Devoir de Philosophie

Gustave Courbet

Publié le 26/02/2010

Extrait du document

courbet

En 1841, Gustave Courbet quitta sa ville natale d'Ornans pour commencer des études de droit à Paris et suivre des cours de peinture. Encouragé par son père, il abandonna bientôt le droit pour entreprendre une carrière artistique. Après avoir essuyé plusieurs refus, il exposa pour la première fois au Salon de Paris en 1844 avec un autoportrait, L'Homme au chien. Les événements de 1848 l'incitèrent à retourner dans sa province natale où il peignit la même année ses deux chefs-d'oeuvre les Casseurs de pierres et l'Enterrement à Ornans. Les toiles d'un réalisme poignant illustraient sans équivoque la réalité de la vie paysanne et rompaient avec la nature idéale et la peinture allégorique des écoles néoclassique et romantique. La détermination de Courbet à peindre la vulgarité du monde populaire fit scandale au Salon de 1850 et déchaîna de violentes polémiques dans la monde de l'art. Âprement critiqué, Courbet exécuta en vue de l'Exposition Universelle de 1855 sa magistrale composition de l'Atelier du peintre qui fut refusée par le jury. Il monta alors sa propre galerie aux abords de l'Exposition, dans un baraquement baptisé Pavillon du Réalisme mais cette initiative, réitérée en 1867, fut un échec total. Méprisée en France, son oeuvre trouva un certain écho en Europe où les peintres saluèrent la nouvelle liberté artistique inspirée par Courbet. Mais la guerre franco-prussienne et ses conséquences politiques aggravèrent la situation de l'artiste qui avait participé activement à la Commune de 1870. Il fut arrêté en 1871, accusé à tort par le tribunal militaire d'avoir renversé la colonne Vendôme et condamné à payer pour sa restauration et à effectuer six mois de prison. Bouc émissaire d'une cause perdue, il sortira de l'épreuve ruiné et malade. L'année suivante, tous ses biens ­ y compris ses tableaux ­ furent confisqués par le gouvernement pour financer la reconstruction de la colonne. Épuisé et vaincu, Courbet s'exila en Suisse où il mourut en 1887.

courbet

« plastique.

Mais c'est entièrement vrai de Gustave Courbet chez qui l'on sent, au contraire, que la volonté créatriceet la création plastique sont inséparables l'une de l'autre.

Courbet a pourtant beaucoup écrit sur l'art et sur son art.Mais la théorie n'était pas son affaire, encore qu'il ait eu souvent un bonheur de formules que l'on admirerait chezd'autres que chez lui.

Mais sa vraie théorie de l'art, il l'a donnée un jour de façon magistrale, en une seule leçon quidévoile et résume toutes les ressources de son génie.

C'était à Munich, au moment d'un des rares triomphes qu'aitconnus ce grand ballotté de la gloire.

Sans doute était-il, ce jour-là, dans la plénitude de ses moyens, dansl'exaltation de toutes les forces de sa violente nature.

"Vous voulez savoir comment on fait un tableau ? demanda-t-il aux peintres groupés autour de lui.

Qu'on me donne un chevalet, une toile et des couleurs..." et le voilà qui semet à peindre.

"Ca, c'est un ciel, ça une draperie...

ça, de la chair..." Dédaigneux des pinceaux, écrasant la couleurau bout de ses doigts, c'est ainsi qu'il exécuta une de ses plus belles oeuvres, dans une sorte d'impudeur sacrée etrévélatrice.

Comment peint-il, en effet, ce chef de l'école réaliste ? Sans doute avec cet oeil dont Monsieur Ingres,qui s'y connaissait, souligna un jour la puissance "c'est un oeil", avait-il dit , c'est-à-dire par un rapport direct etimmédiat avec l'objet, mais aussi, et plus encore, avec sa mémoire, c'est-à-dire avec la totalité des rapports qu'ilavait noués avec le monde sensible, avec l'univers qu'il portait en lui.

Corot, qui peignit quelquefois la pochade avecCourbet, avait noté qu'il copiait non pas l'objet, mais le fragment.

On le vit procéder ainsi dans un atelier qu'ilfréquentait pendant sa jeunesse et où il ne faisait jamais que des études partielles du corps du modèle.

