La bonne volonté a-t-elle une valeur ?
Publié le 08/03/2004
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VALEUR (lat. valeur , être bien portant, valoir)
La valeur d'une chose, c'est son prix; celle d'une personne, sa dignité. On peut estimer le prix d'une chose selon son usage ou selon la quantité d'autres biens contre laquelle l'échanger ( échange), c.-à-d. selon une fin. En revanche, la personne, ne pouvant être considérée comme un moyen en vue d'une fin, n'a pas de prix. Sa valeur est inestimable car inaliénable, intrinsèque. Cette distinction entre valeur relative (celle des moyens utiles) et valeur absolue (celle des fins en soi) est constitutive de toute morale qui affirme l'universalité de ses valeurs. Nietzsche, au contraire, pense que l'homme est l'auteur de toute valeur : il n'y aurait donc pas de valeur en soi, mais simplement des valeur s relatives à nos intérêts, des valeur s utiles (le Bien, le vrai) que leurs créateurs ne prétendent Absolues que pour imposer leurs choix comme universels.
VOLONTÉ (lat. voluntas; dérivé de volo, je veux)
Gén. Forme de l'activité qui consiste à se représenter l'acte à produire (ce qui suppose conscience), à délibérer sur les fins de l'action, puis à décider d'agir pour exécuter enfin cette décision (ce qui semble impliquer liberté). Phi. En un sens classique, définie comme cause d'elle-même, la volonté est forcément volonté libre. Ainsi, pour Descartes, notre liberté réside en notre pouvoir de choisir qui s'exprime déjà dans nos actes les plus arbitraires, ceux qui procèdent du pur exercice de notre volonté sans être motivés par aucune raison déterminante ( liberté) : « La liberté de notre volonté se connaît sans preuve par la seule Expérience que nous en avons. » Le doute est l'Expérience même de cette volonté libre. Or, Spinoza a montré que précisément cette Expérience n'est pas une preuve : le sentiment de la liberté peut fort bien être l'effet d'une illusion de la conscience qui, ignorant les causes qui la déterminent à vouloir, croit vouloir librement. Si Kant, à son tour, reconnaît que l'existence d'une volonté libre ne peut être prouvée, il soutient néanmoins qu'elle doit être postulée. En effet, « sans une telle liberté aucune loi morale ni aucune imputation d'après elle n'est possible » : ainsi, l'existence d'une volonté libre est exigée par la moralité, elle est un postulat de la Raison pratique sans lequel il deviendrait impossible de condamner une action immorale. On ne peut blâmer un acte sans supposer qu'il n'aurait pas dû avoir lieu, ce qui serait impossible s'il était infailliblement déterminé et non pas l'effet d'une volonté libre.
«
La.
notion de devoir est une pure fiction
•~M~•
L'expérience montre avec évidence que toutes nos actions
se font par intérêt.
Il arrive qu'elles soient effectivement
conformes
à ce que le devoir ordonne.
Mais
elles ne sont jamais faites par devoir.
L'inclination n'est à fait honorab le e t mérite Être intelligent,
pas la bonne félicitations et encoura- ce n'est pas
volonté gements.
Mais non le nécessairement
si nous aidons quel- respect dû aux va
le urs.
être moral
qu'un par affec- La prudence n'est Le marchand avisé
tion pour lui, nous dont parle Kant sert
n'agissons pas par pas la bonne loyalement ses clients.
devoir.
Cela n'a donc volonté C 'est évidemment con-
pas, à
proprement par- H onorer ses engage- forme
à ce que veut la
I er,
de va leur morale ments est un devoir.
morale , et «Un enfant
puisque nous cesserons Cependant, lorsque je peut acheter chez lui au
tiens ma promesse, ce même prix que n'im- .z.alhoullra est venu, mes n'est pas par respect porte quel client» (Kan t).
amis, ( ••• ) pour que vous de la loi , mais simple- Mais n'agit-il pas ainsi vous fetlgulez de dire: une
action est bonne parce ment par prudence.
En uniquement pour gar-
qu'elle est cl6slnt*essée.• effet, si je manque à ma der la réputation qui Nietzsche, parole , autrui ne me fera lui garantit sa clien - Ainsi patlait Zarathoustra plus confiance.
Or, j'ai tèle ? Réputé malhon-
besoin de cette confiance.
nête , il perdrait son
notre aide si, pour une Donc le bon sens me gagne-pain.
Il défend
raison ou une autre , conse ille de ne pas la tra-
donc son intérêt.
notre affection
disparaît.
hir .
Il n'y a là-dedans
Une telle action est tout auc un e bonne volo nté.
Nous nous attribuons volontiers des motifs
beaucoup plus nobles que nos réelles motivations.
En fait, nous n'agissons la plupart du temps que par intérêt..
»
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