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Hume: la justice et l'égalité.

Publié le 15/09/2014

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hume

Dans une deuxième partie, Hume envisage le cas hypothétique où l'on forcerait les choses pour réaliser et conserver un état d'égalité parfaite, cherchant à montrer que les conditions d'un tel effort, d'une part seraient nuisibles à la société, d'autre part sont contradictoires avec la fin recherchée.

Les historiens, et même le bon sens, peuvent nous faire connaî­tre que, pour séduisantes que puissent paraître ces idées d'égalité parfaite, en réalité elles sont, au fond, impraticables, et si elles ne l'étaient pas, elles seraient extrêmement perni­cieuses pour la société humaine Rendez les possessions aussi égales que possible: les degrés différents de l'art, du soin, du travail des hommes rompront immédiatement cette égalité. Ou alors, si vous restreignez ces vertus, vous réduisez la société à la plus extrême indigence, et, au lieu de prévenir le besoin et la mendicité chez quelques-uns, vous les rendez inévitables à la communauté entière. La plus rigoureuse inquisition est égale­ment nécessaire, pour déceler toute inégalité dès qu'elle appa­raît, ainsi que la juridiction la plus sévère, pour la punir et la rectifier. Mais, outre que tant d'autorité doit bientôt dégénérer en tyrannie, et être exercée avec une grande partialité, qui peut bien en être investi dans une situation telle que celle ici suppo­sée ?

 

HUME

hume

« tian, pour la société humaine.

Hume s'autorise du témoignage de l'his­ toire pour affirmer sa pensée, ainsi que du "bon sens''.

La suite du texte compose l'argumentation de la thèse.

Dans une première partie, Hume donne la raison pour laquelle ces idées sont "impraticables", ne considérant l'égalité que sur le plan des "possessions''.

C'est sur ce plan qu'effectivement les souhaits du grand nombre s'expriment, sachant que les inégalités de nature ne dépendent en rien de l'ordre social.

La raison qu'il donne est que, dans l'hypothèse où une parfaite égalité serait réalisée, cette égalité serait "immédiatement" détruite du fait des "degrés différents de l'art; du soin, du travail des hommes".

Autrement dit, l'habileté, l'effica­ cité, la qualité du travail effectué par les hommes étant distribuées diversement chez les uns et chez les autres, l'égalité qui serait réali­ sée un jour serait très rapidement détruite.

Cet argument s'appuie sur l'expérience et relève effectivement du bon sens.

Dans une deuxième partie, Hume envisage le cas hypothétique où l'on forcerait les choses pour réaliser et conserver un état d'égalité parfaite, cherchant à montrer que les conditions d'un tel effort, d'une part seraient nuisibles à la société, d'autre part sont contradictoires avec la fin recherchée.

D'une part, les conditions qui rendraient possible l'établissement d'une égalité entraîneraient des conséquences "pernicieuses" pour la société.

Le premier argument avancé par Hume est de nature écono­ mique.

En effet, il faudrait restreindre les "vertus" des plus habiles et des plus efficaces pour qu'ils ne produisent pas plus que les autres, et ainsi que tous aient les mêmes richesses.

La conséquence d'une telle restriction serait l'appauvrissement de la communauté toute entière, de telle sorte que tous seraient égaux, mais dans la pauvreté, "au lieu de prévenir le besoin et la mendicité chez quelques-uns." Deux idées sont à souligner dans cet argument.

La première est que la richesse d'une société vient du travail des hommes, et non des données natu­ relles.

L'autre en est la conséquence mécanique : si la capacité glo­ bale de produire diminue -ce serait le cas si l'on restreignait les qua­ lités des meilleurs-, la richesse globale diminue inévitablement.

Le deuxième argument est politique.

Les conditions d'une égalité parfaite seraient, sur le plan du pouvoir politique, "la plus rigoureuse inquisition" et "lajuridiction la plus sévère".

Autrement dit, l'autorité devrait se donner les moyens d'une surveillance acérée pour "déceler toute inégalité dès qu'elle apparaît", puis les moyens de justice "pour 143. »

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