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La compétence technique peut-elle fonder l'autorité politique ?

Publié le 09/03/2004

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Disons plutôt qu'avec la « République « commence l'histoire de ces utopies qui, cherchant à traduire les rêves politiques de l'humanité, donnent souvent à ceux-ci l'allure de nos pires cauchemars. L'administration de l'État est complexe Le pouvoir politique a en charge non seulement la plupart des affaires de la cité, mais surtout les plus importantes. Il doit veiller à la sécurité des personnes et des biens, à l'éducation des enfants, à la répartition des ressources entre les citoyens, ou encore à l'application des lois. Il est donc impossible de confier la direction des affaires publiques à des ignorants ou à des hommes incompétents. Lorsque nous devons faire des choix dans un domaine particulier, pour acheter une voiture par exemple, nous nous adressons à des spécialistes dans ce domaine. Pourquoi ne pas adopter la même méthode en politique? Comme le montre Platon dans Le Politique, gouverner, cela suppose des connaissances précises et sûres. Et c'est pour cette raison qu'il compare l'homme politique à un tisserand. Pour produire un tissu social solide et harmonieux, l'homme politique doit connaître les différents fils « (les différents types d'hommes) qu'il doit unir. Il doit apprendre à les unir par des lois adaptées et justes.

Gouverner est devenu une tâche trop complexe pour que l'autorité politique ne soit pas principalement fondée sur les compétences techniques. Ce sont les experts qui doivent prendre les décisions politiques importantes.

MAIS...

Les décisions politiques ne sont pas seulement techniques mais surtout morales et éthiques. La politique définit le vivre-ensemble selon un projet de société.

  • I) La comptétences technique peut fonder l'autorité politique.

a) De la complexité de l'administration étatique. b) L'économie exige des connaissances précises et pointues. c) Il faut nommer un expert !

  • II) Les compétences techniques ne peuvent pas fonder l'autorité politique.

a) C'est la volonté populaire qui doit fonder l'autorité politique. b) La décision politique est l'affaire de tous et de chacun. c) La dérive de la technocratie.

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« C'est aux philosophes et non aux philodoxes que doit revenir le gouvernement de la cité.

Au début du livre VI,Socrate trace des premiers un portrait particulièrement élogieux : le philosophe est « par nature, doué de mémoire, de facilité à apprendre, de grandeur d'âme et de bonne grâce » ; il est « parent de la vérité, de la justice, du courage et de la tempérance ».

Comment dans ces conditions, lui refuser le gouvernement de la cité ? Rendant hommage à l'habileté de la démonstration de Socrate , un autre des interlocuteurs ( Adimante ) s'insurge contre les conclusions auxquelles il aboutit.

Il objecte : « On voit bien que ceux qui s'appliquent à la philosophie, et qui, après l'avoir étudiée dans la jeunesse pour leur instruction, ne l'abandonnent pas mais yrestent attachés, deviennent pour la plupart des personnages tout à fait bizarres, pour ne pas dire tout à faitpervers, tandis que ceux qui semblent les meilleurs, gâtés néanmoins par cette étude que tu vantes, sontinutiles aux cités.

» Socrate n'en disconvient pas.

Il souligne cependant que l'inutilité de la philosophie n'est pas le fait des philosophes, mais des citoyens qui se refusent à chercher conseil auprès d'eux.

Socrate s'explique au moyen d'une image.

Il compare la société à un navire dans lequel les marins, ignorants es lois de la navigation, sedisputent le gouvernail et méconnaissent le seul vrai pilote qui pourrait les guider, préférant le tenir pour un« bayeur aux étoiles », « un vain discoureur » et « un propre à rien ». En ce qui concerne la perversité des philosophes, Socrate s'attache à en expliquer les causes.

