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L homme est-il naturellement moral ? - Kant

Publié le 17/09/2015

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kant

L'homme n'est pas originairement moral

On pose la question de savoir si l’homme est par nature moralement bon ou mauvais. Il n'est ni l'un ni l'autre, car l'homme par nature n'est pas du tout un être moral ; il ne devient un être moral que lorsque sa raison s'élève jusqu'aux concepts du devoir et de la loi. On peut cependant dire qu’il contient en lui-même à l'origine des impulsions menant à tous les vices, car il possède des penchants et des instincts qui le poussent d'un côté, bien que la raison le pousse du côté opposé. Il ne peut donc devenir moralement bon que par la vertu, c'est-à-dire en exerçant une contrainte sur lui-même, bien qu'il puisse être innocent s’il est sans passion.

 

La plupart des vices naissent de ce que l'état de culture fait violence à la nature et cependant notre destination en tant qu’homme est de sortir du pur état de nature où nous ne sommes que des animaux.

 

KANT

 

QUESTIONS

 

1. Dégagez l’idée principale du texte et les étapes de son argumentation.

 

2. Expliquez ce que signifie :

 

a. « l’homme par nature n’est pas du tout un être moral ».

 

b. « il possède des penchants et des instincts qui le poussent d’un côté bien que la raison le pousse du côté opposé ».

 

c. « l’état de culture fait violence à la nature ».

 

d. « innocent » dans le contexte.

 

3. Être moral, est-ce contrarier ou suivre sa nature ?

La position kantienne est originale : contrairement à Rousseau, il ne pense pas que l’homme soit originellement bon et pacifique, mais il ne pense pas non plus comme Hobbes qu’il soit un loup pour les autres hommes.

 

Kant admet ces deux concepts car la nature n’est ni bonne ni mauvaise, elle est amorale. L’homme possède « des impulsions à tous les vices », mais aussi la raison qui peut s’élever jusqu’au devoir.

 

Ce ne sont pas les penchants naturels qui sont dangereux et mauvais, mais leur non-contrôle par une raison éduquée. L’homme ne peut réaliser toutes ses dispositions naturelles qu’en vivant en société - état de culture - et en développant la vertu, cet acte par lequel un être humain montre la force de sa volonté "dans l’accomplissement de son devoir" (Métaphysique des mœurs).

 

Si « la passion est une maladie de l’âme », pour Kant, c’est parce qu’elle aliène la raison et porte atteinte à la liberté. La nature de l’homme est de s’élever non de régresser. L'état de culture est un progrès - malgré « davantage de vices » - vers 1’ autonomie. La question posée par le sujet est donc paradoxale :

 

- si je contrarie ma nature, je ne peux pas progresser puisque le propre de la nature humaine est d’être perfectible ;

kant

« des événements autour de nous.

Bref, le monde d'ob jets dans lequel nous vivons (t acquis, artificiel) ; - la nature comme essence, c'est-à-dire comme l'ensemble de propriétés ou de caractère s qui définissent originairement un être.

C'est ainsi qu'on évoque l'existence d'une nature humaine présente en tout homme, com­ mune à tous les hommes (:;t: acquis, culture) ; - la nature comme principe norma tif, c'est-à-dire « les lois de la nature » qui seraient universelles, non écrites mais inscrites en tout être.

• moral : conf orme à la morale, qui est la théorie du bien et du mal.

• devient : le verbe devenir s'oppose à être .

Le devenir implique le chan­ gement (:;t: stabilité).

• raison : entendement, bon sens ; vient du latin ratio qui signifie « cal­ cul ».

La raison est la faculté de raisonner, de former des idées et de les agencer logiquement.

La raison implique ainsi : la logique (faculté de raisonner) ; - la valeur normative (faculté de bien juger) ; - le contraire de la foi, de la croyance (faèulté de connaîtr e).

• concepts : idées abstrai tes et généra les.

• devoir : ce qui doit être ou être fait.

Le devoir implique la morale et la notion d'obligation.

• loi: - la règle au sens juridiq ue ou loi positive ; - la loi morale qui s'impose à la conscience sous la forme d'un impératif caté gorique (cf Kant) ; - la loi nécessa ire ou loi natur elle (les lois scientifiques).

• impulsions : ce qui pousse vers, ce qui met en mouvement.

Ce sont les tendances irrésistibles, les instincts, les penchants.

• vices : étymologiquement, ce mot signifie « tare » ou « défa ut».

Mais il a aussi une connotation morale qui désigne une disposition au mal et s'o ppose à la vertu, disposition au bien.

• innocent : vient du latin nocer e, «n uire ».

L'innocent est celui qui ne nuit pas.

On peut alors distinguer : - l'innocent = celui qui ignore le mal, celui qui est pur ; - l'innocent = le candide, le naïf (avec parfois une connotation péjorative) ; - l'innocent = celui qui n'est pas coupable.

• destination : ce pour quoi une personne ou une chose est faite, sa rai­ son d'être .

• Idée directrice Kant pose ici la ques tion de l'origine de la morale en l'homme : est­ elle innée ou acquise ? L'homme naît-il avec la connaissance spontanée du bien et du mal ou doit-il l' acquérir par la culture ?. »

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