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LA CRAINTE DE LA MORT ?

Publié le 12/04/2009

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  • Introduction : Les Hommes sont aujourd'hui capables de repousser de plus en plus loin la fin de la vie. Mais il demeure cependant ce que l'on pourrait appeler une « crainte de la mort «. Sentiment, qui peut nous paraître universel ou inexistant, mais qui nous interpelle tous. Il convient donc de se demander d'où provient cette peur de la mort, quelles en sont les conséquences et si il est possible de se défaire de cette crainte. Pouvons nous vivre sans peur de la mort ? Cette crainte ne nous est-elle pas nécessaire ?

 

  • I. Pourquoi l'Homme craint la Mort ?

 

      1) Importance de la société, de la religion  

      Tout d'abord, on parle de la crainte de la mort comme si celle-ci était universelle. Mais ceci n'a de sens que dans une société qui donne de l'importance, un sens, à la mort. Notre société occidentale judéo-chrétienne ainsi que l'islam a considéré la mort comme étant un élément important dans la vie. De plus, notre conception occidentale, à cause d'un héritage religieux, nous pousse à considérer la mort le plus souvent de manière négative. Ainsi, on la représente comme étant un squelette avec une faux. Pour certains courants de l'Islam, la vie est l'antichambre de la mort, on comprend alors l'importance que prend cette dernière. Cependant, dans d'autres sociétés, comme certaines tribus des caraïbes vivant encore sans une trop grande influence de la pensée occidentale, la crainte de la mort n'existe pas. En effet, la mort est considérée comme quelque chose sur laquelle il n'est pas utile de s'attarder étant donné qu'elle touche tout le monde, tous les vivants. Cette notion de peur de la mort est spécifique à certaines sociétés et non universelle. Il sera important de considérer cet aspect quand nous examinerons les conséquences que cela peut avoir sur notre vie.

« 1) La crainte de la mort permet de sauvegarder l'espèce.

De prime abord, la crainte de la mort revêt une fonction commune à toutes les espèces vivantes, celle demaintenir l'espèce en vie.

En effet, sans la peur de la mort, le risque de voir une espèce disparaître serait trèsgrand.

Notre comportement serait tout à fait différent dans la mesure ou nous n'hésiterions pas à expérimenter dessituations qui seraient très dangereuses, voir mortelles.

Comme l'a écrit Rousseau dans Julie ou La nouvelle Héloïse ,« Tout homme craint de mourir, c'est la grande loi des êtres sensibles, sans laquelle toute espèce mortelle seraitbientôt détruite.

» Cela signifie que la crainte de la mort entraîne les espèces à se préserver et ainsi à préserver leurdescendance, ce qui permet leur survie.

De cela nous pouvons émettre l'hypothèse que la crainte de la mort estinscrite dans le patrimoine génétique de toutes les espèces vivantes, ce qui en ferait un élément primordial de lavie.

Ainsi, la crainte de la mort a permis à l'espèce humaine de se préserver, elle revêt donc un premier aspectpositif sur la vie de l'Homme.

2) La crainte de la mort entraîne une lutte contre le temps qui valorise la vie En outre, la crainte de la mort a une conséquence directe sur la vision qu'a l'Homme de sa vie.

Le fait d'avoirconscience que la vie n'est pas éternelle, mais qu'elle est temporellement finie, ce qui est le propre de l'Homme,l'oblige à considérer chaque moment de sa vie comme important.

Il doit profiter au maximum de chaque instant.

Leconcept qui caractérise cette condition est la finitude.

L' Homme se sent libre, responsable, mais mortel, limitéphysiquement, intellectuellement, moralement.

C'est cette limitation devant l'infinie qui donne à l'Homme sa valeur,sa beauté.

Comme l'a écrit Pascal dans ses Pensées, « Qu'est-ce qu'un homme face à l'infinie ? La grandeur del'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable.

Un arbre ne se connaît pas misérable ».

Ce que montre biencette phrase, c'est l'importance de la conscience que l'on a de la crainte de la mort.

