Devoir de Philosophie

Kant et la Critique de la philosophie

Publié le 01/12/2009

Extrait du document

kant

Né en la ville de Königsberg en 1724, Kant y meurt quatre-vingts ans plus tard, sans l'avoir jamais quittée.  Sa mère très dévote et piétiste marqua beaucoup son enfance, mais déjà dans le collège qu'il fréquenta de huit à seize ans, et où il fut bon élève, son esprit critique eut l'occasion d'appréhender le côté hypocrite et contraint de l'éducation religieuse confite en dévotion et en règles extérieures.  De seize à vingt-deux ans, Kant suit les cours de philosophie et de physique de sa ville, alors qu'il est inscrit à la Faculté de théologie. A cette époque, la philosophie théorique est rationaliste et la physique, considérée comme « philosophie de la nature«, est empirique. Par ailleurs, les idées et écrits de Newton sont déjà bien répandus et familiers à Kant. qu'influencèrent aussi les idées de Hume et de Rousseau.  Au terme de ses études universitaires, n'ayant pas de fortune personnelle, Kant est de vingt-deux à trente ans précepteur dans des familles nobles. Ce qui lui donna l'usage du monde et des salons où il est un convive particulièrement apprécié pour sa conversation. Il fut aussi maniaque et méthodique dans sa vie qu'il le fut dans ses écrits. On raconte qu'il faisait chaque soir, toujours à la même heure, au coucher du soleil, une promenade dont l'itinéraire était à ce point constant et ponctuel que les ménagères de sa ville savaient, le voyant passer, qu'il était l'heure de mettre la soupe sur le feu. Un jour, plongé dans la lecture d'Emile de Rousseau qu'il venait de recevoir, il en oublia sa promenade. On le crut malade et des amis accoururent voir ce qu'il en était.  Marié à la philosophie, il resta donc célibataire.  En 1755, à l'âge de trente et un ans, débuta à la fois sa carrière d'enseignant à l'université de sa ville et sa carrière d'écrivain. C'est à l'âge de quarante-six ans qu'il devint enfin professeur titulaire — ce qui le met à l'aise financièrement. Et ce n'est que fort tardivement, la cinquantaine à son dernier quart, qu'il connut la célébrité avec sa première grande œuvre : la Critique de la raison pure (1781). La deuxième : Critique de la raison pratique, parut en 1788, et la troisième : Critique de la faculté de juger, en 1790.  Grand lecteur et convive disert, malgré un tempérament plutôt mélancolique et flegmatique, il fit de son temps de vie, et cela malgré une santé fragile, un usage à ce point minutieux et rigoureux qu'il eut certes le droit, quand il mourut à quatre-vingts ans, de dire : c'est bien (es ist gut).   C'est en répondant philosophiquement («on ne peut apprendre la philosophie, on ne peut qu'apprendre à philosopher«) aux trois questions qu'il se pose : que puis-je connaître?, que dois-je faire?, que m'est-il permis d'espérer? que Kant inaugure une philosophie consciente d'elle-même, de ses conditions de possibilité et de son engagement pratique.

kant

« morale en tant que telle.

Si bien que Kant (dé)montre par là la supériorité de la fonction pratique de la raison parrapport à sa fonction théorique limitée.C'est en tant qu'être en soi, noumène, que l'homme est soumis librement à l'impératif catégorique, car en tantqu'être qui apparaît, phénomène, il est soumis aux causalités naturelles qui expriment leur propre devoir-être : teleffet suit telle cause.La liberté formelle de l'homme est d'agir par devoir, tandis que les possibilités et modalités de l'action relèvent dudomaine de l'expérience et des lois naturelles.

Si, par mon action juste, faite par devoir, je me suis rendu digned'être heureux, ce bonheur dans sa matérialité dépend d'autre chose aussi que de ma pure bonne volonté.

En effet,tel événement naturel ou telle mauvaise volonté d'autrui peuvent m'empêcher de jouir du bonheur dont mon actionbonne me rend digne.L'acte vertueux me rend digne du bonheur mais ne saurait évidemment en aucun cas le garantir.

D'une certainefaçon, on pourrait dire qu'agissant par devoir j'ai l'imperdable bonheur d'agir en conformité avec mon être moral,sans pour autant être assuré de jouir du bonheur dont je serais digne.

