La cour vue par Saint-Simon
Publié le 11/11/2012
Extrait du document

I) Plusieurs choses contribuèrent à tirer pour toujours la cour hors de Paris, et à la tenir sans interruption
à la campagne. Les troubles de la minorité dont cette ville fut le grand théâtre, en avoient imprimé au roi
de l'aversion et de la persuasion que son séjour y étoit dangereux, et que la résidence de la ville ailleurs
rendroit à Paris les cabales moins aisées, par la distance des lieux, quelque peut éloigné qu'ils fusent, et
en même temps plus difficile à cacher par les absences si aisés à remarquer. Il ne pouvoit pardonner à
Paris sa sortie fugitive la veille des rois.... ------------------------II) -l'ancienne cour de la Reine, sa mère,
lui avait imprimé une politesse distinguée, qu'il sut maintenir toute sa vie, et lors même que vers sa fin, il
abandonna la cour à ses débris. -Mais cette dignités, il ne la voulu que pour lui, et celle-là même relative
il la sapa presque toute pour mieux achever de ruiner toute autre, en retranchant tant qu'il put, toute les
cérémonies et les distinctions, dont il ne retiens, en semant même dans celle-là des zizanies.... -Cette
conduite lui servit à
encore à séparer, à diviser, etc. Il en usait même à cet égard, pour les provinces, tout y deviens sous lui
litigieux, et en usurpation,.... La cour fût un autre manège de la politique du despotisme -De là cette
autorité sans borne qui put tout ce qu'elle voulu, et qui trop souvent tout ce qu'elle.....Ne trouva jamais la
plus légère résistance, si on excepte des apparences plutôt que des réalités, sur des matières de Rome,
et en dernier lieu sur la Constitution, c'est là ce qui s'appel vivre et régner, etc....en glissant sur la
conduite du cabinet et des armées, jamais prince ne posséda l'art de régner à un si haut point. sur la
conduite des armées et du cabinet, jamais prince ne posséda l'art de régner à un si haut point -------------
---------------------III) Celle qui divisa, qui humilia, qui confondit les plus grands, celle qui éleva les
ministres au dessus de tout, en autorité et en puissance par-dessus les princes du sang, en grandeur
même par dessus les gens de la première qualité, après avoir totalement changé leurs état

«
et leurs authenticités ne peuvent être mises en doute.
Celles-ci sont un vaste témoignage, centré sur la
cour et Louis XIV, à qui il laisse une image très négative.
Elles sont rédigées entre 1739 et 1749, soit
bien après la mort du roi.
Elles englobent la dernière partie de son règne, puisqu'elles couvrent les
années 1691-1723.
Ici, l'extrait choisi concerne l'année 1715 (chapitre 53 et 54 du tome IV), il se place
donc en fin de règne.
Analyse : Saint-Simon évoque ici de nombreux aspect de la cour de Louis XIV.
Il
commence par en esquisser l'aspect despotique (ligne 1 à 9) ; Ensuite, il présente les raisons qui ont
poussées le roi à s'installer à Versailles avec sa cour (ligne 10 à 30) ; Ligne 30 à 71, il décrit le pouvoir
absolu du monarque, et certains moyens qu'il utilise pour régner ; Enfin, la dernière partie du texte (ligne
72 à 143) est consacré aux usages de la cour, et aux adresses de Louis XIV pour la dominer.
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Problématique : Touts ces éléments nous permettent de nous demander en quoi la vision de la cour de
Saint-Simon illustre-elle ici l'absolutisme du roi vis à vis de sa noblesse ? Plan : Cette problématique
nous permet un plan en trois
parties, où nous verrons d'abord les raisons de l'installation à Versailles, puis en quoi celle-ci est le centre
politique de la monarchie, et enfin comment le roi maîtrise sa cour : I).
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I) Les raisons de l'installation à Versailles Saint Simon présente les raisons qui ont motivé l'installation de
la cour du roi hors de Paris, ligne 10 à 30.
Le texte permet de dégager trois grands facteurs qui ont
expliqué ce choix, d'abord que la capital est une ville que le roi juge peut sûr : A).
A) Paris, ville
dangereuse On peut retrouver ça ligne 14, où il est écrit que le roi était persuadé que son séjour dans
Paris était dangereux.
Jusqu'en 1666, date de la mort d'Anne d'Autriche, la capital était restée la
résidence principale de Louis XIV, et même si après cette date il est toujours en mouvement, ses
déplacements se font essentiellement entre le Louvre, Saint Germains, les Tuileries et Fontainebleau.
Il
reste donc proche de Paris où se trouve encore de nombreux organes de l'État, comme le parlement, la
chancellerie ou encore le contrôleur général des finances.
Pour autant, la capitale est alors perçus
comme turbulente et peu sûr pour en faire la résidence permanente du roi.
Rappelons par exemple
qu'elle a connu l'assassinat d'Henri III, puis d'Henri IV.
Plus particulièrement, elle a été le théâtre des
troubles de la minorité (ligne 11).
L'auteur évoque ici la Fronde
(1648-1652), qui pour rappel, est la contestation, du Parlement, et d'une bonne partie de la noblesse face
au pouvoir royal tel qu'il était exercé par les régents (Mazarin et Anne d'Autriche).
Au cour de cette
période, il faut ici retenir que Paris est au cœur des événements et que la capital se soulève plusieurs
fois.
La plus marquante pour le jeune Louis XIV, étant celle que rappel SaintSimon ligne 19-20, qui le
contraint à quitter Paris, dans la nuit du 5 au 6 janvier (nuit de la fête des rois), en compagnie de la
régente, de Mazarin, du duc d'Anjou (son frère) et de Gaston d'Orléans (le frère de Louis XIII).
Ils se
réfugient au château de Saint-Germains, près de Paris, laissant un souvenir très vif à Louis XIV qui n'a
alors que onze ans.
Toutefois, il vas très bien comprendre la leçon que lui donne ces événements : B).
B)
La nécessité de contrôler les grands du royaume....
C'est par exemple ce que laisse entendre l'auteur
ligne 66, en disant que
Peu à Peu, il [le roi] réduisit tout le monde à servir et à grossir sa cour.
De manière général, on retrouve cette idée dans plusieurs passage du texte, même si elle n'est pas
exposé clairement.
La Fronde à en effet montrer au jeune roi, largement conseillé par Mazarin, qu'il était
nécessaire de contrôler les grands du royaume et de les écarter des instances du gouvernement.
Pour
éviter qu'ils complotent contre lui,.
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