La création imaginative

« 246 L'IMAGINATION veau, ne créé rien à proprement parler, car toutes ses productions sont faites avec des matériaux fournis par la perception.

Son œuvre est essentiellement de former des synthèses nouvelles.

Elle est ouvrière de formes inédites.

Nous dirons donc que l'imagination reproductrice est celle qui ne vise qu'à représenter le réel,- tandis que l'imagination créatrice est celle qui utilise les images provenant de notre expérience sensible pour en form'lr des synthèses nouvelles et originales.

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Imagination et invention.- Il n'y a pas lieu de ramener toute invention à une combinaison ou systématisation d'images, car il y a des inventions purement logiques et rationnelles.

Les systèmes philosophiques, en particulier, sont autant de types de constructions intelligibles, qui peuvent parfois devoir beau­ coup à l'imagination, mais qui, comme tels, ne sont pas de l'ordre.

imaginaire.

-Toutefois, c'est plutôt aux créations imaginatives qu'on réserve couramment le nom d'inventions.

Ces créations peuvent concerner soitle domaine des arts, soit celui des sciences, soit celui de la vie pratique.

La vie artistique est le domaine par excellence de la création imaginative, des synthèses esthétiques ou combinaisons de formes, de couleurs, de sons, etc.

où se déploient l'inspiration et le génie personnels de l'artiste.

-La vie scientifique est pour une grande part affaire d'imagination puissante, puisqu'il s'agit de former des hypothèses, d'inventer des expérimen­ tations, de construire des théories qui sont essentiellement des œuvres d'imagination 1 • - Enfin, dans la vie pratique, l'ima­ gination ne cesse de former de nouvelles synthèses, soit pour l'anticipation de l'avenir, tel qu'on voudrait le faire ou tel qu'on doit le prévoir, soit pour la solution des multiples pro­ blèmes que pose la vie de chaque jour.

Les progrès de la tech­ nique sont proprement, dans tous les ordres, des produits de l'imagination créatrice.

Dans ces divers domaines, l'invention dépend moins stric­ tement et parfois même ne dépend pas du tout des facteurs logiques qui gouvernent l'invention rationnelle.

C'est pourquoi (1) La mathématisation des sciences physico-chimiques (1, 190.1112) para!t les écarter des voies de l'imagination.

Mais, d'une part, les origines du savoir positif (observation, expérimentation, hypothèses) sont immensément rede­ vables à l'imagination, -et, d'autre part, même dans ses formes mathéma­ tiques les plus élaborées, la science use d'un!' symbolique (éther, courant élec­ trique, émission, ondulation, etc.) de nature nettement imaginative.. »