C'est pourquoi, aussi, Kant prévoit commeidée nécessaire de ce que je puis espérer : la rétribution future comme l'état d'une âme immortelle digne ou dubonheur ou du «châtiment».En fait, Kant n'apporte aucune morale nouvelle, car il eût été évidemment ridicule de croire que les hommes aient dûl'attendre pour se comporter avec la moralité que chacun découvre spontanément en lui-même quand il déclare agirpar devoir.

Le bon sens y suffit.

Kant simplement — mais c'est là le difficile — établit avec précision et de façonformelle ce qu'est critiquement la moralité : un impératif catégorique. Quelques citations Ce peut être à certains égards un devoir de prendre soin de son bonheur : d'une part, parce que le bonheur (auquelse rapportent l'habilité, la santé, la richesse) fournit des moyens de remplir son devoir, d'autre part, parce que laprivation du bonheur (par exemple la pauvreté), amène avec elle des tentations de violer son devoir.

Seulement,travailler à son bonheur ne peut jamais être immédiatement un devoir et encore moins un principe de tout devoir.L'homme conscient de son devoir n'est pas, dans le monde, phénomène mais noumène; il n'est pas une chose maisune personne.Le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi morale.Dire qu'on peut être trop vertueux, c'est-à-dire trop attaché à son devoir, reviendrait à peu près à dire qu'on peutrendre un cercle trop rond ou une ligne droite trop droite.Le concept de liberté dérive de l'impératif catégorique du devoir.On ne peut démontrer l'existence de Dieu, mais on ne peut s'empêcher de procéder suivant le principe de cette idéeet d'accepter les devoirs comme des commandements divins.Il est impossible de comprendre la production d'un être doué de liberté par une opération physique.

On ne peut pasmême comprendre comment il est possible que Dieu crée des êtres libres ; en effet, il semble que toutes leursactions futures devraient être prédéterminées par ce premier acte et comprises en la chaîne de la nécessiténaturelle, et par conséquent elles ne seraient pas libres. Projet de paix perpétuelle Kant fut aussi Fauteur d'un petit opuscule de moins de cent pages : Projet de paix perpétuelle (1795), qui gardetoute sa percutante actualité et dont nous détachons deux citations.La guerre n'étant qu'un triste moyen imposé par le besoin dans l'état de nature (là où n'existe aucune cour dejustice pour pouvoir juger avec force de droit) afin de soutenir son droit par la violence, aucune des deux parties nepeut en ce cas être qualifiée d'ennemi injuste (cela présumant déjà une sentence de juge), mais c'est l'issue quidécide (tout comme dans les jugements, dits de Dieu) de quel côté se trouve le droit.Il faut l'avouer : les plus grands maux qui accablent les peuples civilisés nous sont amenés par la guerre, et à vraidire non pas tant par celle qui réellement a ou a eu lieu, que par les préparatifs incessants et même régulièrementaccrus en vue d'une guerre à venir. La peine de mort Dans le débat « éternel » entre partisans et adversaires de la peine de mort, on sera peut-être étonné de voir Kantse ranger dans celui des partisans de cette peine.

Mais à y bien réfléchir il y a là une attitude logique de sa part, quin'en appelle pas moins une critique que chacun fera pour son compte.Si le criminel a commis un meurtre, il doit mourir.

Il n 'existe ici aucune commutation de peine qui puisse satisfaire lajustice.

Il n'y a aucune commune mesure entre une vie, si pénible qu'elle puisse être, et la mort et par conséquentaucune égalité du crime et de la réparation, si ce n'est que par l'exécution légale du coupable sous la condition quela mort soit délivrée de tout mauvais traitement qui pourrait avilir l'humanité dans la personne du patient.Nous ne pouvons mieux quitter Kant que sur cette déclaration sublime dont la partie en grasses figure d'ailleurscomme épitaphe sur sa tombe au cimetière de Königsberg :Deux choses remplissent le cœur d'une admiration et d'une vénération toujours nouvelles et toujours croissantes, àmesure que la réflexion s'y attache et s'y applique : le ciel étoile au-dessus de moi et la loi morale en moi.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles