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La connaissance de soi est-elle plus facile que la connaissance des choses ?

Publié le 20/01/2004

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On a coutume de dire que l’on se connaît mieux que personne. En effet, nous seuls savons ce que nous voulons, ce que nous pensons, ce que nous ressentons. Pourtant, tout cela n’est pas toujours si simple à exprimer, et l’on s’aperçoit qu’il est parfois plus facile de donner la définition d’un objet ou de résoudre un problème de mathématique que de d’expliquer la complexité de notre être. La connaissance de soi est-elle alors plus simple que la connaissance des choses ? N’est-il pas plus aisé d’avoir les idées claires sur le monde qui nous entoure que sur nous-même ? Pour répondre à cette question, il faut chercher à saisir ce qu’est avoir conscience de soi, et à quelle connaissance des choses on peut prétendre, pour en établir les limites respectives.

« 3.

Le devenir qui échappe à la pensée – Ajouter à cela que toute réalité, interne et externe, est soumise au devenir: elle évolue et se transforme, souventbien plus vite que ce que nous arrivons à penser.– La pensée essaie de saisir ce qui est, de fixer les choses dans un état statique pour arriver à les comprendre; leréel n'est-il pas plus rapide que la pensée?– Référence: Héraclite, Fragments, n° 105: « On ne peut pas descendre deux fois dans le même fleuve.

Ni toucherdeux fois une substance périssable dans le même état, car elle se disperse et se réunit de nouveau par lapromptitude et la rapidité de sa métamorphose: la matière, sans commencer ni finir, en même temps naît et meurt,survient et disparaît.

» On ne se baigne jamaisdeux fois dans le mêmefleuve.

HÉRACLITE Héraclite défend une conception du monde selonlaquelle le monde est en éternel devenir, en éternelchangement et; pour nous le faire comprendre, prendl'image du fleuve toujours changeant. III.

Importance de ne jamais céder à la facilité 1.

La complexité du réel – Aucune approche humaine spécifique ne permet d'en faire le tour, il faudrait faire la somme de toute une série depratiques et de recherches pour connaître la réalité en soi.– Exemple d'un paysage: biologie, géologie, écologie pour la dimension naturelle et vivante; agriculture, urbanisme,etc.

pour les aspects liés à l'intervention humaine; peinture, littérature, idées philosophiques et religieuses pour ladimension symbolique et spirituelle; lieux où l'on a passé son enfance, où on est allé en vacances...

pour ladimension affective et sentimentale.

Comment concevoir tout ceci en même temps et absolument? 2.

La complexité de soi – Des causes extérieures multiples agissent sur nous, sans que nous en ayons forcément conscience (cf.

Spinoza,qui souligne le déterminisme agissant à notre insu sur notre volonté).– Nous sommes traversés par des contradictions: nous voulons être indépendants et en même temps aimés et aidéspar les autres (notamment les parents); nous voulons en même temps réussir vie professionnelle, loisirs et vie defamille; nous pouvons aimer et haïr en même temps une personne ou une chose...– Nous évoluons et changeons au cours de notre existence, notamment sous l'influence de l'éducation et del'expérience, mais aussi des hasards de la vie (c'est ce qu'on appelle la contingence: être né ici plutôt qu'ailleurs, àune certaine époque plutôt qu'à une autre, dans tel ou tel type de milieu social, avec telle ou telle opportunitéimprévisible, etc.).– Nos intentions, nos désirs, nos espérances et nos craintes produisent toujours des interférences complexes etdifficilement analysables.– La dimension inconsciente de notre être nous échappe en partie. 3.

La complexité du processus de connaissance – Connaître est le résultat d'opérations multiples et complexes qui font intervenir et se corriger mutuellementdifférentes facultés: la sensibilité, le jugement, la mémoire.– Également différentes sources: l'expérience, la rencontre avec autrui, les connaissances acquises au cours del'histoire...

à chaque fois avec des marges d'erreur et la nécessité de vérifier activement par soi-même la validité dece qui est reçu.– L'esprit humain n'est pas infini ni tout-puissant, il doit donc produire des efforts pour dépasser sa limitation et sonignorance initiale: le processus de connaissance n'est pas autre chose que cet effort, toujours limité par les forceset la durée qui nous sont accordées au fil de l'existence: c'est ce qu'on nomme « la finitude humaine ». Conclusion – Rien n'est facile, ni la connaissance de soi ni celle des choses.– Nécessité d'en prendre conscience pour limiter les prétentions et surtout les illusions de l'homme.– Néanmoins, ne pas sombrer non plus dans le pessimisme car nos connaissances peuvent progresser, au niveau del'individu aussi bien que de l'espèce.– C'est surtout l'oubli de nos limites qui risque de conduire à l'aveuglement et à l'intolérance; d'où l'importance d'uneprise de conscience de la finitude pour éviter le dogmatisme.. »

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