "Refoulement – relâchement de la censure – formation d'un compromis" (l.19-20). c) L'interprétation des rêves.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles