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La diversité des démarches scientifiques

Publié le 10/08/2014

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·    A la recherche d'une explication scientifique des organismes vivants : le «modèle mécaniste« et ses limites.

           La signification du «modèle mécaniste«.

La première science de la nature constituée, la physique, a dû, pour s'affir­mer, s'affranchir du vitalisme inconscient par lequel l'homme tend à saisir le réel en analogie avec l'activité vitale qu'il déploie. Ainsi le principe d'inertie est-il venu retirer à la matière les qualités occultes, plus ou moins mystérieuses, qui lui étaient attribuées depuis longtemps. La mécanique, expliquant la réalité physique en termes d'éléments matériels inertes, agencés selon des lois d'or­ganisation strictes, et intégrant l'instrument mathématique pour quantifier les relations observées, a fourni un premier modèle d'explication scientifique. Har­vey puis Descartes l'appliquent à l'être vivant. C'est le fameux thème des «animaux machines« que l'on voit formulé dans la cinquième partie du Dis­cours de la méthode et au début du Traité de l'homme de Descartes. Après Harvey, qui expliquait la circulation du sang en comparant le coeur à une pompe aspirante refoulante, Descartes pense qu'il est possible d'expliquer mécaniquement la réalité du vivant.

L'explication mécaniste du vivant réalise ce paradoxe qu'elle applique à la vie une méthode qui s'était constituée par élimination des projections vitalistes sur la matière. L'aspect réducteur et simpliste du mécanisme ainsi utilisé, déjà dénoncé par Leibniz (Monadologie, § 65-68), sera surtout mis en évidence par l'impossibilité qui est la sienne de rendre compte de phénomènes propres à la vie, comme par exemple la génération ou l'autoréparation (cf. Kant, Critique de la faculté de juger).

           La biologie affranchie du mécanisme : la recherche de principes spéci­fiques d'intelligibilité.

 

Comme le montre Canguilhem (la Connaissance de la vie, Éditions Vrin), un progrès décisif a été accompli en biologie lorsque le modèle mécaniste a été problématisé et qu'une exigence de spécificité s'est imposée à l'étude du vivant. Le déterminisme complexe à l'oeuvre dans les organismes requiert une conception nouvelle de la causalité, que s'attacheront à définir les biologistes modernes. Cf. Engels (L. Feuerbach et la fin de la philosophie classique alle­mande, Études philosophiques, page 30, Éditions Sociales) :

« individualisé.

Au fameux procès de Bobigny (intenté à une jeune femme «cou­ pable» d'avoir avorté après avoir été violée), Jacques Monod dénonçait l'im­ posture qu'il y a à confondre la vie en général (qui est partout donc nulle part) et une vie humaine, individualisée, réelle et non virtuelle, identifiable à un être particulier.

Et dans sa déposition au même procès, Jean Rostand signalait que le véritable «respect de la vie» passe par la lutte contre les injustices et la misère qui frappent les êtres vivants déjà «constitués», et non par le maintien d'une contrainte qui est une manière de dénier à l'être humain le droit de disposer de son propre corps, et de donner la vie quand il le désire.

(Cf.

pour approfondir la réflexion le récit du Procès de Bobigny dans la collection «Idées», Éditions Gallimard.) • Comment définir un être vivant? Toute définition est en fait différentielle.

En l'occurrence, elle consistera à énoncer les caractères distinctifs généraux d'un tel être.

Toute l'histoire de la biologie, en un sens, est marquée par la recherche de ces caractères.

Pour Monod (cf.

Le Hasard et la Nécessité, Éditions du Seuil), les trois caractères fondamentaux du vivant sont : téléonomie (régulation finalisée de toutes les fonctions), morphogenèse autonome (production et reproduction autonomes des formes vivantes constitutives) et invariance reproductive (continuité des espèces rendue possible par la transmission de la même formule génétique).

• A la recherche d'une explication scientifique des organismes vivants: le «modèle mécaniste» et ses limites.

-La signification du «modèle mécaniste».

La première science de la nature constituée, la physique, a dû, pour s'affir­ mer, s'affranchir du vitalisme inconscient par lequel l'homme tend à saisir le réel en analogie avec l'activité vitale qu'il déploie.

Ainsi le principe d'inertie est-il venu retirer à la matière les qualités occultes, plus ou moins mystérieuses, qui lui étaient attribuées depuis longtemps.

La mécanique, expliquant la réalité physique en termes d'éléments matériels inertes, agencés selon des lois d'or­ ganisation strictes, et intégrant l'instrument mathématique pour quantifier les relations observées, a fourni un premier modèle d'explication scientifique.

Har­ vey puis Descartes l'appliquent à l'être vivant.

C'est le fameux thème des «animaux machines» que l'on voit formulé dans la cinquième partie du Dis­ cours de la méthode et au début du Traité de l'homme de Descartes.

Après Harvey, qui expliquait la circulation du sang en comparant le cœur à une pompe aspirante refoulante, Descartes pense qu'il est possible d'expliquer mécaniquement la réalité du vivant.

L'explication mécaniste du vivant réalise ce paradoxe qu'elle applique à la vie une méthode qui s'était constituée par élimination des projections vitalistes sur la matière.

L'aspect réducteur et simpliste du mécanisme ainsi utilisé, déjà dénoncé par Leibniz (Monadologie, § 65-68), sera surtout mis en évidence par l'impossibilité qui est la sienne de rendre compte de phénomènes propres à la vie, comme par exemple la génération ou l'autoréparation (cf.

Kant.

Critique de la faculté de juger).

- La biologie affranchie du mécanisme : la recherche de principes spéci­ fiques d'intelligibilité.

Comme le montre Canguilhem (/a Connaissance de la vie, Éditions Vrin), un progrès décisif a été accompli en biologie lorsque le modèle mécaniste a été problématisé et qu'une exigence de spécificité s'est imposée à l'étude du vivant.

Le déterminisme complexe à l'œuvre dans les organismes requiert une conception nouvelle de la causalité, que s'attacheront à définir les biologistes modernes.

Cf.

Engels (L Feuerbach et la fin de la philosophie classique alle­ mande, Études philosophiques, page 30, Éditions Sociales) : 168. »

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