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John LOCKE: père de l'empirisme anglo-saxon

Publié le 22/02/2012

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Proscrit par les Stuart, Locke vécut surtout en France et en Hollande (où il demeure jusqu'à la révolution de 1688). Le prince Guillaume d'Orange le nomma commissaire royal du commerce et des colonies. Jusque vers quarante ans Locke s'occupa surtout de sciences naturelles et de médecine. Sa vocation philosophique date semble-t-il des premiers mois de l'année 1671. Il discutait à cette époque avec des amis sur les principes de la morale, sur les fondements de la religion révélée sans parvenir à des conclusions qui feraient l'accord de tous. Locke eut alors l'idée — et cette idée est la clé de sa philosophie — que pour discuter utilement de ces grands problèmes il fallait d'abord étudier le mécanisme de notre esprit, ses capacités et ses limites : toute métaphysique suppose au préalable une théorie de la connaissance.

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« LOCKE 1632-1704 ETRANGE destinée, qui est réservée à la philosophie de John Locke.

Tant qu'il vécut, la Répu­ blique des Lettres, à travers toute l'Europe, l'entoura de considération et de sympathie; la publication longtemps attendue de ses grandes œuvres fut un événement.

Après sa mort, le xvme siècle tout entier commenta ses idées et admira « le grand Monsieur Locke >>.

Et cependant il ne fournit plus, dans nos histoires de la philosophie et dans notre culture consciente, qu'une pâte molle et tiède, apparemment dépourvue désormais de levain.

S'il sert encore de point de référence, on ne l'étudie guère et, par une bizarre ironie du sort, on le connaît surtout à travers Leibniz et à travers les commentaires critiques que celui-ci avait donnés de l'Essay concerning human understanding sous le titre Nouveaux Essais sur l'entendement humain.

Une fois pour toutes, on lui a imposé l'étiquette d'empiriste et l'on a renoncé à sauver un empirisme que rien ne vient revigorer, ni l'immatérialisme absolu d'un Berkeley, ni le scepticisme éveilleur d'un Hume : ses commentateurs modernes eux-mêmes n'osent parler de lui qu'à la condition d'insister sur la confusion, l'équivoque, la platitude de ses idées.

Il n'est pas jusqu'à son œuvre politique, les Traités sur le gouvernement civil qui, après avoir fécondé et nourri toute la spéculation politique du xvrne siècle, après avoir inspiré les fondateurs des Etats-Unis d'Amérique, ne se soit vu privée d'un parrainage si bien mérité : les révolutionnaires américains, ne voulant pas appuyer leur action sur la philosophie d'un Anglais, préféraient se recommander ouvertement des philosophes français, d'un Montesquieu par exemple.

Locke ne serait-il pas le type même des philosophes à redécouvrir et peut-être même à réhabiliter? Né en 1632, il traverse sans encombre, grâce à son jeune âge, les troubles de la première Révolution anglaise et il passe le temps du Protectorat comme étudiant, puis comme fellow à Oxford, à Christ Church College.

Il mène alors de front toutes sortes d'études, du grec et du latin à la philosophie et à la médecine, drainant déjà, sur le chemin d'une culture universelle, les estimes et les amitiés les plus diverses, du savant Robert Boyle, avec lequel il fonde la Royal Society, au premier lord Shaftesbury.

Rien n'a manqué à sa formation, ni l'éducation universitaire la plus raffinée, ni les longs séjours à l'étranger- il vivra en France de 1675 à 1679, puis en Hollande, de 1683 à 168g, et il prendra chaque fois de vivants contacts avec les milieux savants -ni la pratique des grandes affaires publiques.

On le voit aussi bien réussir de délicates inter­ ventions chirurgicales que participer aux grands conseils du Royaume ou servir de confident au comte Shaftesbury ou au futur roi Guillaume III d'Orange.

Il devait son charme personnel à cette curiosité universelle, à cette sympathie toujours offerte aux autres, à cette volonté de conciliation et d'accord qui marque son activité politique et qui caractérise tout particulièrement ses convictions religieuses.

Bien qu'ayant reçu une édu­ cation d'un calvinisme strict, on le verra, en effet, tout au long de sa vie, manifester, en même temps qu'une foi réelle, un goùt pour les doctrines larges qui, du latitudinarisme à l'arminianisme, tendent à limiter le christianisme à la foi dans le Christ comme le Messie et à la pratique de la morale chrétienne.

Il s'appuiera sur ce dogme simple pour prêcher la tolérance en affirmant. »

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