La démocratie doit-elle se méfier de la religion ?

« Il faut se méfier des Églises, non de la foi Ut·U• L'autorité théologique peut être complémentaire de l'autorité politique.

Elle est capable d'entretenir une croyance enthousiaste des individus au principe sacré de la vie sociale désintéressée.

La vraie foi n'est pas intolérante E n se plaçant sur le terrain même des religions d'inspiration biblique, Baruch Spi­ noza montre qu 'en invo- «Une religion fervente ( ...

) est des plus salutaires et nécessaires au sein de la communauté politique, si l'on veut que les hommes vivent paisiblement et dans la concorde.• Baruch Spinoza, Traité théologico-politique quant les Écritures pour se combattre récipro­ quement et pour com­ battre le philosophe , les théologiens font preuve d'imposture: ils faussent la parole de Dieu.

Ils confondent philologie (amour de ce qui est écrit) avec philosophie (amour de la sagesse).

La foi a sa place en démocratie L a philosophie ne doit rien à la théologie, car elle est l'œuvre de la lumière naturelle .

En revanche , la foi a son domaine comme cer­ titude morale.

Sans doute , cette certitude est-elle inférieure à la sagesse, mais la morale est nécessaire aux esprits incapables de connaître Dieu dans la vérité.

La religion n'est pas nécessairement antidémocratique L a démocratie est un régime destiné aux hommes vertueux .

La religion peut préparer les hommes à la démo­ cratie en leur enseignant la justice et la charité.

En effet, la religion est, pour Baruch Spinoza, la discipline des peuples dans l'enfance , dont l'obéissance à la loi est la seule ver tu.

Apologie de la tolérance, le Traité théologico-politique affirme que la loi divine est déduite de la nature humaine, et non pas écrite dans Le Livre.

Il faut craindre les doctrinaires, et non pas la religion.. »