Devoir de Philosophie

La conscience morale est-elle l'oeuvre de l'éducation ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

conscience
sont mitant d'incarnations possibles ou de substituts de l'image du père. 3 ? Les limites de l'explication freudienne. Ici comme à propos de l'associationnisme, on peut dire que la théorie du sur-moi n'explique que la transmission d'une interdiction, elle n'explique pas cette interdiction elle-même. D'une part en effet, elle ne cherche pas à expliquer le pourquoi de l'interdiction parentale elle-même dans les multiples expressions qu'elle prend pour l'enfant, et d'autre part, elle suppose également que l'enfant ne se pose jamais la question pourquoi telle interdiction lui est imposée, autrement dit nulle part n'apparaît l'exercice possible de l'intelligence. Tout l'ensemble de la psychologie de Freud suppose expressément que l'enfant est une « cire molle sur laquelle l'éducateur inscrit ce qu'il veut », et ceci retrouve les affirmations des Associationnistes du XVIIIe siècle, l'hypothèse de la « table rase ». Tout est acquis. C'est pourquoi Freud ne peut admettre ni une structure caractéristique constitutionnelle ni une « nature » humaine. Or trois causes de perturbations, reconnues par Freud dans leurs conséquences, sont possibles qui mettent en lumière trois ordres de conditions, toutes trois impliquant la morale. Ces conditions sont : ? le degré de moralité du père, facilitant l'introjection, ? le degré de réflexion de l'enfant (lorsque commence l'âge de raison) et la mesure critique qu'il entreprend des commandements familiaux, ? la comparaison entre les ordres reçus du père avec les ordres reçus d'ailleurs (à l'école par exemple) et avec les exemples qui peuvent lui tomber sous les yeux, c'est-à-dire la comparaison de l'autorité paternelle avec l'autorité immense de la société dont l'enfant prend (avec la socialisation dès l'âge scolaire) une connaissance séparée, en dehors des influences parentales. En effet, lorsque ces conditions sont défavorables, la croissance normale de la conscience morale est perturbée et à chacune de ces perturbations correspond un choc traumatisant où risque de sombrer l'appréhension des valeurs morales.
conscience

« C) L'introjection.

Pour diverses raisons parmi lesquelles le désir d'avoir la mère à soi, de devenir fort, d'imiter le père,et d'éviter la culpabilité, l'enfant s'identifie au père, s'incorpore l'imago paternelle.

C'est le mécanisme appelé «introjection ».

Cette introjection constitue définitivement et positivement le « sur-moi » c'est-à-dire la consciencemorale.

On comprend dès lors dans quel sens Freud conçoit « la voix de la conscience », « les commandements deDieu », la transcendance immanente de la conscience morale. 2 — Les résultats positifs de la conception psychanalytique. Elle rejoint remarquablement l'expérience courante de la conscience morale encore chancelante de l'enfant, qui imagine, pour soutenir son action morale, la présenceinvisible du père ou du substitut du père (c'est-à-dire de la figure, « parentale » ou assimilée, qu'il craint et aime leplus).

Ses fiertés et ses tourments moraux se rapportent tout naturellement à l'opinion du père sur lui.

Enfin, chezl'adulte, dans la conscience malheureuse ou dans le cas de conscience, c'est encore l'image-souvenir du père ou dela mère qu'on évoque pour savoir « ce qu'ils conseilleraient », ou « ce qu'ils feraient à notre place ».Les efforts fournis, les peines qu'on prend, les décisions héroïques qu'on assume, sont éclairés et facilités par lareprésentation de la joie et de la fierté qu'en retireront les parents aimés — ou qu'ils en auraient s'ils étaient là.

Ledirecteur de conscience, le Maître, père spirituel, l'homme prestigieux, l'homme qu'on voudrait être...

sont mitantd'incarnations possibles ou de substituts de l'image du père. 3 — Les limites de l'explication freudienne. Ici comme à propos de l'associationnisme, on peut dire que la théorie du sur-moi n'explique que la transmission d'une interdiction, elle n'explique pas cette interdiction elle-même.

D'une parten effet, elle ne cherche pas à expliquer le pourquoi de l'interdiction parentale elle-même dans les multiplesexpressions qu'elle prend pour l'enfant, et d'autre part, elle suppose également que l'enfant ne se pose jamais laquestion pourquoi telle interdiction lui est imposée, autrement dit nulle part n'apparaît l'exercice possible del'intelligence.

Tout l'ensemble de la psychologie de Freud suppose expressément que l'enfant est une « cire molle surlaquelle l'éducateur inscrit ce qu'il veut », et ceci retrouve les affirmations des Associationnistes du XVIIIe siècle,l'hypothèse de la « table rase ».

Tout est acquis.

C'est pourquoi Freud ne peut admettre ni une structurecaractéristique constitutionnelle ni une « nature » humaine.

Or trois causes de perturbations, reconnues par Freuddans leurs conséquences, sont possibles qui mettent en lumière trois ordres de conditions, toutes trois impliquant lamorale.

Ces conditions sont :— le degré de moralité du père, facilitant l'introjection,— le degré de réflexion de l'enfant (lorsque commence l'âge de raison) et la mesure critique qu'il entreprend descommandements familiaux,— la comparaison entre les ordres reçus du père avec les ordres reçus d'ailleurs (à l'école par exemple) et avec lesexemples qui peuvent lui tomber sous les yeux, c'est-à-dire la comparaison de l'autorité paternelle avec l'autoritéimmense de la société dont l'enfant prend (avec la socialisation dès l'âge scolaire) une connaissance séparée, endehors des influences parentales.En effet, lorsque ces conditions sont défavorables, la croissance normale de la conscience morale est perturbée et àchacune de ces perturbations correspond un choc traumatisant où risque de sombrer l'appréhension des valeursmorales.

Nous aurions, suivant le même ordre :— L'impossibilité de l'introjection, par absence ou déficience du père.— L'effondrement de l'imago paternelle, à la révélation d'une immoralité du père.

La découverte de « la déchéancepaternelle » est source d'angoisse et de désarroi moral.— L'agressivité ouverte et la haine à l'égard du père, agressivité qui se diffuse plus ou moins contre toute image del'autorité.— La ruine de la conscience morale dans l'expérience du désaccord des règles : expérience traumatisante de ladiscorde familiale, de la discussion entre la famille et l'école, de la lutte du père avec les forces sociales (a fortioriexpérience de la culpabilité sociale du père ou de son arrestation).Tout ceci montre qu'à côté de l'introjection de l'imago paternelle, — normalement préparées par elle,pathologiquement en lutte avec elle — jouent des forces d'une autre nature, venant de la réflexion et de la société,et s'éveillant progressivement chez l'enfant.

Ce sont ces forces qu'il nous reste à examiner.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles