La chasse au bonheur, cette expression vous parait-elle judicieuse ?

La chasse au bonheur du généreux est donc une chasse intérieure, et vise un bien véritable, c'est-à-dire le bon usage de sa volonté. Or si la chasse au bonheur telle qu?elle est pratiquée par le généreux est valable, c?est parce que le généreux ne poursuit pas un faux bien, et si tel est le cas c?est qu?il se connaît lui-même. La chasse au bonheur ne vaut donc véritablement que comme chasse intérieur, et non comme poursuite d?un bien extérieur.   III. L?expression de « chasse au bonheur » est judicieuse en ce qu?elle rappelle que le bonheur réside dans une activité.               On comprend bien avec Descartes  que la chasse au bonheur puisse être valable, lorsqu?elle vise un bien véritable. Mais il faut également insister sur le fait que ce n?est pas seulement le fait de viser un bien véritable qui donne sa valeur à la chasse au bonheur, mais le fait que la chasse soit une activité. Or on peut se demander dans quelle mesure le bonheur au sens le plus plein du terme ne consiste pas en une activité. Dans l?Ethique à Nicomaque, Aristote explique que l?on peut atteindre le bonheur par le simple hasard (si l?on a de la chance et que l?on obtient ce que l?on veut sans effort particulier), mais que le bonheur le plus parfait pour un homme est celui qui lui permet d?exprimer au mieux son essence d?être rationnel. Or puisque l?homme se distingue de tous les autres êtres vivants par sa rationalité, c?est en agissant conformément à sa raison qu?il peut atteindre le bonheur.