L'ensembleétait en lui, préétabli, constitué lentement pendant ses années d'enfance et de jeunesse, monde réel toujours prêtà se développer devant ses yeux comme s'il eût été le rêve d'un visionnaire.

Car il est des êtres qui s'emparent de laréalité avec tant de force qu'elle en acquiert la puissance toujours présente d'une fantastique vision.

Il en était ainside Courbet qui portait en lui son univers et ne faisait qu'en reconnaître les aspects dans les objets sur lesquels ilposait ses regards.

Sans doute, au cours de son existence, Courbet a-t-il élargi cet univers de son enfance et desa jeunesse.

Ses premiers paysages étaient ceux de son pays natal, la gorge humide où coule le torrent, la falaiseet le plateau, la haute forêt et la broussaille.

Mais un jour est venu où il a pu peindre aussi la mer et les glaciers.

Ilen fut de même pour les personnages qui peuplent son oeuvre.

Il ne représenta d'abord que ceux qui s'étaientpenchés sur ses premières années, humanité austère et charmante, faite de vieillards et de jeunes filles, de sagesseet de pureté.

Mais un jour aussi, comme il avait ajouté la mer et la haute montagne aux paysages du Jura, il fitentrer dans la fourmillante humanité de son oeuvre les beaux corps nus et les visages féminins lourds de sensualitéet de grâce charnelle.

La grandeur de Courbet, c'est peut-être d'avoir porté en lui la réalité du monde sensible,comme d'autres portent un rêve ou imaginent le décor d'une légende.

C'est sans doute pour cela qu'à travers touteson oeuvre, il n'est d'être ni d'objet qui ne soient chargés d'une sorte de puissance poétique.

Ce réaliste est un desplus grands poètes des formes et des couleurs, un visionnaire, recréant l'univers au milieu duquel nous vivons.

L'oeuvre de Courbet OEuvre très abondante.

Chronologie précise.

Nous donnons l'essentiel.

Les ensembles les plus importants se trouvent au Louvre, au Petit Palais et au Musée de Montpellier.

1844 LES AMANTS DANS LACAMPAGNE (Musée de Lyon).

ZÉLIE COURBET (Musée de Sao Paulo).

PAUL ANSOUT (Musée de Dieppe), 1847AUTOPORTRAIT OU L'HOMME A LA PIPE (Musée de Montpellier).

1848 L'HOMME A LA CEINTURE DE CUIR (Louvre,Paris).

1849 UN ENTERREMENT A ORNANS (Louvre, Paris).

1849 UNE APRÈS DINER A ORNANS (Musée de Lille).

1849LES CASSEURS DE PIERRE (Musée de Dresde), 1851 LES DEMOISELLES DE VILLAGE (Metropolitan Museum, NewYork).

1853 LES CRIBLEUSES DE BLÉ (Musée de Nantes).

CHARLES BAUDELAIRE (Musée de Montpellier).

1854ALFRED BRUYAS (Musée de Montpellier).

1854 BONJOUR, MONSIEUR COURBET (Musée de Montpellier).

1855L'ATELIER (Louvre, Paris).

1855 LE VASE DE FLEURS (Musée de Hambourg).

1856 LES DEMOISELLES DES BORDS DELA SEINE (Petit Palais, Paris).

1856 L'AMAZONE (Metropolitan Museum, New York).

1864 LE COUR DE CONCHES(Louvre, Paris).

1864 LA FEMME AU CHAT (Musée de Worcester).

1865 PROUDHON ET SES ENFANTS (Musée de laVille de Paris).

1865 1870 LA TOILETTE DE LA MARIÉE (Musée de Northampton).

1865 LE RUISSEAU COUVERT(Louvre, Paris).

CHEVREUIL DANS LA NEIGE (Musée de Cincinnati).

1866 10, LA BELLE IRLANDAISE (Musée deStockholm).

1867 L'HALLALI DU CERF (Musée de Besançon).

1870 LA VAGUE (Louvre, Paris).

1872 LA TRUITE (Muséede Zurich).

CHAT HUANT DEPEÇANT UN CHEVREUIL MORT (Musée de Berlin), 1876 PAYSAGE D'HIVER (Musée deHambourg).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles