La connaissance historique doit-elle être au service de la mémoire collective ?
Publié le 16/03/2004
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Et afin que celui-ci ne se soumette pas lui-même à l'engagement
idéologique qui lui ferait perdre son objectivité%2C une réflexion sur
sa discipline lui est indispensable ainsi qu' une philosophie de
l'histoire toujours en débat et en interrogation.
Loin de servir la mémoire collective à des fins sociales ou
politiques, c'est une mémoire objectivée qu'il doit servir,
détachée de son vécu, éliminée de tout "pathos" dans la
mesure de l'humain car fondée sur la raison et le jugement critique.
III- LA CRITIQUE DE LA M%C9MOIRE COLLECTIVE :
1) L'empêtrement dans l'histoire : L'identité de chacun se situe là où
se croisent toutes les histoires que nous nous racontons à nous-mêmes
et aux autres : histoires d'une famille, d'une communauté religieuse,
d'une nation, etc. Si l'offre de notre identité est donc narrative,
l'histoire s'impose d'abord à nous de sorte qu'il nous faille
l'assumer et indique une passivité originaire de notre empêtrement
dans l'histoire. Notre responsabilité n'y peut
être mêlée que dans la mesure où je fais mienne cette histoire ; je m'y
attribuerais alors un r%F4le en tant que sujet, individu entrant dans
l'histoire, moyen pour moi alors d'entrer dans l'existence de
l'humanité. Cette appropriation nécessaire de l'histoire m'enlève ma
passivité et me rend auteur à mon tour entrant dans le récit, la
narration... Cette position ou posture nécessaire (plus ou moins
consciente) du sujet par rapport à l'histoire me rend indépendamment
de ma volonté%2C prisonnier de cette histoire (même si mon histoire
individuelle n'est qu'une lutte individuelle contre elle).
2) L'arrachement à son histoire : la fonction de l'oubli. L'oubli est
dès lors la seule démarche possible d'arrachement à l'histoire. En
cela il devient la seule fonction par laquelle je puis véritablement
changer le sens de l'histoire et amener à l'avènement d'une nouvelle
humanité.
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