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La conscience est-elle le propre de l'homme ?

Publié le 28/03/2011

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conscience

     « L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant «. Cette phrase de Pascale nous révèle la fragilité et la faiblesse physique de l'homme face à l'univers, mais aussi que cette fragilité est compensé par sa puissance spirituelle. Cette force intérieure est incarnée par la pensée et la conscience, qui apparaissent comme des privilèges humains et qui en font sa grandeur et sa dignité. Cependant, la conscience révèle également la condition d'être mortel de l'homme, et donc ses limites. On peut alors se demander si la conscience est un privilège uniquement réservé à l'homme. Ainsi, la conscience est-elle le propre de l'homme ? Au premier abord, on pourrait penser que la conscience, et plus précisément la conscience de soi est ce qui distingue l'homme de l'animal. En effet, l'homme à la capacité de penser comme un être a part, il possède une conscience de soi qui lui permet de se définir comme auteur de ses propres pensées. Cependant, peut-on vraiment dire que la conscience est le propre de l'homme, sachant que certains animaux arrivent à développer un certain degré de conscience ? N'y aurait-il donc pas de distinction entre les hommes et les autres espèces ? La conscience de soi comme capacité à développer une image de soi ne serait-elle pas plutôt ce qui distingue réellement l'homme des autres espèces ? 

conscience

« conscience de soi et d'une pensée en tant qu'unité pour eux très difficile.

Kant parle également des « animaux sansraison, dont on peut disposer à sa guise ».

Cette phrase nous indique que les animaux ne sont pas doués de raison,et sont considérés comme des objets dont on peut disposer à notre guise.

Plus important encore, les animaux nesont pas libres de leurs actes et sont sous la domination de l'espèce humaine.

En revanche l'homme qui est doué deconscience, est également libre, dans le sens ou il est capable d'analyser et de réagir d'une manière responsable auxsituations auxquelles il est confronté.

Il peut les accepter, en prendre son parti, se résigner ou bien encore serévolter.La conscience de l'homme lui permet également de développer une capacité, qui est la faculté d'inventer, des'adapter et de créer.

Par exemple, depuis la préhistoire, l'homme utilise des outils pour parvenir à ses fins.

Laconscience sert ici comme capacité de mise à distance, de prise de recul par rapport à une situation présente.L'outil est donc le résultat et l'aboutissement d'une pensée, et d'une imagination qui vient de la faculté d'adaptationde la conscience.

Les animaux les plus évolués n'ont pas cette capacité dictée par la conscience, que sont lescapacités d'analyse et d'abstraction, et d'anticiper sur des situations à venir. Ainsi la conscience de soi, le fondement de l'identité de l'homme et la responsabilisation de ses actes, sont desprivilèges et des capacités qui élèvent l'homme bien au dessus des autres êtres vivants.

Cependant, la consciencede soi comme le propre de l'homme peut être mis en doute, car l'on peut considérer que les animaux possèdent unesorte de conscience, plus ou moins élaborée. Les animaux possèderaient donc un certain niveau de conscience, qui sont classés sous trois formes et a des étatsplus ou moins développés.

Il y a tout d'abord la conscience noyau, qui est une « conscience primaire » quipermettrait aux animaux d'apporter un point de vue en image des objets extérieurs.

Puis vient la « conscienceautobiographique », qui permet à l'animal d'analyser et d'assimiler ses expériences passées pour tirer unapprentissage, ou d'en éprouver un sentiment.

Enfin viens la « conscience étendue », qui est la capacité à se voircomme un être pensant et agissant.

Cette dernière forme de conscience est la plus développée, car elle permetd'élaborer des raisonnements et de développer une première forme d'introspection, c'est-à-dire l'étude et l'analysede sa propre personnalité.

Seuls les grands singes seraient en mesure de développer cette forme de conscience, etseulement en côtoyant souvent des hommes, pour pouvoir apprendre d'eux par mimétisme, comme en apprenant unecertaine forme de langage ce qui développe leur conscience par exemple.Mais les animaux ne possèdent pas seulement une forme de conscience.

