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« Je vois le meilleur, je l'approuve, et pourtant je fais le mal. » Ovide

Publié le 06/06/2011

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   Introduction:

 Ovide, poète latin qui vécut sous le règne de l'Empereur romain Auguste, est l'auteur des Métamorphoses. Au travers de récits et légendes mythologiques, Ovide évoque le règne de l'Empereur tout en étudiant la variété des émotions humaines.  Dans une certaine mesure, il s'interroge sur la complexité de la psychologie des hommes, comme en atteste cette citation, extraite du livre VII: « Je vois le meilleur, je l'approuve, et pourtant je fais le mal «.  Le « je «, qui vient du latin ego , qui signifie « moi « renvoie à la notion d'individu. Il s'agit donc d'un sujet ayant conscience d'exister et qui s'affirme comme une personne autonome. 

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« fais ce que je dis et non pas ce que je fais », on remarque donc dans ces deux citations qu'il y a une dichotomieentre la connaissance de l'individu, sa volonté de bien agir et le fait d'agir, c'est-à-dire la praxis, ce qui prouve quenos actions ne reflètent pas l'être intérieur que nous sommes, l'être moral: notre être empirique contredit notre êtreraisonnable.

C'est pourquoi l'on peut dire, comme Platon que « personne ne se porte volontairement au mal »,pourtant, on peut être « vaincus par le plaisir », par le pathos qui peut nous mener jusqu'à faire le contraire de ceque nous voulions faire.

Être « vaincu par le plaisir » signifie en fait que l'on se laisse aller à des plaisirs enmouvements, qui nous font du bien à l'instant même où on les goûte mais qui, l'instant suivant, produisent un malplus grand que ce qu'ils n'apportaient de bon.

Par exemple, un homme qui se nourrit plus qu'il ne devrait au coursd'une soirée parce qu'il y prend un grand plaisir, qui dépasse les limites que son corps lui exige de ne pas franchir, ils'apercevra le lendemain qu'il souffre d'un plus grand mal que le bonheur qu'il avait pu ressentir la veille.

Cependant,il savait en faisant ce repas, qu'il souffrirait.

Il avait donc 'la lumière' de ce qui aurait été bon pour lui mais dans lesfaits, il a agit à l'encontre de son jugement bon et a donc fait le mal, il s'est fait souffrir.

C'est pour cela qu'Epicureconsidère que la Prudence est le « Souverain Bien », pour contrôler et brider notre hybris, et par là-même, éviter detomber dans l'acrasie.L'homme qui « voi[t] le meilleur » qui n'est pas obligé de l'accomplir puisque l'idée du « meilleur » semble être, dansce cas, un « Souverain Bien », une Idée qui n'appartient pas à notre monde mais à celui de l'imagination, del'intelligible, tout comme nous avons en nos esprits l'idée de perfection, d'immortalité ou même de Justice alors quenous sommes des êtres imparfaits, mortels et que « l'on ne peut être juste si l'on est un homme ».

Ainsi, commentatteindre des Idées, des concepts que nous n'avons pas en nous, de par notre nature? Tout ce que nous pouvonsfaire, c'est tendre vers cette Idée du « meilleur », chacun à notre façon, ce qui implique des erreurs de notre part,des conséquences non voulues ou non attendues.

Il vaut mieux donc fermer les yeux sur les conséquences de nosactions pour se concentrer sur nos intentions qui se veulent être pures et désintéressées.

On peut égalementregarder nos mauvaises actions, nos actions 'ratées' non pas comme des fins irrémédiables mais au contraire,comme des moyens pour atteindre une fin meilleure.

Ce « mal » serait donc un bien relatif, un « moindre mal ».D'ailleurs, comme le montre le terme grec pharmakov, dans tout remède se trouve le poison et inversement.

Dans lecas-là, il semble inévitable de faire le mal en marchant sur le chemin qui nous conduira jusqu'au Bien Suprême.Mais toutefois, il semble contradictoire de faire le mal en connaissance de cause, c'est-à-dire en ayant conscienceque notre action est mauvaise.

On peut dans un premier temps prendre l'exemple du sadisme qui illustreparfaitement cette idée, à savoir faire du mal à autrui tout en y prenant quelque plaisir.

