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John LOCKE, Traité du gouvernement civil.

Publié le 01/07/2015

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Expliquer le texte suivant:

Bien compris, le droit consiste moins à restreindre un agent libre et intelligent qu'à k guider au mieux de ses intérêts et il ne commande qu'en vue du bien commun de ceux qui lui sont soumis. S'ils pouvaient vivre plus heureux sans lui, le droit disparaîtrait de lui-même, comme objet inutile ; ce n'est pas séques¬trer quelqu'un que de lui rendre inaccessible les marécages et les précipices. Quoiqu'on s'y trompe souvent, le droit n'a pas pour fin d'abolir la liberté ni de l'entraver, mais de la conserver et de l'accroître. Les créatures capables de vie juri¬dique, quelle que soit leur condition, ne sont jamais libres sans lois. La liberté consiste à ne subir ni contrainte ni violence, par le fait d'autrui, ce qui est impossible sans lois; mais elle ne se définit pas, comme on le prétend, par la liberté pour chacun d'agir à sa guise. Comment être libre, alors que n'importe qui peut vous imposer ses caprices ? Elle se définit comme la liberté, pour chacun, de régler et d'ordonner à son idée sa personne, ses actes, ses possessions et tout ce qui lui appartient, dans le cadre des lois auxquelles il est soumis, donc, de ne pas dépendre du vouloir arbitraire d'un autre, mais de suivre librement le sien propre.

John LOCKE, Traité du gouvernement civil.

Avant de commencer

 

· Principales notions abordées

La conscience; autrui (L et ES); le désir; la justice et le droit; l'État (L et ES)/la

société et l'État (S); la liberté; le bonheur.

· Repères utilisés

Abstrait/concret; contingent/nécessaire/possible; légal/légitime; médiat/immé-diat; objectif/subjectif; obligation/contrainte; en théorie/en pratique; univer-sel/général/particulier/singulier.

· Analyse du sujet

Il s'agit de bien comprendre puis d'utiliser avec profit le lien entre « liberté « et « inteligence «: un être libre est aussi un être éclairé par la raison et des connaissances précises, lucide, responsable, réfléchi, etc.

Opposer et expliquer clairement la différence entre le « droit « et l'« arbi¬traire «.

— Bien noter l'insistance de l'auteur sur certains passages, soulignés par des ita-liques, et en faire usage dans l'explication : pourquoi mettre l'accent sur ces points précis ?

Le « bien commun « désigne un bénéfice collectif, glo­bal, dont tout citoyen (indépendamment de sa richesse, de sa condition sociale ou de sa naissance : éléments particu­liers et contingents) peut tirer avantage sans que cela nuise par ailleurs aux autres; par exemple, la sûreté, la santé, la justice, les connaissances, les arts; et cela par différence avec un bien privé, dont ne profite que le seul possesseur. En un sens plus général, il renvoie (depuis Platon et Aristote) à l'harmonie et l'équilibre d'ensemble de la société, recher­chés à travers l'activité politique et l'exercice complet de la raison dans la vie publique.

               « Capables de vie juridique « renvoie à plusieurs éléments indispensables. D'abord, le fait de ne pas être guidé par l'ins­tinct (automatisme déterminé par la nature) et de disposer d'une « marge de manoeuvre « qui rend possibles différentes manières d'agir : lorsqu'un serpent est menacé, il est « conditionné « pour piquer ; lorsqu'un oiseau a peur, il s'envole ; alors que l'homme peut réagir de manières très différentes et imprévisibles (fuite, contre-attaque, ruse, dis­cussion, alliance...). Ensuite, le fait d'avoir une certaine capa­cité de réflexion : pour concevoir des lois, c'est-à-dire des règles abstraites et universelles (valables pour tous), il faut utiliser sa raison et se mettre à distance des situations vécues— on ne demande pas à quelqu'un qui vient de subir un vol ou une agression de rédiger une loi, ni à un dealer ou un maffieux (leurs intérêts sont trop immédiats, particu­liers). Enfin, le fait d'être capable de se soumettre à des règles, de façon continue; autrement dit d'avoir une cer­taine rigueur et de tenir ses engagements envers la com­munauté: la majorité juridique est à la fois un droit et une charge, puisqu'elle nous soumet également à des obliga­tions et à une responsabilité personnelle.

 

               « caprice «: envie subite et passagère, fondée sur la fan­taisie et l'humeur du moment (ce qui nous « passe par la tête «); cela indique de l'inconstance, de l'instabilité, de l'imprévisibilité, dues à une conduite assez irrationnelle, voire violente, et dont les mobiles ne sont pas réfléchis mais impulsifs.

locke

« 1 PHILOSOPHIE~ L'ÉTAT (SÉRIES L ET ES)/LA SOCIÉTÉ ET L'ÉTAT (SÉRIE S) Se préparer Cette partie vous permet de réaliser toutes les étapes du sujet.

L'étude de texte est à rédiger sur des feuilles à part.

1.

Analyser le texte.

SUJET 26 .

SÉRIE ES NOUVELLE-C j OON/f '.OVEMBRE 20021 a.

Réfléchissez au sens et à la définition de « bien commun », « capables de vie juridique », « caprices », « arbitraire ».

b.

Repérez et soulignez les autres éléments essentiels du texte.

2.

Dégager méthodiquement la structure argumentative.

(Quel est le thème du texte? Quelle est la thèse de Locke? Quel est le plan?) 3.

Déterminer la problématique.

(Outre votre cours de philosophie, vous pouvez utiliser, pour réfléchir aux problèmes posés, d'autres textes de Spinoza, Proudhon, Marx, Stirner ou encore la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 7 789.). »

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