La connaissance entrave-t-elle la liberté ?

« Il ne faut pas opposer connaissance et liberté •M·H• Il n'y a pas d'opposition entre la connaissance et la liberté.

La liberté permet de choisir les raisons de connaître comme les raisons d'agir.

Elle est au fondement de toute certitude, quelle qu'elle soit.

La première des vérités, c'est l'affirmation de la liberté Q uand on re~_herc~e une prem1ere ve­ rité, totalement irréfu­ table, on s'aperçoit que si la recherche même en •La libertj doit être saisie comme la condition posi· tlve de la connaissance.• Charles Renouvier, Essais de critique générale est permise, c'est que nous avons le pouvoir de disposer de nos idées, sans nécessité naturelle.

Il faut donc affirmer que c'est la liberté qui nous donne le pouvoir de chercher la vérité , ce que , préci­ sément , nous appelons connaître.

Entre détermi­ nisme et liberté, mieux vaut choisir la liberté 0 n ne peut prouver par expérience im­ médiate et par logique ni le déterminisme ni la liberté.

Il faut opter pour l'un ou pour l'autre, sans pouvoir avancer de · motifs intellectuels va­ lables.

Si j'affirme la liberté, de deux choses l'une : ou mon affirma­ tion est fausse, mais mon erreur a des avantages pratiques car ma con- fiance dans l'avenir (qui dépend de mon choix) est salubre; ou elle est vraie , et à l'avantage pratique s'ajoute la vérité.

Il est raisonnable d'opter pour la liberté L e libre arbitre est non seulement à la racine de la vie morale, mais encore de la vie intel­ lectuelle.

En effet, toute certitude est, ou bien crédulité spontanée et automatique, ou bien croyance réfléchie qui a librement surmonté l'épreuve du doute.

C'est le sujet libre qui doit acquérir des convictions touchant ces vérités que les penseurs rationalistes ont la mauvaise habitude de fonder en ne faisant appel qu'à l'évidence et à la nécessité.. »