Il décrit les dégradations du naturel du vrai philosophe en montrant que celui-ci, doué à l'origine de toutes sortes dehautes qualités, peut déchoir si de néfastes influences s'exercent sur lui : « Si donc ce naturel que nous avons attribué au philosophe reçoit l'enseignement qui lui convient, c'est une nécessité qu'en se développantil parvienne à toutes les vertus ; mais s'il a été semé, a grandi et a puisé sa nourriture dans un sol ne luiconvenant pas, c'est une nécessité qu'il produise tous les vices, à moins qu'un dieu ne lui porte secours. » Or, dans la société telle qu'elle est, les jeunes gens doués de toutes les qualités qui font les philosophes vontse détourner de la vérité et gaspiller leurs talents pour assurer leur réussite personnelle et celle de leur famille.Dès lors, seuls les moins aptes à la philosophie se consacreront à elle : « Donc, ces hommes, nés pour la philosophie, s'en étant éloignés et l'ayant laissée seule et inféconde, pour mener une vie contraire à leurnature et à la vérité, d'autres, indignes, s'introduisent auprès de cette orpheline abandonnée de ses proches,la déshonorent, et lui attirent les reproches dont tu dis que la chargent ses détracteurs : à savoir que deceux qui ont commerce avec elle, certains ne sont bons à rien, et la plupart méritent les plus grands maux. » La solution passe donc, poursuit Socrate , dans une nouvelle attitude adoptée par la cité à l'égard de la philosophie.

Il ne faut pas enseigner la philosophie aux enfants pour qu'ils oublient celle-ci une fois arrivés àl'âge adulte mais, tout au contraire : « donner aux adolescents et aux enfants une éducation et une culture appropriées à leur jeunesse, prendre grand soin de leur corps à l'époque où il croit et se forme, afin de lepréparer à servir la philosophie ; puis quand l'âge vient où l'âme entre dans sa maturité, renforcer lesexercices qui lui sont propres ; et lorsque les forces déclinent, et que le temps est passé des travauxpolitiques et militaires, libérer dans le champ sacré, exempts de toute occupation importante, ceux qui veulentmener ici-bas une vie heureuse et, après leur mort, couronner dans l'autre monde la vie qu'ils auront vécued'une destinée digne d'elle.

» Que les philosophes soient rois et guident ainsi la multitude : est-ce là un simple rêve ? Socrate admet que la réalisation en est difficile mais il nie qu'elle soit impossible.

A cette condition seule, les hommes pourrontconnaître la véritable félicité : « Une cité ne sera heureuse qu'autant que le plan en aura été tracé par des artistes utilisant un modèle divin. » Et ces artistes, Socrate décrit ainsi ce que sera leur tâche : « Parachevant cette esquisse, ils porteront fréquemment leurs regards, d'un côté sur l'essence de la justice, de la beauté, de la tempérance et desvertus de ce genre, et de l'autre côté sur la copie humaine qu'ils en font ; et par la combinaison et le mélanged'institutions appropriées, ils s'efforceront d'atteindre à la ressemblance de l'humanité véritable, en s'inspirantde ce modèle qu' Homère , lorsqu'il le rencontre parmi les hommes, appelle divin et semblable aux dieux. » Exprimée par Platon , la conviction que les philosophes doivent être rois ou les rois philosophes s'imposa dans l'histoire de la pensée politique.

Comme toutes les idées fortes et simples, elle devint même unlieu commun ainsi qu'en témoigne, parmi des centaines d'autres exemples, le chapitre XLIII du « Gargantua » de Rabelais .

Séduit par la générosité et la grandeur de Grandgousier , le peuple manifeste son admiration pour un roi si savant et si juste.

Gargantua cite alors Platon : « C'est ce que dist Platon : que lors les republicques seroient heureuses quand les roys philosopheroient ou les philosphes regneroient .

» La « République », cependant, ne se limite pas à cette seule théorie du philosophe-roi.

Platon y propose une description de sa cité idéale dans laquelle règnent l'union de tous et, parmi les gardiens, la communautédes femmes, des enfants et des biens.

En ce sens, on a pu définir la philosophie de Platon comme la première expression du communisme. Si la réunion de la philosophie et du pouvoir politique reste cependant la caractéristique essentielle du. »

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