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La culture est-elle une anti-nature ?

Publié le 26/09/2005

Extrait du document

culture
·         On peut en effet appeler culture l'ensemble des moyens grâce auxquels l'homme nie la nature et dépasse son animalité première (elle donc une anti-nature dans cette perspective). Rien n'est plus opposé au respect que l'exercice de la puissance. Or, la culture, dans ce cas, est un autre nom pour la puissance ·         Nous ne pouvons néanmoins nous comporter sans égard ni soin, car serait contredire le principe même de la civilisation comme s'opposant à la barbarie. C'est d'abord une affaire d'intérêt bien compris. La nature reste un milieu de vie nécessaire et universel : sa destruction nous menacerait dans notre survie. Ne pas la respecter, revient donc à trahir le principe même de culture qui repose sur l'intelligence de l'homme, et donc de son bon sens (tant intellectuel que matériel). ·         La culture ne peut donc pas se définir, par essence, comme une anti-nature, car s'il s'agit bien d'une domination et d'un affranchissement quant au poids du donné naturel, il ne s'agit pour autant pas d'une stricte négation et anéantissement de cette nature.    Conclusion   ® La question nous a fait nous poser le problème de la notion de nature (tout autant que celle de culture) : la nature est en effet, une idée avant tout culturelle, qui ne prend sens que dans une maîtrise et une connaissance. ® La culture, à travers la notion négative du barbare par exemple, peut, a priori, se définir comme une anti-nature. Mais ce serait faire une erreur que d'en définir ainsi l'essence et la finalité.

·         Angles d’analyse

L’antériorité de la nature  sur la culture semble requis par le simple bon sens : comment en effet définir la culture sinon comme une transformation de la nature ? La nature c’est d’abord tout ce qui entoure l’homme et qui n’est pas dans son œuvre, du brin d’herbe à l’étoile. Mais c’est aussi l’essence, l’être profond de tout sujet ou de tout phénomène sensible ; on parle couramment de la « nature « de la lumière, ou de la « nature « de l’homme. La communauté de ces deux aspects suggérée par l’étymologie ( naître, croître, pousser) : la nature comprend tout ce qui subsiste  par sa propre force,  tout ce qui est vivant et originaire. Néanmoins, l’impossibilité de saisir la nature « en elle-même « indépendamment de cette culture qu’elle semblait précéder et conditionner apparaît rapidement : c’est toujours par l’intermédiaire d’une langue et d’une culture que s’effectue la prise de conscience de la nature.

La culture se présente dès l’Antiquité romaine sous un double visage : elle est culture de la terre (agriculture) et culture de l’esprit (éducation). Elle est donc un acte de transformation, un travail. Par la suite, elle comprend aussi le résultat de ce travail : d’abord, au XVIè siècle, les œuvres littéraires (les « humanités «) puis, vers le XIXè siècle, l’ensemble du savoir et des modes de pensée et de vie d’une société. Le terme de « culture « est employé aujourd’hui en deux sens distincts (même s’ils sont souvent confondus par l’usage) : il désigne d’abord les œuvres de l’esprit, un certain savoir susceptible d’orienter l’action (on parle d’un homme « cultivé «) puis, par extension, la civilisation.  Or ce terme possède un caractère nettement appréciatif, ayant désigné d’abord les modes d’organisation sociale supposés les plus élaborés et les plus raffinés. Il désigne maintenant un ensemble de traits communs à toutes les composantes d’une société.

Se demander si la culture peut-être une anti-nature c’est partir du présupposé évident (mais qui sera à fortiori à remettre ici en question) que la nature précède à la fois chronologiquement et logiquement la culture.

On aura donc à définir précisément la culture, par son essence (et donc selon sa véritable nature…).

 

Problématique

            Peut-on définir la culture en elle-même et pour elle-même en opposition à la nature ? Est-elle se par quoi l’homme veut s’émanciper et renier le modèle naturel de sa propre naissance ? Nous aurons donc à examiner à la fois la dimension spirituelle de l’homme qui s’élève et s’affranchit de la nature par son savoir, mais aussi sur la dimension travaillante de l’homme qui soumet la nature au vouloir humain (cf. Descartes, « comme maître et possesseur de la nature «.) Dans cette perspective on sera donc amener si la nature précède de fait, comme de droit, la culture, ou si au contraire, l’idée de nature n’est pas toujours culturelle. C’est donc l’essence de la culture et surtout de sa finalité qui sont ici mises à la question.

 

culture

« question. Plan 1- La culture : en lutte contre la nature.

Un autre modèle · La culture est une notion dont la visée principale est d'évaluer le degré d'autonomie et d'affranchissement par rapport à l'ordre naturel.

