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La conscience est-elle ce qui fait le sujet ?

Publié le 23/09/2005

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conscience
Je suis tout seul. C'est donc l'être en moi, le fait que j'existe, mon exister qui constitue l'élément absolument intransitif, quelque chose sans intentionnalité, sans rapport. On peut tout échanger entre êtres sauf l'exister. Dans ce sens, être, c'est s'isoler par l'exister. Je suis monade en tant que je suis. C'est par l'exister que je suis sans portes ni fenêtres, et non pas un contenu quelconque qui serait en moi incommunicable. S'il est incommunicable, c'est qu'il est enraciné dans mon être qui est ce qu'il y a de plus privé en moi. De sorte que tout élargissement de ma connaissance, de mes moyens de m'exprimer demeure sans effet sur ma relation avec l'exister, relation intérieure par excellence. La mentalité primitive [...] a paru ébranler l'assise de nos concepts parce qu'elle avait l'air d'apporter l'idée d'une existence transitive.

Définir la conscience pose un certain nombre de problèmes. On désigne couramment par ce terme la connaissance qu'a l'homme de ses sentiments, de ses actes et de ses pensées. Le terme peut s'entendre dès lors de deux façons. On parlera en effet de conscience "spontanée” pour désigner la simple présence de l'homme à lui-même alors qu'il pense, agit, sent...Et on parlera de conscience refléchie pour désigner cette capacité qui est la nôtre de faire retour sur nos pensées, actes et sensations, de nous les représenter et de les analyser, voire de les juger (la conscience prend dans ce cas un sens moral).

Cependant, ces définitions posent problème. Tout d'abord, ce rapport de transparence de soi à soi est loin d'être évident (problème de la mémoire, de l'inconscient). Il est de plus loin d'être équivalent à une connaissance puisque la réflexivité de la conscience n'est pas une position objective par rapport à ce qu'elle vise. La notion de conscience comme source d'accès à la connaissance a ainsi pu être critiquée, ainsi que l'idée selon laquelle la conscience serait le fondement de notre identité. Il est également problématique de donner une définition de la conscience dans la mesure où cette dernière semble une donnée indépassable de mes représentations et semble dès lors être présupposée la définition que j'en donne.

 

conscience

« fait même de se rendre conscient est très vaste car la conscience est en réalité objet de tout un jeu de forcespsychiques et sociales.

Ainsi la conscience semble être une condition nécessaire dans le devenir d'un être en "sujet"mais la fiabilité de la conscience ne peut être garantie et ne suffit donc pas a faire d'une personne un sujet.Le sujet peut être définit de la façon suivante: ëtre qui possède la maîtrise de soi, un être libre et conscient.

Danscette définition , la notion de conscience s'allie à la liberté,on comprend la qu'il s'agit de point essentiel dans laquête du statut de sujet. On peut aussi retirer de cette définition la notion de maîtrise de soi.

La conscience s'attache à cette notion dans lamesure où notre conscience nous permettre de mieux connaître le monde, mais aussi d'agir dans celui-ci en cessantde réagir à des stimulis mécaniquement.

En fait les animaux sont justement différents de nous sur ce point.

C'estd'ailleurs ce que Kant affirme, la conscience nous donne notre statut de personne car les animaux n'ont pasconscience de voir les choses; les animaux se limitent à une conscience personnelle, ont conscience d'exister , alorsque les humains lorsqu'ils agissent sont capables de réfléchir aux conséquences de leurs actes.

Hegel renforce cetteidée en prenant l'exemple de la plante.

Celle-ci existe comme l'homme en soi mais l'homme existe aussi pour soi ense contemplant et changeant le monde à sa façon. La conscience de soi et conscience du monde n'en est pas pour autant un élément donné à notre naissance.

Ellesse développent petit à petit grâce à des sciences comme la sociologie ou la psychanalyse, nous élevons ainsi nospossibilités de faire de nous des sujets.

En effet elle permettent de mieux se connaître , devenir moins étranger àsoi et donc permet par suite une désaliénation en libérant notre conscience.

Pour maîtriser ses actes, sespensées...

il est nécessaire d'étudier sa culture, son comportement en société et leurs origines, c'est ce que cesdeux sciences réunies nous aident à faire. La conscience de soi est un fait qui une fois acquis ne peut se défaire de nous.

Descartes nous le prouvesimplement dans cette contradiction performative: "je pense que je ne suis pas" est une position à laquelle on nepeut prendre part.

Cette conscience de soi est donc bien un élément qu'on ne peut supprimer dans l'acquisition dustatut de sujet.

Cependant un être ayant acquis la conscience peut-il se dire "sujet"? La conscience de soi suffit-elle , est-elle la seule facette nécessaire pour devenir sujet?Être conscient c'est rapporter à soi ses experiences vécues.

Mais peut-on réellement avoir confiance en samémoire? sa vision des choses? Dans Robinson ou les limbes du Pacifique Michel Tournier nous explique que sonpersonnage perdait conscience de lui même et du monde qui l'entourait car il était privé de compagnie.

Il ne pouvaitainsi vérifier ce qu'il voyait ou sentait.

Le doute de l'hallucination s'était installé. Par ailleurs la force qu'exerce autrui sur nous peut cette fois nous amener à notre aliénation.

Bien qu'il soit unecondition de notre conscience, autrui avec sa manière de nous reconnaître peut nous enfermer dans une nature etlier notre liberté.

C'est ainsi que Sartre définissait sa lâcheté: Nous nous mentons à nous même et nous nousaffirmons libre lorsque cela nous arrange.

Nous nous appuyons sur le déterminisme (malchance, milieu social danslequel nous avons grandi...) pour justifier nos échecs devant les autres. Le déterminisme social démantèle également notre liberté.

Il s'agit de toutes doctrines selon lesquelles quelquechose d'extérieur à nous nous fait agir sans nous en laisser le choix.

Nous sommes ainsi déterminés moralement: nosvaleurs et sujets de discussions se rapprochent dans notre environnement ; mais cette pré-détermination toucheégalement notre comportement (hygiène par exemple) ainsi que ce qui relève de l'intellectuel: croyance, actions,pensées...

Notre éducation qui nous semble naturelle et sans effet sur notre façon de penser nous poussera à deschois bels et biens "programmés" mais inconscient de notre part. Ainsi notre conscience s'étend sur de nombreux domaines de notre vie ce qui est rassurant ; elle peut s'étendredavantage si nous nous soumettons à des sciences comme la sociologie ou psychanalyse.

La conscience reste unfait bien trop instable pour nous mener seule, à la possibilité d'être un sujet.

De nombreuses forces extérieures,publicités, insistances politiques, milieu dans lequel on évolue...

nous contraignent à demeurer prisonnier et nonmaître de nos choix.

Nous pouvons tout de même combattre certaines de ces impulsions et éviter ainsi une tropforte aliénation.. »

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