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Kant et le jugement de gout

Publié le 10/10/2013

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Kant et le jugement de goût : "le jugement de goût n'est donc pas un jugement de connaissance ; par conséquent il n'est pas logique, mais esthétique ; esthétique signifie : ce dont le principe déterminant ne peut être que subjectif." (CFJ §1) Le deuxième trait est le désintéressement : "la satisfaction qui détermine le jugement de goût est désintéressée. (...) Lorsque (...) la question est de savoir si une chose est belle, on ne désire pas savoir si nous-mêmes, ou toute autre personne portons ou même pourrions porter un intérêt à l'existence de la chose, mais comment nous la jugeons en la considérant simplement (qu'il s'agisse d'intuition ou de réflexion)." (CFJ §2). Que la satisfaction soit désintéressée, cela veut dire que je considère la représentation de son objet pour elle-même, que peut m'importe l'existence même de son objet : je puis bien éprouver une satisfaction esthétique face à des objets purement fictionnels, voire, en référence aux nouvelles technologies, virtuels. Mais par son désintéressement, la satisfaction esthétique se distingue aussi des satisfactions liées d'une part à l'agréable, d'autre part au bien. Dans ces cas-ci, la satisfaction est liée à un intérêt dans l'existence de l'objet : "celle-ci n'est pas seulement déterminée par la représentation de l'objet, mais encore par celle du lien qui attache le sujet à l'existence de l'objet. Ce n'est pas seulement l'objet, mais aussi son existence qui plaît." (CFJ, §5) Le jugement d'agrément est intéressé en ce qu'il dépend du désir de l'objet, dont la satisfaction est accordée par la sensation : "que mon jugement, sur un objet que je déclare agréable, exprime un intérêt pour celui-ci, cela est clair par le simple fait qu'il suscite par la sensation un désir pour les objets semblables. Par conséquent la satisfaction ne suppose pas seulement le simple jugement sur l'objet, mais encore la relation de l'existence de cet objet à mon état, dans la mesure où je suis affecté par un tel objet." (CFJ §3) Remarquons que le jugement d'agrément et le jugement esthétique ont en commun le fait qu'ils sont tous deux subjectifs. Le jugement porté sur le bien est intéressé en ce qu'il se rapporte à un concept du bien. Ce bien (ou bon) prend deux formes : le bon-à-quelque-chose, dans lequel un intérêt est lié à l'utilité de l'objet du jugement, à sa capacité à remplir une fin ; et le bon-en-soi, qui plaît par lui-même, mais relativement à une fin déterminée par un concept du bien. (CFJ §4) Ainsi désintéressé, le jugement esthétique est purement contemplatif, ne porte que sur l'aspect de l'objet, indépendamment de tout intérêt qui pourrait lui être lié : "le jugement de goût est seulement contemplatif ; c'est un jugement qui, indifférent à l'existence de l'objet, ne fait que lier sa nature avec le sentiment de plaisir et de peine." (CFJ §5) Il ne porte que sur une "pure et simple représentation". Le terme Beschaffenheit, traduit ici par « nature «, peut aussi être traduit par « conformation «, ou encore manière d'être, de se présenter. Cette contemplation n'est en outre pas soumise à un concept, qui ne peut en être ni le fondement, ni le but : je n'énonce pas un jugement sur le beau en réponse à un concept du beau, ni dans le but de produire un tel concept. Ainsi, contrairement aux trois autres sortes de satisfactions (le bon, l'utile, l'agréable), le sentiment du beau est libre : il n'est pas possible d'en forcer l'assentiment par la raison. On peut encore distinguer le jugement esthétique d'un autre type de jugement, non plus, cette fois, sur la base de l'intérêt lié à la satisfaction, mais sur la base de la subjectivité ou de l'objectivité du jugement. Ce type de jugement désintéressé est relatif à la faculté de connaître. Mais quoiqu'il partage le désintéressement du jugement esthétique, il est objectif : il porte sur la subsomption de la représentation de l'objet sous un concept par les voies de l'entendement et de l'imagination. Cette opération est objective car le concept s'impose au sujet (une règle mathématique, par exemple). Puisque la satisfaction est désintéressée, le jugement esthétique fait l'objet d'une prétention à l'universalité. Ce principe est énoncée de la manière la plus explicite dans le §6 de la CFJ. Ce texte est d'une importance fondamentale pour le projet dans lequel s'inscrit ce travail. Je me permets donc de le citer presque in extenso. Le beau est ce qui est représenté sans concept comme objet d'une sati...
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« en commun le fait qu'ils sont tous deux subjectifs. Le jugement porté sur le bien est int éress é en ce qu'il se rapporte  à un concept du bien.

  Ce bien (ou bon) prend deux formes : le bon­ à­quelque­chose, dans lequel un int érêt est   li é à l'utilit é de l'objet du jugement,  à sa capacit é à remplir une fin ; et le bon­en­soi, qui   pla ît par lui­m ême, mais relativement  à une fin d étermin ée par un concept du bien. (CFJ   §4) Ainsi d ésint éress é, le jugement esth étique est purement contemplatif, ne porte que sur   l'aspect de l'objet, ind épendamment de tout int érêt qui pourrait lui  être li é : "le jugement de   go ût est seulement contemplatif ; c'est un jugement qui, indiff érent  à l'existence de l'objet,   ne fait que lier sa nature avec le sentiment de plaisir et de peine." (CFJ §5) Il ne porte que   sur une "pure et simple repr ésentation". Le terme Beschaffenheit, traduit ici par « nature »,   peut aussi  être traduit par « conformation », ou encore mani ère d' être, de se pr ésenter.

  Cette contemplation n'est en outre pas soumise  à un concept, qui ne peut en  être ni le   fondement, ni le but : je n' énonce pas un jugement sur le beau en r éponse  à un concept   du beau, ni dans le but de produire un tel concept. Ainsi, contrairement aux trois autres   sortes de satisfactions (le bon, l'utile, l'agr éable), le sentiment du beau est libre : il n'est   pas possible d'en forcer l'assentiment par la raison. On peut encore distinguer le jugement esth étique d'un autre type de jugement, non plus,   cette fois, sur la base de l'int érêt li é à la satisfaction, mais sur la base de la subjectivit é ou   de l'objectivit é du jugement. Ce type de jugement d ésint éress é est relatif  à la facult é de   conna ître. Mais quoiqu'il partage le d ésint éressement du jugement esth étique, il est   objectif : il porte sur la subsomption de la repr ésentation de l'objet sous un concept par les   voies de l'entendement et de l'imagination. Cette op ération est objective car le concept   s'impose au sujet (une r ègle math ématique, par exemple). Puisque la satisfaction est d ésint éress ée, le jugement esth étique fait l'objet d'une   pr étention  à l'universalit é. Ce principe est  énonc ée de la mani ère la plus explicite dans le   §6 de la CFJ. Ce texte est d'une importance fondamentale pour le projet dans lequel   s'inscrit ce travail. Je me permets donc de le citer presque in extenso.. »

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