Devoir de Philosophie

justifiées, mais qui font rebondir un débat éternel.

Publié le 21/10/2012

Extrait du document

justifiées, mais qui font rebondir un débat éternel. Stirner, à son tour, rappellerait combien l'action révolutionnaire et la société collectiviste risquent de sacrifier une nouvelle fois l'individu à un nouvel idéal et à une nouvelle aliénation. Et peut-être est-ce à notre époque, où la violence des conflits n'a d'égale que le respect pour la Société et pour « l'humanisme «, que la protestation inefficace de Stirner apparaît mieux que jamais douée d'un sens qui ne cessera pas d'être révolutionnaire. (P. H.) HERZEN Alexandre (1812-1870) né à Moscou, mort à Paris, fut exilé en Sibérie en 1835; gracié, il se rendit en France, d'où il fut expulsé en 1851; il se réfugia à Nice, puis à Genève et mourut à Paris. Dans son oeuvre : Le développement des idées révolutionnaires en Russie (1853) et Le monde russe et sa révolution (18601862), il voit le monde slave succéder au monde romano-germanique. DÜHRING Eugène, Charles (1833-1921) né à Berlin, mort à Nowaives, adepte de Feuerbach et d'Auguste Comte, a écrit avec une Histoire critique de la philosophie (1869) : Capital et travail (1865); Fondement critique de la science économique (1866); La Philosophie, conception rigoureusement scientifique du monde (1874). STRAUSS David (1808-1874) né et mort à Ludwigsbourg (Wurtemberg), fit ses études à l'université de Tubingue, où il devait plus tard enseigner lui-même. Sa Vie de Jésus traduite en français en 1839 par Littré, parut en 1835 et fut remaniée en 1864. On lui doit encore : Dogmatique chrétienne dans son développement historique et dans sa lutte avec la société moderne (184 t ) et L 'Ancienne et la Nouvelle Foi (1871). BIEDERMANN Aloys, Emmanuel (1819-1885) né à Winterthur, professe la théologie à l'université de Zurich, où il mourut. Il est l'auteur de : Die freie Theologie, oder Philosophie und Christentum in Streit und Frieden (1845) et Christliche Dogmatik (1869). VISCHER Frédéric, Théodore (1807-1887) né à Ludwigsbourg, professa à Tubingue, Zurich et Stuttgart et mourut à Grunuden; il est l'auteur de : L 'Esthétique ou la composition du beau (1847-1858). MARTY Anton (1847-1914) naquit en Suisse et enseigna à Prague où il mourut, laissant inachevé le grand ouvrage : Untersuchungen zur Grundlegung einer allgemeinen Grammatik und Sprachphilosophie, auquel il travaillait, et dont toutes ses recherches, depuis Ueber den Ursprung der Sprache (1875), avaient été la préparation. .Marty proposait de dévoiler la structure du psychisme que la diversité des langues empiriques nous masque, et que devrait symboliser un langage idéal. S'opposant nommément à Cassirer, Marty prétend que sans la connaissance de cette structure, qui nous donne le moyen de distinguer le particulier du général, aucune étude concrète n'est possible. La « Grammaire générale « a affaire au côté spirituel du langage, à sa signification. Mais Marty semble avoir ignoré le problème du langage, réduisant celui-ci à n'être que le reflet des articulations essentielles de la conscience, telles que les décrit une psychologie héritée de Brentano. (H.D.) LITT Theodor (né en 1880) professeur à Leipzig et Bonn, a publié : Geschichte und Leben (1918); Individuum und Gemeinschaft (1919) ; Erkenntnis und Leben (1923) ; Ethik der Neuzeit (1926) et Kant und Herder (1930). ROTHACKER Erich (né en 1888) professeur à Heidelber...

« Guerre et la Paix ( r86r), Du Prin­ cipe fédératif et de l'unité en Italie (r86g) et De la capacité politique de la classe ouvrière (r864).