Ainsi, faire le mal à autruiéquivaudrait à ressentir du plaisir pour soi-même, donc tenter d'atteindre le « meilleur » par ce biais.

Si faire le mal àautrui est dans mon intérêt propre, pourquoi me conformer à la société pour brimer mes passions et doncm'empêcher d'atteindre le bonheur? Mieux vaut qu'autrui ressente le mal plutôt que moi-même.

De plus, le « bien »et le « mal » peuvent être considérés comme étant des concepts subjectifs, donc peut-être qu'en faisant du mal àautrui je ne me rends pas compte qu'il souffre.

Il n'y a donc, selon Bentham, ni de bien -et par analogie, ni de mal-en soi.

Et lorsque je « vois le meilleur », je le vois seulement pour moi-même, dans la perspective de l'intérêt et nonpas pour l'humanité.

Ou tout du moins, si je tente d'atteindre le bonheur pour l'humanité, ce n'est pas parce que lebonheur d'autrui m'importe réellement mais seulement parce que je ne pourrais être heureux si les hommes quim'entourent ne le sont pas.

Cette quête du Bonheur est donc purement égoïste mais elle peut servir l'humanité.Cette obligation de faire le mal peut aussi s'expliquer par une certaine indolence en l'homme qui peut parfois secomplaire dans un état de servitude vis-à-vis de son corps: il n'a pas la force suffisante de lutter contre sespassions dont l'appel est beaucoup plus alléchant et tentant que celui de la raison, ce qui fini par le conduire aumal.Cependant, cette citation semble être véritablement contradictoire étant donné qu'il est impossible de faire le malalors que l'on sait distinguer le bon du mauvais.

De plus, il faut que chaque homme se comporte selon une mêmerègle de conduite, autrement chacun vivrait selon sa propre loi, comme à l'état de nature.

C'est pour cela qu'il doitsuivre sa raison et donc suivre les précèptes de la morale. II- La morale nous contraint à bien agirÀ partir du moment où l'homme à commencer en société, il a décidé librement et de façon autonome de « s'arracherà sa nature », c'est-à-dire qu'il a pris conscience de jouer à la fois le rôle du législateur de sa propre conduite et dusujet.

Mais plus encore, la société l'a obligé de suivre des règles, des normes en sorte que tous les individus viventen harmonie.

Chacun a donc du, comme l'explique Hobbes dans son Léviathan, renoncer à sa liberté, à ses pulsionset intérêts propres pour regrouper les intérêts de chacun en une seule et même forme que l'Etat contrôle et dont ila le devoir de protection.

Tout cela n'a été possible que parce que « le bon sens est la chose du monde la mieuxpartagée », c'est-à-dire que la raison pratique est un trait caractéristique à chaque homme, que l'on peut donc touss'accorder les uns avec les autres parce que l'on sait ce que l'on doit faire.

De fait, il n'est pas impossible d'érigerdes lois universelles que chacun sera obligé de suivre, pour le bien être de la société et de soi-même, les deux étantliés.

Mais plus encore, tout homme tend vers le Bonheur, idéal imaginé d'autant de façons différentes qu'il y ad'individus.

Comme le Bonheur est une Idée propre à chaque homme, que c'est un « concept indeterminé », et quetous utilisent des moyens différents pour y parvenir, il était impossible d'ériger une loi qui puisait sa source en ceBien Suprême, qui n'est au final qu'un sentiment que l'on ne peut pas expérimenter car la liste des biens utiles quipermet d'y parvenir est indéfinie.Mais au contraire, il a fallu fonder un Idéal atteignable que l'on a nommé « Morale » et qui ne doit être suivi que parla raison.

Et comme selon Platon, la raison est « l'œil de l'âme », c'est-à-dire qu'elle permet de voir les idées,donc ici le meilleur, notre être intérieur y souscrit et doit se courber face à la raison.

Cette fois-ci, contrairement àce que disait Pascal, il faut que la raison humilie l'imagination, en d'autres termes, il faut que l'on mette en échecnotre nature sensible et que l'on fasse en sorte que la raison devienne le tyran du corps et non l'inverse.

En somme,si l'on emploie un vocabulaire freudien, nous devons refouler nos désirs pour ne laisser parler que la morale et lavolonté d'accomplir notre Devoir.

Ainsi, qu'importe que mon caractère pathologique et mon caractère moral soient en. »

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