Devoir de Philosophie

KANT et la loi universelle

Publié le 07/01/2010

Extrait du document

kant
Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle... KANT

 

MAXIME. n.f. ♦ 1° Formule concise de grande portée (maxima sententia «pensée très grande«) : les Maximes de La Rochefoucauld ou de Vauvenargues («La netteté est le vernis des maîtres«). ♦ 2° Kant. Principe subjectif de l'action, alors que la loi est le principe objectif. «Je veux m'enrichir« est une maxime ; «On ne doit s'enrichir que d'une manière juste« est une loi, car la maxime est devenue un principe valable pour tous, une «loi universelle«.

kant

« être une véritable valeur morale.

La simple conformité extérieure au devoir (ou légalité ne suffit donc pas.

Entant qu'il est acte par devoir, l'acte moral est d'abord un acte conforme au devoir qui, de plus, a précisémentce devoir pour principe de détermination.• Deuxièmement, une action accomplie par devoir tire sa valeur morale, non pas du but qui doit être atteint parelle, mais de la maxime d'après laquelle elle est décidée.

Le succès de l'action ne peut servir de mesure à lamoralité puisqu'il dépend parfois de talents, de facultés qui sont hors de la portée de l'agent.

La moralités'établit donc à partir de la qualité de la volonté ou de l'intention qui sous-tend l'action. • Troisièmement le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect de la loi. Quelle peut donc être cette loi dont la représentation doit déterminer la volonté pour que celle-ci puisse êtreappelée bonne absolument ? Un devoir est défini par le caractère d'une maxime ou d'une règle (principe quidétermine la volonté).

La maxime est subjective si elle est et reste individuelle.

Elle deviendrait objective,nécessaire (semblable à une loi de la nature) si tous les êtres raisonnables y subordonnaient toujoursentièrement leur faculté de désirer.

Devenue objective, universelle, la maxime est la loi morale.

Le principesuprême de jugement en matière de moralité réside donc dans la conformité des actions à la loi en général.Autrement dit, « Je dois toujours me conduire de telle sorte que je puisse aussi vouloir que ma maximedevienne une loi universelle » - une loi universelle, cad une loi objective, valable pour tout être doué de raison.C'est précisément parce que, chez l'homme, la volonté ne se détermine pas nécessairement par devoir, que laloi morale prend l'aspect d'un commandement.

La formule du commandement s'appelle un impératif.

Mais,contrairement à l'impératif hypothétique qui subordonne les moyens à la fin (si tu veux la santé, alors tu doissuivre un régime alimentaire), l'impératif de la moralité ne peut qu'être catégorique, cad inconditionnel etabsolu.

Autrement dit, il vaut pour tous les hommes, quelles que soient l'époque et la société.

Il ne dit pas cequ'il faut faire ou ne pas faire en telle circonstance, mais ce qu'il convient de faire en toute circonstance.

Ils'énonce ainsi : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elledevienne loi universelle.

»Cette formule permet de reconnaître, dans tous les cas et sans hésitation, où est son devoir.

Si je medemande, par exemple, si une promesse trompeuse est conforme au devoir, il suffit que je me demande : «Accepterais-je bien avec satisfaction que ma maxime (de me tirer d'embarras par une fausse promesse) dûtvaloir comme une loi universelle (aussi bien pour moi que pour les autres) ? […] Je m'aperçois bientôt ainsi que,si je peux bien vouloir le mensonge, je ne peux en aucune manière vouloir une loi universelle qui commanderaitde mentir : en effet, selon une telle loi, il n'y aurait plus à proprement parler de promesse.

»Si tout le monde mentait, on ne croirait plus aux promesses de personne.

Par conséquent, la maxime qui mepousse à faire une fausse promesse, « du moment qu'elle serait érigée en loi universelle se détruiraitnécessairement elle-même ».Le principe de la morale ne réside donc pas, comme chez Aristote, dans la fin suprême qui est le bonheur, maisdans l'établissement par soi-même des fins : « Notre volonté propre, supposé qu'elle n'agisse que sous lacondition d'une législation universelle rendue possible par ses maximes, cette volonté idéale qui peut être lanôtre, est l'objet propre du respect, et la dignité de l'humanité consiste précisément dans cette faculté qu'ellea d'établir des lois universelles, à la condition toutefois d'être en même temps soumise elle-même à cettelégislation.

»Chacun de nous peut toujours choisir de telle sorte que les maximes de ses choix soient comprises en mêmetemps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir.

Tout homme se trouve ainsi soumis à desobligations ultimes et est responsable devant lui-même et devant autrui de leur reconnaissance.

Tout hommedoit avoir conscience, en choisissant et en agissant, de légiférer pour tous. On a objecté à Kant que faire son devoir sans se préoccuper de ce que les autres sont susceptibles de faireest irresponsable.

Supposons que des assassins me demandent si mon ami qu'ils poursuivent n'est pas réfugiédans ma maison et que je ne puisse éviter de répondre par oui ou par non.

Dois-je m'en tenir au devoir devéracité ? Kant répond oui, car l'homme qui ment fait en sorte qu'aucune déclaration n'ait de crédit.

Nonseulement, il porte atteinte à la finalité interne de la communication, mais encore il fait perdre leur force à tousles droits, qui sont fondés sur des contrats.

A quoi il ajoute qu'on ne peut jamais prévoir les conséquences deses actes.

Supposons, par exemple, que mon ami, voyant les assassins sur les traces de mon ami et causer samort.

Il est vrai qu'en m'en tenant au devoir de véracité, je peux aussi être la cause de sa mort.

Mais suis-jevraiment responsable ? Le meurtre de cet homme n'est-il pas la faute des meurtriers ? Le fait quel'accomplissement d'un devoir ait des conséquences fâcheuses peut-il m'être imputable ?Kant n'a-t-il pas raison de souligner que toute morale qui prétend justifier les moyens au nom des fins, nie cequi dans ces fins peut justifier les moyens ?Reste que le devoir n'a de sens que s'il est bien compris.

La morale du devoir peut, en effet, être pervertie etdevenir fanatisme.

Ainsi on rapporte que le nazi Eichmann, qui dirigea des camps, lors des interrogatoires, cital'impératif kantien pour justifier son obéissance.

C'est oublier que, pour Kant, la raison est la source de la loi.Comme le fait judicieusement remarquer Arendt : « La volonté du Führer s'est substituée cher Eichmann à laraison.

» L'identification kantienne de la volonté au principe de la loi n'a de sens que parce que la loi est un faitde la raison.

Or, cette dernière ne saurait commander la déraison. LA MORALE DE KANT Kant, comme tous les grands penseurs du «siècle des lumières », est un humaniste.

Il ne saurait admettre quela morale se réduise à l'obéissance à un principe extérieur à la personne humaine, que ce principe soit un Dieu. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles