Hegel et l'art comme minèsis
Publié le 07/10/2013
Extrait du document
«On peut dire d'une façon générale qu'en voulant rivaliser avec la nature par l'imitation, l'art restera toujours au-dessous de la nature et pourra être comparé à un ver faisant des efforts pour égaler un éléphant. Il y a des hommes qui savent imiter les trilles1 du rossignol, et Kant a dit à ce propos que, dès que nous nous apercevons que c'est un homme qui chante ainsi, et non un rossignol, nous trouvons ce chant insipide. Nous y voyons un simple artifice, non une libre production de la nature ou une oeuvre d'art. Le chant du rossignol nous réjouit naturellement, parce que nous entendons un animal, dans son incons- cience naturelle, émettre des sons qui ressemblent à l'expression de sentiments humains. Ce qui nous réjouit donc ici, c'est l'imitation de l'humain par la nature.«
L'idéal imitatif consiste à faire de l'art une représentation des formes de
la nature. C'est cet idéal que Hegel remet en question. Car pour cet
auteur, l'art ne doit pas se soumettre aux apparences sensibles; son
contenu est spirituel et il y a quelque chose de grotesque à vouloir assujettir
la grandeur de la création artistique au donné brut de ce que la
nature nous fait observer. La vocation de l'art, selon ce texte, n'est donc
pas d'imiter. Sans révéler ce qu'est, à ses yeux, le véritable objectif du
travail artistique, Hegel dénonce le lien que l'artiste a longtemps noué
avec l'ambition figurative. Il conteste avec ironie cette dernière en allant
jusqu'à affirmer que l'imitation qui a le plus de valeur n'est pas celle de
la nature par l'homme mais au contraire celle de l'homme par la nature
(exemple du rossignol).
1. Dégagez l'idée directrice et la structure du texte.
2. Expliquez, pour les distinguer: «libre production de la nature«,
«oeuvre d'art«.
3. Expliquez: «Ce qui nous réjouit donc ici, c'est l'imitation de
l'humain par la nature«.
4. Lart peut-il rivaliser avec la nature?
«
1 C 0 R R G É
• Les clés du sujet
PRÉSENTATION DU TEXTE ET ANALYSE DE SES ENJEUX
Hegel ( 1770-1831) aborde dans ce texte la question de la fonction de
l'art.
Les artistes cherchent-ils à imiter les beautés de la nature? C'est
bien ce que la tradition figurative, des arts plastiques principalement,
pourrait laisser penser.
Inventée par les Grecs de l'époque classique
(v 0 siècle avant Jésus-Christ), elle connut son plein essor, après la longue
parenthèse du Moyen Âge, à partir de la Renaissance jusqu'au x1x 0 siècle.
L'idéal
imitatif consiste à faire de l'art une représentation des formes de
la nature.
C'est cet idéal que Hegel remet en question.
Car pour cet
auteur,
l'art ne doit pas se soumettre aux apparences sensibles; son
contenu est
spirituel et il y
a
quelque chose de grotesque à vouloir assu
jettir la grandeur de la création artistique au donné brut de ce que la
nature nous fait observer.
La vocation de l'art, selon ce texte, n'est donc
pas d'imiter.
Sans révéler ce qu'est, à ses yeux, le véritable objectif du
travail artistique, Hegel dénonce le lien que l'artiste a longtemps noué
avec
l'ambition figurative.
Il conteste avec ironie cette dernière en allant
jusqu'à affirmer que l'imitation qui a le plus de valeur n'est pas celle de
la nature par l'homme mais au contraire celle de l'homme par la nature
(exemple du rossignol).
•Corrigé
(commentaire de texte)
Question 1
La thèse que soutient l'auteur dans ce texte est que l'art ne gagne rien
à rivaliser avec
la nature car les imitations qu'il peut en faire sont tou
jours inférieures au modèle imité.
Il y a quelque chose de dérisoire à
vouloir représenter les êtres et les formes naturelles: une peinture de
cheval ne galope pas, ne respire pas, ne hennit pas ...
Les œuvres d'art
figuratives sont de pâles copies, des reflets fantomatiques sans réelle
consistance.
•W Cl a: a: 0 u.
»
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