En effet, certains d'entre eux peuventmême parvenir à une forme de conscience de soi.

Par exemple, lorsqu'on soumet des chimpanzés aux mêmes testsdu miroir et de la tâche comme avec les jeunes enfants lors du premier paragraphe, on s'aperçoit que leurcomportement évolue également.

Dans un premier temps ils ne se reconnaissent pas dans le reflet et se montrentméfiant puis, au fur et à mesure, ils commencent à observer le reflet différemment et s'en servent à bon escient,comme pour observer des parties de leur corps qu'ils ne voyaient pas avant.

L'épreuve de la tâche est égalementrévélatrice et prouve que les chimpanzés peuvent également accéder à la reconnaissance de soi.Il y a donc bien de fortes similitudes entre l'homme et certains animaux comme les chimpanzés au niveau de laconscience et de la reconnaissance de soi.

L'insistance sur le fait que la conscience soit le propre de l'hommepourrait donc se faire par orgueil et dans un désir de supériorité.

En effet, Descartes disait par exemple que l'hommeétait « maitre et possesseur de la nature ».

Ainsi, l'homme veut être distingué des autres animaux, pour être élevé àun rang supérieur.

Cette distinction aurait donc pour but de légitimer en partie un comportement sans scrupule àl'égard des animaux et de la nature, tel que la domestication, l'expérimentation ou bien encore provoquer l'extinctionde certaines espèces, car ces pratiques ne peuvent êtres tolérées que sur des espèces réputées comme «inférieures ».Cependant, Descartes défendait son point de vue en disant que son but n'était pas forcément de rabaisser l'animal,mais de valoriser l'homme et de tenter d'entretenir les relations de respect et d'égalité entre les hommes.

Car leproblème est que s'il n'y a pas de distinction entre hommes et animaux, l'homme ne vaut pas plus qu'un animal, etdonc rien ne l'empêche d'appliquer sans scrupule la loi du plus fort et ainsi de dénigrer complètement les principesqui fondent l'humanité. La conscience de soi ne serait donc pas totalement propre à l'homme.

Mais si la conscience n'est pas le propre del'homme, qu'est-ce qui fait que l'homme est si différent des autres espèces ? N'est-ce pas sa faculté à se construireune image de soi au fur et à mesure de sa vie, à ne pas rester un être d'instinct mais un être d'apprentissage ? Si la conscience n'est pas le propre de l'homme, il faut donc savoir quel est cette faculté qui lui est propre, qui ledifférencie des autres êtres, en résumé, quel est son essence.

La conscience ne peut être cette essence, car c'estune faculté que certains animaux peuvent développer sous d'autres formes, et qu'elle définit l'homme de manièreincomplète et lacunaire.

En effet, je peux parfois « perdre conscience », et il m'est impossible de me connaîtreparfaitement.

Il existe aussi en moi une partie inconsciente, qui se manifeste de manière spontanée et soudaine.

A yréfléchir la certitude que j'existe et que je suis un être qui doute et qui pense ne suffit pas, et il est difficile dedéfinir une faculté propre à l'homme sans exclure une partie de l'humanité.

En effet, si la conscience est le propre del'homme, quel est donc la place du nouveau-né ou du fou dans l'humanité ? Le seul moyen de parvenir à définirquelque chose de propre à l'humanité serait donc de ne pas enfermer et englober l'homme dans une uniquedéfinition.

Ce qui fait l'essence de l'homme, c'est sa mobilité et sa diversité, mais surtout sa faculté d'apprendre etde s'adapter, et sa perfectibilité lui sont propre.

L'animal ne possède pas ces capacités : excepté physiquement, iln'évoluera pas beaucoup mentalement au cours de sa vie.

Ses facultés d'instinct de survie le guideront, c'estpourquoi il peut nager, ou grimper aux arbres, se nourrir et chasser.

En revanche à la naissance, l'homme apratiquement tout à apprendre, et ne cessera de se perfectionner.. »

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