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Il ne doit y avoir aucune guerre ; ni celle

Publié le 01/10/2012

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Il ne doit y avoir aucune guerre ; ni celle entre toi et moi dans l'état de nature, ni celle entre nous en tant qu'États, qui bien qu'ils se trouvent intérieurement dans un état légal, sont cependant extérieurement (dans leur rapport réciproque) dans un état dépourvu de lois — car ce n'est pas ainsi que chacun doit chercher son droit. Aussi la question n'est plus de savoir si la paix perpétuelle est quelque chose de réel ou si ce n'est qu'une chimère et si nous ne nous trompons pas dans notre jugement théorique, quand nous admettons le premier cas, mais nous devons agir comme si la chose qui peut-être ne sera pas devait être, et en vue de sa fondation établir la constitution qui nous semble la plus capable d'y mener et de mettre fin à la conduite de la guerre dépourvue de salut, vers laquelle tous les États sans exception ont jusqu'à maintenant dirigé leurs préparatifs intérieurs, comme vers leur fin suprême. Et si notre fin, en ce qui concerne sa réalisation, demeure toujours un vœu pieux, nous ne nous trompons certainement pas en admettant la maxime d'y travailler sans relâche, puisqu'elle est un devoir. KANT Introduction Établir la paix entre les nations est un vieux projet de la civilisation. Il peut sembler plus utopique que jamais au xxe siècle, c'est-à-dire après Auschwitz et Hiroshima — qui ont mené la guerre jusqu'à l'impensable. La réflexion de Kant sur un tel sujet peut-elle encore nous enseigner quelque chose? I. Le refus de la violence — Lorsque Kant affirme qu'il ne doit y avoir aucune guerre, il tient un pr...

« D'où le risque d'un règne de l'arbitraire, du n'importe quoi.

Ce n'importe quoi peut être le retour de la violence.

- L'affirmation de la possibilité réelle de la paix perpétuelle appartient à un jugement théorique: Kant n'est pas naïf et sait parfaitement que la guerre existe.

La •• réalité» de la paix perpétuelle est à la fois d'ordre conceptuel (il s'agit donc de montrer que le concept en est cohérent, c'est-à-dire qu'il correspond à une possibilité) et potentiel (si la paix est établie, ce sera plus tard).

II.

La paix comme devoir - Vo}lloir établir la paix perpétuelle implique l'existence d'une Constitution entre Etats, gui ait un rôle d'harmonisation.

- Chaque Etat jusqu'à présent n'a œuvré que par rapport à ses propres intérêts: il y a sur le plan politique un égoïsme comparable à celui auquel tout individu est tenté d'obéir avant sa découverte de la loi morale u~iverselle.

En prenant la guerre comme fin suprême de ses préparatifs intérieurs, l'Etat ne fait que confirmer cette tendance égoïste et se prive de tout salut.

A cette fin mal définie (le fait de la qualifier de suprême est en contradiction avec son caractère local ou national), il s'agit d'opposer notre fin- celle de la paix- comme authentiquement suprême (puisque aucune ne peut l'excéder sur le plan politique).

- La volonté et la recherche de la paix perpétuelle procède en effet par universalisation: ce qui est obtenu en politique intérieure (paix entr,e les citoyens) doit désormais se généraliser en politique extérieure (paix entre les Etats).

Il s'agit donc de reconnaître la nécessité d'une loi interétatique qui pourra contredire et empêcher la tendance spontanée, de chaque État.

Dans ce cas, on retrouve uq salut à la fois général (pour tous les Etats à la fois) et particulier (pour chaque Etat).

- La paix internationale est donc un devoir pour les États de même nature que le devoir moral pour l'individu (cf la dernière phrase).

Il s'agit en conséquence d'y travailler (de tendre toutes les volontés vers ce but) comme si la réalisation devait suivre (cf Si tu veux, tu peux).

III.

Une utopie positive - Les réflexions kantiennes sur la paix sont souvent citées comme anticipant sur ce que seront les efforts des organisations internationales comme la S.D.N ou l'O.N.U.

On sait bien que ces dernières n'ont pas empêché les guerres de continuer.

..

- Cela signifie-t-il que la position de Kant est seulement utopique (au sens négatif), donc proprement irréalisable? Lui-même est tout près de le penser: il se peut que la paix perpétuelle ne soit qu'une« chimère», •• qui peut-être ne sera pas».

Il n'en affirme pas moins la nécessité d'agir comme si la chose ...

devait être.

Pourquoi? - Parce que l'exigence rationnelle d'universalisation doit être maintenue quel que soit en apparence le démenti que lui infligent les faits.

La violence de la guerre est évidemment déraisonnable: elle bafoue donc les lois mêmes de la Raison.

Et puisque c'est bien cette dernière (et non les impulsions, les sentiments égoïstes) qui, selon sa nature, légifère en morale, il faut en étendre l'action au maximum en la prolongeant dans le domaine politique.

Le devoir qu'est la recherche de la paix doit être considéré comme aussi contraignant que le devoir moral, c'est-à-dire. »

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