Henri IV: Sa dernière passion a-t-elle tué le Vert-Galant ?

« c'est en valet de chasse avec un bandeau sur l'œil, tenant dix chiens en laisse , qu'il se présente.

Il guette le passage de Charlotte que son mari fait surveiller par la belle -mère .

La jeune femme le reconnaît, mais sait cacher son trouble .

Le soir, le roi se po ste sous sa fenêtre, elle lui envoie un doux baiser .

Mais Condé , qui refuse de perdre la face aussi simp le­ ment , enlève sa femme pour qu'elle échappe à son royal soupirant.

Quand ce dernier apprend la fuite de Condé, le roi est effondré .

Mais, il réagit et contraint le père de Charlot­ te à exercer son influence sur sa fille pour qu'elle entame une procédure de divorce.

Hé ­ las, cette comédie amoureuse devient tragédie, une tragédie aux dimensions européennes car l'Europe s'enflamme à nou­ veau après quelques .·années de paix.

Les protestants de la cour poussent Henri à s'allier aux protestants d'Allemagne, contre l'Espagne .

Jusque- là, il a résisté aux partisans de la guerre, mais il se décide quand il apprend que Condé cache sa bien aimée à Bruxelles, alors terre espagno­ le.

En effet , le fuyard, en tant que premier prince du sang, ne peut quitter le royaume sans autorisation .

. Gagner l'étranger , c'est se démasquer : le complot devient "évident" .

Mais la guerre est impopulaire et les jésuites en profitent pour prêcher la rébellion contre le roi en des termes in­ ouïs .

Même la reine Marie de Médicis et la vieille maîtresse Henriette d'Entragues, enfin alliées , ourdissent un complot.

Tout à ses émois, le roi ne veut rien entendre, la passion l'a fait rajeunir : il se poudre, se parfume , se couvre de pierre­ ries .

li a retrouvé son corps de vingt ans.

Mécène, il paie lar ­ gement le poète Malherbe pour qu'il immortalise sa pas­ sion .

Charlotte, de son exil, lui envoie des lettres adorab les qui commencent par " Mon cher chevalier" .

lis vivent un vrai conte puisque la pure jeu­ ne fille est prisonnière d'un fé­ lon.

Henri a tous les droits , sur­ tout celui de la délivrer .

Il com­ mencera donc la guerre par Bruxelles ! Le départ est fixé au 19 mai 161 O.

Avant de partir, Henri met de l'ordre dans ses affaires, il marie sa fille naturel­ le au frère de Charlotte et, sur­ tout, il organise le couronne­ ment de sa femme qui sera en­ fin reine par l'onction sacrée.

Et régente si besoin .

Le 13 mai , Marie de Médicis est enfin rei­ ne de France .

Le lendemain, le roi est assassiné par Ravaillac ...

lflfl'lllEDITIONS ~ ATLAS CHARLOTTE SERA LA MÈRE DU GRAND CONDÉ Henri IV à peine enterré et l'assassin Ravaillac roué en place de Grève, Condé peut revenir chez lui avec sa femme .

Auprès du nabot, la belle "aurore" connaît un long crépuscule , restant fidèle à son mari de circonstances.

Elle met quand même neuf ans à lui donner une fille qui deviendra la terrible duchesse de Longueville .

Et onze ans pour lui donner un héritier qui sera le Grand Condé .

Les deux enfants n'ont rien de leur père et tiennent toute leur séduction arrogante de leur mère.

OO 0 0 w w u "' ~'.~. »