La conscience peut-elle errer?
Publié le 17/02/2005
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Deuxième partie : La conscience et l'imaginaire
« L'imagination [...], c'est la conscience tout entière en tant qu'elle réalise sa liberté.
» Sartre , L'Imaginaire, 1940 . Il faut remarquer qu'aussi conscient que l'homme soit de ses actes, il ne se représente pas non plus le monde selonle plan unique de la réalité ou de la fidélité à l'expérience.
Bien souvent, la vie ne se supporte qu'à entrer dans unmonde parallèle tissé de rêve et de fantaisie.
La conscience n'abdique pas pour autant, elle est parfaitement àmême d'établir la différence entre la chose et son image, mais elle a cependant un besoin passionné de cette image.Ce penchant commence dans l'enfance où il est représenté par le « faire comme si », mais il se prolonge dansl'univers adulte, entretenu prioritairement par l'art et les productions originales de celui-ci.
Le poète n'est pasl'homme de la mimésis, mais celui qui dit métaphoriquement cette réalité.
L'imagination est « la grande fonction "irréalisante" de la conscience ».
Sartre, L'Imaginaire, 1940 .
La conscience n'est donc pas que la capacité d'évaluation de la pertinence du présent mais elle est aussi jeu sur la temporalité, anticipation de l'avenir, ce qui faitsa richesse : « La conscience est un trait d'union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l'avenir.
» Bergson, L'Energie spirituelle , 1919. « Sans donner de la conscience une définition qui serait moins claire qu'elle, je puis la caractériser par son trait le plus apparent : conscience signifie d'abord mémoire.
» Bergson,L'Energie spirituelle , 1919. On constate donc bien que sans errer à proprement parler, la conscience est écartelée entre des tendances qui ne sont pas toutes de pure rationalité : elle est mouvement, avancée et retour, elletravaille sur elle-même et ses possibles.
Troisième partie : La conscience et ses limites
La psychanalyse a signifié la défaite de la conscience comme prétention à la domination de soi et à la maîtrise desdifférents processus mentaux.
« L'hypothèse de l'inconscient est nécessaire [...], parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires.
» Freud , Métapsychologie , 1952 (posth.) .
La conscience de ce point de vue erre, sans le savoir le plus souvent, donnant des réponses inappropriées parce que des souvenirs ensevelisempêchent la clarification objective de certaines situations auxquelles le sujet est confronté.
L'inconscient déjoue laconscience, la pousse à la dérive, à faire de faux choix, et à croire à des apparences trompeuses.
Le travailanalytique consiste à faire passer à la conscience ce qui est refoulé et donne ainsi d'autres significations auxcomportements que les significations les plus immédiatement accréditées.
« La conscience est conscience de part en part.
Elle ne saurait donc être limitée que par elle-même.,» Sartre, L'Être et le Néant, 1943.
Conclusion :
« La seule façon d'exister pour la conscience c'est d'avoir conscience qu'elle existe.
» Sartre, L'Imagination , 1936.
L'interrogation liminaire trouve donc ici sa conclusion : ce n'est pas l'homme qui serait doté d'une conscience à la
perspicacité absolue, mais la conscience qui dans sa complexité serait susceptible de redonner à l'homme
conscience de lui-même dans les multiples occasions où il n'agirait pas sous l'impulsion de celle-ci..
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