La connaissance a-t-elle besoin du temps ?
Publié le 21/09/2005
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Gén. Nécessité naturelle ayant une cause physiologique; par ex., le besoin de manger. Il faut ici distinguer besoin et désir (désir de manger du fromage plutôt qu'un dessert). Le désir privilégie toujours un objet plutôt qu'un autre, et implique donc un choix là où le besoin manifeste une nécessité. Phi. Il est difficile cependant de faire du besoin une catégorie strictement naturelle. Nos besoins sont inséparables de notre histoire psychologique (Freud) et sociale (Marx) ou bien sont dits culturels ; dans tous les cas, ils échappent à une détermination objective. Ainsi, parler de besoins vitaux reste délicat : où se termine la survie ? Où commence l'abondance ? Les frontières du besoin semblent donc poreuses.
TEMPS (lat. tempus, division du temps, période)
Trois sens principaux : 1. le sens le plus ancien mais aussi le plus courant selon lequel le temps se définit comme période qui va d'un événement antérieur à un événement postérieur. Tel est le chronos des Grecs, le temps qui se définit comme une époque, ainsi qu'en attestent les expressions les plus usuelles (tel « le temps des vendanges »), mais aussi le temps t des mathématiciens considéré soit comme la limite inférieure d'une période de plus en plus courte, soit comme l'instant qui la commence ou la clôt; 2. le temps comme changement, mouvement continu par lequel le présent devient passé. Devenir, ce temps fluent est le temps réel que nous vivons par opposition au temps spatialisé de l'horloge et du calendrier, ou solidifié du comptage numérique. Ce temps vécu, Bergson l'appelle la durée ; 3. le temps conçu comme milieu indéfini, analogue à l'espace, où se dérouleraient les événements, soit qu'il existe par lui-même comme le pense Newton, soit qu'il n'existe que dans la pensée ainsi que l'affirment Leibniz et Kant qui le définit comme une forme a priori de la sensibilité.
CONNAISSANCE (lat. cognoscere, chercher à savoir)
Le terme de connaissance désigne d'abord l'acte par lequel la pensée s'efforce de saisir et de définir un objet qui se présente à elle. Il désigne ensuite le savoir résultant de cette action. On oppose principalement croyance et connaissance, non par le degré de certitude éprouvé soit par le sujet qui croit, soit par le sujet qui connaît, mais par le fait que la croyance n'est pas nécessairement fondée en raison, autrement dit n'implique pas nécessairement l'idée de vérité.
Liens utiles
- L'élaboration d'un calendrier répond au besoin fondamental qu'a chaque civilisation de mesurer le temps pour y inscrire ses actions.
- « Aucune connaissance ne précède donc en nous, dans le temps, l'expérience et toutes commencent avec elle. Mais, si toutes nos connaissances commencent avec l'expérience, il n'en résulte pas qu'elles dérivent toutes de l'expérience. » Kant, Critique de la raison pure, 1781. Commentez. ?
- Commenter ou discuter cette pensée de Paul Valéry : « J'estime philosophe tout homme de quelque degré de culture qu'il soit, qui essaie de temps à autre de se donner une vue d'ensemble, une vision ordonnée de tout ce qu'il sait, et surtout de ce qu'il sait par expérience directe, intérieure et extérieure. On peut concevoir un philosophe de très grand style qui n'aurait point de connaissance scientifique ». ?
- Pensez-vous comme André Malraux que la vie privée des grands créateurs n'est qu'un « misérable tas de petits secrets » dont le lecteur n'a guère besoin, ou croyez-vous au contraire qu'une telle connaissance contribue précieusement à la bonne intelligence d'une oeuvre ? Vous illustrerez votre argumentation d'exemples précis, soigneusement analysés.
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