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Hegel, Esthétique: l'art, l'esprit et le sensible

Publié le 11/04/2012

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Le contenu peut être tout à fait indifférent et ne présenter pour nous, dans la vie ordinaire, en dehors de sa représentation artistique, qu'un intérêt momentané : c'est ainsi, par exemple, que la peinture hollandaise a su recréer les apparences fugitives de la nature et en tirer mille et mille effets. Velours, éclats de métaux,· lumière, chevaux, soldats, vieilles femmes, paysans répandant autour d'eux la fumée de leurs pipes, le vin brillant dans des verres transparents, gars en vestes sales jouant aux cartes, tous ces sujets et des centaines d'autres qui, dans la vie courante, nous intéressent à peine, car nous-mêmes, lorsque nous jouons aux cartes ou lorsque nous buvons ou bavardons de choses et d'autres, y trouvons des intérêts tout à fait différents, défilent devant nos yeux lorsque nous regardons ces tableaux : mais ce qui nous attire dans ces contenus, quand ils sont représentés par l'art, c'est justement cette apparence et cette manifestation des objets, en tant qu'oeuvres de l'esprit qui fait subir au monde matériel, extérieur et sensible, uue.transformation en profondeur. [...] Grâce à cette idéalité, l'art imprime une valeur à des objets insignifiants en soi et que, malgré leur insignifiance, il fixe pour lui, en en faisant son but et en attirant notre attention sur des choses qui, sans lui, nous échappaient complètement.

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« Réponses rédigées 1.

Formulation de l'idée centrale : l'art n'a de sens pour nous qu'en tant qu'œuvre et expression de l'esprit, qui imprime sa marque à toutes les productions qu'il investit, et ce, indépendamment du contenu sensible.

Structure du texte On peut distinguer quatre moments dans l'argumentation d'ensemble: ·Les trois premières lignes (jusqu'à« un intérêt momentané ») constituent une sorte d'introduction de la thèse centrale du texte (seule la représentation artistique valorise un contenu sensible par ailleurs indifférent).

• Les lignes suivantes (jusqu'à « nous regardons ces tableaux») développent une illustration concrète d'une partie de la thèse (indifférence du contenu).

·Les quatre lignes qui suivent (jusqu'à « en profondeur ») formulent direc­ tement la thèse centrale du texte (dans la représentation artistique, c'est en tant qu'œuvre de l'esprit que l'objet sensible acquiert son intérêt).

• Les quatre dernières lignes reprennent la thèse du texte pour en énoncer une conséquence (l'effet de l'art comme transfiguration du monde sensible).

2.

Le monde sensible, saisi dans son immédiateté, est le domaine du «momentané », du « fugitif », des « intérêts tout à fait différents ».

Le propre de la création artistique est de ressaisir cette fugacité en une signi­ fication permanente, qui n'est pas autre chose que le fait, pour tous ces objets, d'être investis et produits par l'esprit.

L'effet de l'art se mesure justement à ce pouvoir de transfiguration du sensible, qui fait que le quotidien, le particulier, acquièrent par le fait d'être représentés, une signi­ fication permanente, une valeur spirituelle: « c'est ainsi, par exemple, que la peinture hollandaise a su recréer les apparences fugitives de la nature et en tirer mille et mille effets ».

Le mot « représentation » ne se réduit donc pas au sens traditionnel de « reproduction fidèle ».

Il faut aussi que la façon de représenter détache l'objet de son immédiateté sensible et, par les « mille et mille effets » qu'elle obtient, lui donne une signification spirituelle permanente.

En ce sens, toute représentation artistique est bien «recréation »; elle ne se contente pas d'imiter pour reproduire, elle doit viser l'essentiel , ce qui distingue le plus nettement les objets« en tant qu 'œuvres de l'esprit».

Ce « travail » de l'artiste constitue justement la part de création, par laquelle se révèle une «transformation en profondeur» du monde matériel.

3.

Une des conceptions traditionnelles de l'art -aujourd'hui remise en question- consistait à faire dériver la beauté de l'œuvre de la noblesse du sujet, de son caractère exaltant ou édifiant.

Ainsi, le sujet reproduit était en lui-même porteur de sens et de valeur, et l'on comprend que la reproduction fidèle, à elle seule, était considérée comme œuvre de valeur.

La philosophie esthétique allemande (et notamment Kant et Hegel) prend acte d'une. »

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