On voit en effet, dans nos civilisationscontemporaines, que sont dévalorisées ces populations dites primitives, ces barbares à qui il fauttout faire pour ne pas ressembler.

On comprend alors que la culture est là pour élevée l'homme àune dignité supérieure. · La culture, et a fortiori la civilisation, a pour but de distinguer l'homme et l'animal, animal qui ne secontente que de vivre avec la nature.

L'homme au contraire, par son travail notamment, peuts'élever contre la nature, se faire plus fort, et ainsi peut espérer la dominer.

L'homme à l'état natureln'est qu'un animal.

Alors que l'homme ne se fait proprement homme que par son travail( spirituel etmatériel) qui lui permet de se faire « comme maître et possesseur de la nature. · On comprend alors que la culture apparaît avant tout comme une lutte contre la nature, une luttepour un affranchissement du donné naturel auquel l'homme semblait, au départ, enchaîné.

Elle estdonc bien, dans sa finalité, une anti-nature, en cela qu'elle se constitue pour nier la part de« naturel » qu'il peut y avoir dans l'homme, pour en faire un être autonome et auto-fondateur. · Cependant, une telle définition suppose que la nature précède la culture.

Or, à part dans un registre hypothético-déductif, connaît-on ce qu'est l'Etat de nature de l'homme ? (Cf.

Théoriciens del'Etat de nature comme Rousseau, Hobbes ou encore Locke).

Si donc il était de la nature de l'hommeque d'être cultivé, alors cela ne changerait-il pas la donne ? 2- La nature = une idée toujours culturelle · Car, en réalité, interrogeant la nature comme état originaire de l'humanité, c'est sa propre cultureque l'homme remet en question, s'efforçant à la fois de porter un jugement sur cette culture et dedécouvrir ce qu'était sa « nature » première.

Parallèlement, dans l'étude de la nature (comprisecette fois comme univers), il cherche à déterminer sa « place » et ainsi sa vocation essentielle.

Cequi est en cause ici, c'est donc la quête de l'homme par lui-même, et de son unité par-delà lamultiplicité des civilisations et des différences individuelles engendrées par l'éducation.

L'hommecomme être de culture est un homme « perfectionné » ou au contraire « déformé », puisqu'il est« dénaturé » ? Nostalgique d'une nature dont il s'est arraché par la réflexion et les civilisations, quiest-il donc, a-t-il même une nature et celle-ci est-elle unique ? · Force est donc de constater que la nature est avant tout une idée culturelle.

C'est parce que l'homme est un être de culture qu'il peut se poser la question de la nature.

Il ne peut donc y avoirlutte de l'une contre l'autre puisque ces deux notions n'existent que de manière coextensive l'une del'autre. · On ne peut en effet pas penser la nature sans la culture (cf.

Révolution copernicienne qui ouvre une nouvelle ère en ce qui concerne la connaissance et la maîtrise des mécanismes naturels.), et onne peut penser la culture sans la nature (cf.

Rousseau et la recherche de ce qu'a pu être l'Etat denature pour, en réalité, définit quel doit être la nature du régime politique le plus approprié et le plusnaturel, à savoir dans ce cas précis la démocratie). · On s'aperçoit alors que l'idée de nature naît dans la culture.

Car c'est par la culture que l'homme la connaît et la maîtrise et peut ainsi donc avoir une activité réflexive sur cette dernière. · On est alors amener à nous interroger sur la nécessité du respect de la nature dans la culture puisque la culture n'est pas une anti-culture, ou du moins pas par essence.

La culture est commel'essence de l'homme (qui ne devient homme que par son intelligence théorique et pratique), elle estdonc sa véritable nature. 3- Faut-il respecter la nature ? · La science, la technique, l'industrie modernes(tous des phénomènes de culture) ont conjugué leurs forces pour traiter la nature en objet.

Le regard froid de la science, la violence de la techniqueet de l'industrie ont, pour reprendre l'expression de Max Weber, « désenchanter » le monde.L'antique vénération que les hommes avaient pour une nature toute-puissante, vénération mêlée decrainte, a disparu depuis le triomphe de ma révolution industrielle. · Pourtant, la question du respect de la nature pose de façon fondamentale ce que nous voulons que la civilisation ait pour finalité : une anti-nature ou une corrélation nature/culture. · Car en effet, d'une certaine manière, respecter un être ou une chose, c'est le (la) regarder digne d'être maintenu dans son intégrité, c'est donc refuser toute relation de puissance – domination ouconquête – envers lui (ou elle).

Or, le développement historique de l'homme face à la naturecontredit cette attitude. · On peut en effet appeler culture l'ensemble des moyens grâce auxquels l'homme nie la nature et dépasse son animalité première (elle donc une anti-nature dans cette perspective).

Rien n'est plus. »

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