Hegel: La raison est-elle une construction de l'esprit ?

« faire ce que l'on a dit, expliquer le passage proprement dit, 3) conclure la partie en disant ce que l'on a fait et cequ'il reste à faire.

Préciser ce que l'on a dégagé de l'explication. I/ Définition de la philosophie : La philosophie, précisément parce qu'elle est la découverte du rationnel, est aussi du même coup la compréhensiondu présent et du réel, et non la construction d'un au-delà qui serait Dieu sait où - ou plutôt dont on peut dire où ilse trouve, c'est-à-dire dans l'erreur d'une façon de raisonner partielle et vide [...].

Ce qui est rationnel est réel, Cequi est réel est rationnel. D'emblée Hegel fait le lien entre la philosophie, le rationnel et le réel. - La philosophie permet la découverte du rationnel, il ne faut pas croire qu'elle construit des au-delà : Hegeldénonce le sens commun selon lequel la philosophie créerait des outres mondes abstraits, sans substance.

Ainsi,selon lui, le sens commun ne peut pas trouver dans la philosophie ce qu'il en attend, car la philosophie est en soi undépassement de ce sens commun et de ses fausses évidences.

Il faut distinguer radicalement la philosophie et lareligion.

Faire de la philosophie une discipline abstraite statuant sur des objets sans réalité concrète est une erreurde raisonnement.

Cette manière de concevoir la philosophie comme une pensée de l'abstrait est une erreur quirepose sur l'idée courante selon laquelle plus un raisonnement est intelligent, plus il doit être abstrait et vide desens. - Dire que la philosophie permet la découverte du rationnel, c'est dire qu'elle permet la compréhension du présent etdu réel : pour Hegel, la philosophie doit avoir pour objet des entités réelles.

La philosophie pense le présent etexamine le réel.

Elle est une science qui ne se contente pas de classer diverses représentations du réel, elle est ladécouverte même du rationnel.

De ce fait, elle porte sur le réel et sur le présent, et non pas sur l'abstrait.

Il y auraitdonc une équivalence entre la philosophie – qui implique un travail rationnel – et le réel.

C'est la raison pour laquelleil est possible de dire que "ce qui est rationnel est réel, et que ce qui réel et rationnel". Si Hegel peut affirmer une telle chose – l'identité du réel et du rationnel - , c'est parce qu'il donne un pouvoirabsolu à la raison, et qu'il postule l'identité de la pensée et de la chose pensée.

Il n'y a pas de limite infranchissableentre l'esprit et la réalité – contrairement à ce que pensait Kant.

Hegel identifie ainsi aussi l'être et la pensée, qui sefondent en un principe unique et universel, l'Idée. Hegel affirme catégoriquement la primauté des formes de la connaissance des objets sur la spontanéité de l'esprit.

Pour lui, la pensée de l'homme, dans la mesure où elle est vérité et touche à l'être, est la pensée de l'esprituniversel en soi, esprit qui crée les choses en les pensant.

Pensée, vérité et être se confondent donc, et tout estidentique à l'esprit.

C'est pourquoi tout ce qui est rationnel et réel et tout ce qui réel est rationnel. II/ Le réel est la seule chose qui mérite note attention : C'est là la conviction de toute conscience non prévenue, comme la philosophie, et c'est à partir de là que celle-ciaborde l'étude du monde de l'esprit comme celui de la nature.

Si la réflexion, ou le sentiment ou quelque autre formeque ce soit de la subjectivité consciente considèrent le présent comme vain, se situent au-delà de lui et croient ensavoir plus long que lui, ils ne porteront que sur ce qui est vain et, parce que la conscience n'a de réalité que dansle présent, elle ne sera alors elle-même que vanité. La conscience pour Hegel est l'esprit dont le développement est décrit dans la Phénoménologie de l'esprit.

La conscience se développe en trois moments : l'être en soi, l'être pour soi, et l'être en soi pour soi.

Quoi qu'il en soit,cette idée selon laquelle le réel est rationnel et inversement est le point de départ de la philosophie : c'est à partirde ce postulat qu'elle va aborder l'étude de la nature.

La philosophie est une science qui ne se contente pas declasser diverses représentations du réel.

Il ne suffit pas non plus que ces représentations renvoient à desdéterminations de pensée.

La philosophie doit montrer comment, selon quelle nécessité rationnelle, l'Esprit, en seréfléchissant lui-même, se détermine dans une série de moments nécessaires, où il ne s'aliène pas, puisqu'il demeurele mouvement, la vie, qui les anime et les engendre de l'intérieur.

La philosophie est donc une science qui rendcompte d'elle-même, du sujet qui l'énonce, du processus historique où il prend place et, finalement, de l'unité sujet-objet autant que de leur division. Lorsqu'il parle de découvrir le monde de l'esprit, il ne faut pas oublier que pour Hegel, l'esprit est une forme d'activité; cette activité consiste à s'affirmer dans l'altérité.

C'est une activité qui s'investit dans chaquemoment particulier.

L'esprit consiste en un savoir et un vouloir, c'est son activité.

On dit que l'esprit se constituequand il acquiert un savoir.

Etudier le monde de l'esprit, ce n'est donc pas étudier un état, mais un processus. Etant donné l'importance que Hegel donne au réel, il va de soi que selon lui, tout ce qui a de l'intérêt est le présent. III/ L'importance de l'Idée : Si, inversement, l'Idée passe [vulgairement' pour ce qui n'est qu'une idée ou une représentation dans une penséequelconque, la philosophie soutient, au contraire, qu'il n'y a rien de réel que l'Idée.

Il s'agit, dès lors, de reconnaître,sous l'apparence du temporel et du passager, la substance qui est immanente et l'éternel qui est présent.

Le. »