Anar­ chiste qui déclare : « Je ne suis pas un bousculeur », révolutionnaire qui veut restaurer les vertus traditionnelles et pour qui la femme doit itre ménagère ou cour­ tisane, sociologue pour qui la philosophie est une « métaphysique de groupe », mais qui se déclare « l'homme de l' individua­ lité avant tout », libéral qui se désinté­ resse de la forme républicaine ou césa­ rienne du gouvernement, rationaliste et mystique, visionnaire utopique et réali­ sateur pratique, apôtre des coopératives ouvrières, des sociétés de secours mutuel, des fédérations supra-nationales, ancitre du syndicalisme révolutionnaire et de la contre-révolution maurras sienne, comment juger Proudhon sans se contenter de rendre hommage à la richesse un peu confuse de sa pensée et de signaler une évolution qui, commençant par condamner la propriété ( « la propriété, c'est le vol ») et l'association, finit par les réhabiliter ( « la propriété, c'est la liberté ») et leur accorder un rôle essentiel de contre­ poids à la ryrannie de l'Etat? Trois idées philosophiques semblent du moins avoir été constantes chez Proudhon et forment un ensemble cohérent.

Ce sont : l'idée de la justice, l'idée des contradictions irréductibles et de l'équilibre, l'idée de l~ primauté de l'économique sur le poli­ ttque.

Ce qu'il y a peut-itre de plus profond et de plus original chez Proudhon, c'est le rôle central et unificateur de cette idée de justice, qui fait l'unité de l'ordre cosmique, de l'ordre social et de l'ordre moral.

« Elle est tout à la fois, pour l'lere raisonnable, principe et forme de la pensée, garantie du jugement, règle de la conduite, but du savoir et fin de l'existence.

Elle est sentiment et notion, manifestation et foi, idée et fait; elle est la vie, l'esprit, la raison universels».

Si une philosophie politique et sociale peut prétendre à une vérité intellectuelle et à une réalisation pratique, c'est en tant qu'elle s'intègre dans une vision d'en­ semble et prend appui sur une réalité uni­ verselle.

Ce qui rend la pensée et l'action de Proudhon possibles, c'est que ce qui est principe d'intelligibilité soit en mime temps norme de conduite.

La justice est la loi de la nature où elle se manifeste par l'équilibre, mais elle garde en même temps sa signification morale qui est « le respect spontanément éprouvé et réciproque­ ment garanti de la dignité humaine en quelque personne et dans quelque circons­ tance qu'elle se trouve compromise >>.

Ce qui donne son sens à la pensée de Prou­ dhon, c'est la coexistence de ces deux défi­ nitions, c'est la tentative pour embrasser dans un mime effort de pensée l'ordre natu­ rel et l'ordre humain.

On comprend que cette tentative débouche sur une théorie de la société : la Justice est « l'astre central qui gouverne les sociétés, le pôle autour duquel tourne le monde politique, le prin­ cipe et la règle de toutes les transactions ».

Là encore la justice est principe norma­ tif (c'est l'exigence de réciprocité) et principe d'intelligibilité (c'est la théorie des contradictions et de l'équilibre social).

A la dialectique hégélienne un instant adoptée, Proudhon oppose l'idée que « l'antinomie ne se résout pas ».

L'opposition est éternelle et l'idée la plus profonde de Proudhon (idée renouvelée de Pascal et des antinomies kantiennes) est celle d'une dialectique qui se définit par la renonciation à la synthèse.

Selon Marx, il ne faudrait voir là qu'une démarche de petit bourgeois, soucieux de sauvegarder le bon côté de toutes choses et d'éliminer le mauvais côté en oubliant que « c'est le mauvais côté de l'histoire qui fait l'histoire » et qui permet la synthèse.

En réalité, c'est chez Marx plutôt que chez Proudhon que le « mau­ vais côté » est finalement éliminé; l'idée essentielle de Proudhon est au contraire la subsistance au fond de toute réalité d'une multitude d'éléments irréductibles et antagonistes.

On ne peut résoudre les oppositions; la justice ne commande pas la synthèse (qui ne pourrait qu' itre impo­ sée brutalement par un terme extérieur), elle met en balance les forces sociales opposées, elle réalise un équilibre entre des éléments contradictoires dont les effets, grâce à elle, se neutralisent, mais qui subsistent dans leur diversité.

C'est là une conception de la société dont le fonde­ ment philosophique est un véritable. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles