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La culture est-elle une "mise en valeur" de la nature ?

Publié le 21/01/2004

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culture
La nature n'existe peut-?tre qu'en tant que mise ? distance, l'humanit? se concevant elle-m?me par un processus de n?gation de son animalit?. La culture est d'abord un moyen d'encadrer la satisfaction des besoins ?l?mentaires, de fixer des r?gles pour leur satisfaction. La pr?sence des interdits alimentaires dans la religion en est une expression possible. Par l'interdit, il s'agit de construire un ordre autonome par rapport aux besoins organiques qui se pr?sentent plus ou moins spontan?ment. Cette mise ? distance est au fondement de l'artifice. Nietzsche nomme l'art une ? anti-nature ?. Il prend l'exemple du th??tre o? les acteurs parlent en longue tirade au moment m?me de l'agonie, comme s'il s'agissait de sublimer en paroles le devenir du corps. La culture ne serait-elle pas, ? l'image d'une sc?ne, un artifice qui nous cache les coulisses, c'est-?-dire ici le corps mortel vou? ? une prochaine d?composition? C'est ainsi que Georges Bataille voit dans le processus culturel une d?n?gation de l'animalit?, un processus ambigu de n?gation apparente et d'aveu implicite de cette part de nous-m?me qui nous ?chappe. Alors que, dans nos pr?tendues ? humaines? pratiques, nous r?duisons l'animal ? une chose, la sexualit?, souvent qualifi?e d'animale, n'est-elle pas ?ce par quoi nous ne pouvons ?tre r?duits ? des choses? ? l'image de ce que l'animal a ? d'intime et d'incommensurable ??
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« l'universalité qui permet –dans certain cas- de séparer les éléments naturels des éléments culturels chez l'homme :« Posons donc que tout ce qui est universel chez l'homme relève de la nature et se caractérise par la spontanéité,que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et présente les attributs du relatif et duparticulier. » Mais ce double critère posé, nous nous trouvons confrontés avec un fait unique en son genre : la prohibition de l'inceste.

Celle-ci, en tant qu'institution relève de la règle et donc de la culture.

Mais, en mêmetemps, elle est un phénomène universel et semble donc relever de la nature.

Une contradiction donc, un mystèreredoutable : « La prohibition de l'inceste possède, à la fois, l'universalité des tendances et des instincts, et le caractère coercitif des lois et des institutions. » Le culturel serait un ensemble d'informations non génétiques qui se transmettraient de génération en génération parle biais de moyens de communication externes.

Paul Ricœur (Nature et Liberté, 1962) voit dans ce type dedémarche une définition par opposition : à chaque conquête de l'humanité - institution, outil, langage - la nature sedécouvre comme un envers.

Elle est «violence dans l'homme » (contre l'institution), «spontanéité dans le vivant »(contre la production technique et l'utilisation d'outils) et «existence brute et muette des choses » (contre le mondedes signes et du langage). 11.

Une dénégation? La nature n'existe peut-être qu'en tant que mise à distance, l'humanité se concevant elle-même par un processusde négation de son animalité.

La culture est d'abord un moyen d'encadrer la satisfaction des besoins élémentaires,de fixer des règles pour leur satisfaction.

La présence des interdits alimentaires dans la religion en est uneexpression possible.

Par l'interdit, il s'agit de construire un ordre autonome par rapport aux besoins organiques qui seprésentent plus ou moins spontanément. Cette mise à distance est au fondement de l'artifice.

Nietzsche nomme l'art une « anti-nature ».

Il prend l'exemple du théâtre où les acteurs parlent en longue tirade au moment même del'agonie, comme s'il s'agissait de sublimer en paroles le devenir du corps.

Laculture ne serait-elle pas, à l'image d'une scène, un artifice qui nous cacheles coulisses, c'est-à-dire ici le corps mortel voué à une prochainedécomposition? C'est ainsi que Georges Bataille voit dans le processus culturelune dénégation de l'animalité, un processus ambigu de négation apparente etd'aveu implicite de cette part de nous-même qui nous échappe.

Alors que,dans nos prétendues « humaines» pratiques, nous réduisons l'animal à unechose, la sexualité, souvent qualifiée d'animale, n'est-elle pas «ce par quoinous ne pouvons être réduits à des choses» à l'image de ce que l'animal a «d'intime et d'incommensurable »? (L'Érotisme, 1957). Pour Bataille, l'homme se définit par un double être de négation : il nie lanature, le donné naturel et se nie lui-même.

L'homme n'est pas un animalcomme les autres puisqu'il ne se satisfait pas du donné naturel.

LorsqueBataille dit qu'il le nie, il signifie qu'il le modifie, le transforme.

En d'autrestermes, l'homme est un être qui se construit un monde.

L'homme est un êtrede technique qui n'est pas nécessairement adapté au monde qui l'entouremais qui adapte ce monde à ses besoins.

Il y a donc une différence radicaleentre le monde naturel et le monde culturel humain.

Mais cette négation neporte pas simplement sur le monde extérieur, elle porte également sur l'hommelui-même puisque tout individu quitte cette naturalité première qui fait de luisimplement un être de besoins.

L'homme n'est pas qu'un être de besoins, en quoi son éducation fait qu'il ne vit passeulement selon ses pulsions ; par exemple, l'éducation consiste à apprendre à vivre ensemble et donc à différer sesdésirs.

Bataille montre alors le lien entre ces deux négations simplement parce que la négation du donné naturel estaussi négation de sa propre animalité. 111.

Une invention Nous pourrions penser, avec Merleau-Ponty, que «tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme »(Phénoménologie de la perception) car toutes les conduites humaines se rattachent à l'être biologique et, en mêmetemps, « détournent de leurs sens les conduites vitales » par « un génie de l'équivoque qui pourrait servir à définirl'homme ».

Il prend l'exemple de la paternité qui est à la fois un fait biologique et une institution sociale.

De même,pourquoi mangeons-nous? Pour calmer notre faim et en même temps pour nous livrer au rituel social du repas,partager un moment avec nos proches. En l'homme, le naturel et le culturel se confondent.. »

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