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Justice et égalité

Publié le 15/01/2004

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justice
  La justice selon Aristote.S'il y a lieu de distinguer les vertus morales et les vertus intellectuelles (ou dianoétiques, de discernement), la justice s'apparente aux premières (la vertu éthique et la justice supposent même disposition) et aux secondes (un acte de l'intelligence intervient, qui évalue, rectifie, met en relation). Elle a trait à notre conduite envers les autres hommes. On ne saurait être « juste » ou « injuste » envers soi-même (Éthique à Nicomaque, V, 15, 1138 a 26). Comme l'a vu Platon, c'est la vertu toute entière. Mais en un sens plus spécial, c'est elle qui préside aux partages (justice « distributive ») ; c'est elle aussi qui redresse (justice « réparatrice ») ce qui a été faussé lorsqu'un tort a été causé ; enfin elle intervient pour régler les échanges et les transactions commerciales.La justice distributive préside à la répartition des charges, des biens et des honneurs dans la cité. Elle ne procède pas selon l'égalité arithmétique, car elle tient compte des inégalités effectives de mérite. Le juste, alors, est proportionnel aux services rendus et aux qualités manifestées par les membres de la communauté politique, à leur degré de participation à la réalisation du bien commun (Éthique à Nicomaque, V, 5, 1130 b 30).En revanche la justice réparatrice ou corrective repose sur la stricte égalité.
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« La justice dans les échanges économiques a quelque chose de la justesse.

On échange des choses utiles, desservices.

L'échange peut-il tendre à la justice, quand les circonstances sont hétérogènes ? Comment rendreégaux des biens échangés qui diffèrent qualitativement ? Le cordonnier devra-t-il fournir au maçon unequantité de chaussures dont celui-ci n'aura pas l'usage en toute une vie ? La monnaie est instituée ; son nomle dit bien, nomisma signifie la « chose légale », mais aussi « ce qui assure le partage » (de némô, partager).Elle a pour fonction d'assurer l'échange économique ; unité de mesure conventionnelle, elle n'est pas arbitraire: il faut que toutes choses soient évaluées pour que chacun, alors qu'il est encore en possession de sesproduits, puisse échanger.

La monnaie permet de passer du troc (échange d'une marchandise contre uneautre) à l'échange proprement économique.

Cette région ne constitue pas le plus haut de la vie humaine, maissans échanges, il n'y a pas de vie sociale (ibid., V, 8). B) Les hommes, égaux en droit et en droits. • Personne ne soutiendrait sérieusement que les hommes sont égaux en fait.

Aux inégalités naturelles — inégalitésde force, de santé, d'aptitudes —, s'ajoutent en effet des inégalités d'origine sociale. • Mais la justice exige que les hommes soient égaux en droit, c'est-à-dire que malgré leur diversité et leursinégalités de fait, ils aient droit à une égale reconnaissance de leur dignité humaine, au respect exigible par toutepersonne raisonnable.

Ce principe de l'égalité des personnes fonde en démocratie l'égalité civile.

Égaux en droit, leshommes sont aussi égaux en droits.

Homme ou femme, riche ou pauvre, chaque citoyen a le droit de vote ou le droitde présenter sa candidature à un poste de la fonction publique.

Cette égalité devant la loi est notamment affirméepar la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (26 août 1789), qui récuse toutes les distinctions qui neseraient pas «fondées sur l'utilité commune ».

Encore faut-il que l'inégalité des conditions ne remette pas enquestion l'égalité des droits.

Que signifierait, en effet, un droit aux soins médicaux auxquels les plus pauvresn'auraient pas accès ? « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux endroits.

» Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 1789. « Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi.

» Déclaration universelle des droits de l'homme, 1948. « La justice, c'est l'égalité.

» Alain, Éléments de philosophie, 1941. « Chaque personne a un droit égal à un système pleinement adéquat de libertés et de droits de base égaux pourtous, compatible avec un même système pour tous.

» John Rawls, Justice et Démocratie, 1990.. »

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