Comme nous l'avons dit, tousles vivants redoutent la mort, mais seuls les hommes en ont conscience.

Ceci nous amène donc à vouloir pleinementprofiter de la vie.

Goethe a écrit : « L'image touchante de la mort ne s'offre pas à l'homme sage comme un objetd'effroi […].Elle [le] ramène à l'étude de la vie et lui apprend à en profiter.[...]La mort devient la vie.

» Lacrainte de mort donne donc son « goût » à la vie, elle nous pousse à en jouir.

3) L'Homme ne peut pas profiter de sa vie car il est obsédé par sa mort.

Cependant, la crainte de la mort n'a pas que des aspects positifs sur la vie de l'Homme.

Quand la peur de lamort empêche de jouir de la vie, alors notre comportement peut s'en trouver altéré.

Prenons l'exemple de certainstroubles du comportement, observés notamment par Freud, comme la névrose obsessionnelle.

Les rituels mis enplace par ces personnes, sont un moyen de lutter contre les changements du quotidien, en se donnant ainsi l'illusiond'une intemporalité de la vie pour fuir l'imminence de la mort.

De même, on peut se demander si certains phobiquesne redoutent pas en réalité, au travers de leur objet phobique, la mort.

D'après Chateaubriand dans Essai sur lesrévolutions , « L'homme n'a qu'un mal réel : la crainte de la mort.

Délivrez-le de cette crainte et vous le rendrezlibre.

».

Ainsi, redouter la mort peut entraîner une paralysie de l'être, en l'amenant à l'aliénation.

La crainte de lamort devenue trop obsédante emprisonne l'Homme et l'empêche d'éprouver du plaisir à vivre.

III.

Pourquoi et comment l'Homme doit-il vaincre sa crainte de la mort ? 1) Comprendre que, par définition, on ne peut pas vivre sa propre mort.

En premier lieu, il faut comprendre que tous les types de souffrance que nous pouvons redouter au moment dela mort n'existent pas.

En effet, il n'y a douleur que s'il y a une matière pour la ressentir.

Or, les souffrances d'ordrephysique que nous ressentons sont des sensations qui proviennent de stimuli que nos nerfs ont interprétés etenvoyés à notre cerveau.

Cependant, comme l'a exposé Epicure dans sa Lettre à Ménécée, la mort est l'absence detoute sensation.

Ressentir alors de la souffrance, qui est une sensation, est impossible.

Plus généralement, nousdevons réaliser, pour nous défaire de notre crainte, que nous ne pouvons pas vivre notre mort.

En acceptant cefait, la mort perd toute incidence sur notre vie, et nous pouvons ainsi effacer, ou au moins atténuer, les effetsnégatifs que peut avoir la peur que nous éprouvons vis-à-vis de la mort.

Ainsi, nous pouvons évacuer nos craintesde la mort qui relevaient de la souffrance.

2) Comprendre la mort comme une nécessité.

En outre, il faut comprendre la mort comme une nécessité.

Si nous pensons la mort en terme de peurs, decraintes, nous sommes dans le domaine de l'affect.

Cependant, si nous pensons la mort en terme de phénomène, deconcept, nous passons du domaine affectif au domaine de la raison.

En effectuant ce passage, nous pouvons voir lamort d'un autre point de vue.

On peut alors la considérer comme une étape de la vie, au même titre que l'enfance,l'adolescence ou la vieillesse.

Il devient alors inutile de redouter de mourir puisque tout le monde meurt.

En allantplus loin dans l'analyse, on comprend que tout vivant porte en soi le germe de sa mort ; en naissant, on estcondamné à mourir.

Les Chinois, et notamment Lao-Tseu, ont observé la mort de façon pragmatique.

Ceci estrésumé par un proverbe courant : « On n'a pas à se réjouir de la vie, comme on n'a pas à se sentir contrarié par lamort.

».

On voit bien que les sensations n'ont rien à faire dans la considération de la vie ou de la mort.

Ainsi, en. »

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