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Kant: Rivalité et concorde - L'insociable sociabilité

Publié le 17/04/2009

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kant
« Sans ces qualités d'insociabilité, peu sympathiques certes par elles-mêmes — insociabilité qui est la source de la résistance que chacun doit nécessairement rencontrer à ses prétentions égoïstes — tous les talents resteraient à jamais enfouis en germes, au milieu d'une existence de bergers d'Arcadie, dans une concorde, une satisfaction et un amour mutuel parfaits ; les hommes, doux comme les agneaux qu'ils font paître, ne donneraient à l'existence guère plus de valeur que n'en a leur troupeau domestique ; ils ne combleraient pas le néant de la création en considération de la fin qu'elle se propose comme nature raisonnable. Remercions donc la nature pour cette humeur peu conciliante, : pour la vanité rivalisant avec l'envie, pour l'appétit insatiable de possession ou même de domination. Sans cela toutes les dispositions naturelles excellentes de l'humanité seraient étouffées dans un éternel sommeil. L'homme veut la concorde mais la nature sait mieux que lui ce qui est bon pour son espèce, elle veut la discorde. Il veut vivre commodément et à son aise ; mais la nature veut qu'il soit obligé de sortir de son inertie et de sa satisfaction passive, de se jeter dans le travail et dans la peine pour trouver en retour les moyens de s'en libérer sagement. Les ressorts naturels qui l'y poussent, les sources de l'insociabilité et de la résistance générale d'où jaillissent tant de maux, mais qui, par contre, provoquent aussi une nouvelle tension des forces, et par là un développement plus complet des dispositions naturelles, décèlent bien l'ordonnance d'un sage créateur, et non pas la main d'un génie malfaisant qui se serait mêlé de bâcler le magnifique ouvrage du Créateur ou l'aurait gâté par jalousie. » Kant

Le thème L «insociabilité«, moteur de l'histoire.

La thèse Pour que le développement des potentialités humaines soit rendu possible, pour que l'homme passe de l'état de grossièreté à la culture, la nature use sagement des antagonismes et des rivalités interindividuels : confort et sympathies réciproques peuvent être cependant retrouvés par l'homme, mais sur un autre plan que celui de l'animalité primitive. a) Première partie (du début du texte jusqu'à: «... comme nature raisonnable«). Kant y évoque ce que serait la condition humaine sans les « qualités d'insociabilité« qui lui ont interdit de demeurer en l'état.  

 

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