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LA FORCE ET LE DROIT

Publié le 24/03/2015

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droit

Rousseau dans tout ce passage annonce Kant. Il souligne avec éloquence la distinction de deux domaines différents, celui de la nature et celui des valeurs morales. Placé avant la discussion du problème de la légitimité du pouvoir politique ce texte prend tout son sens polémique (contre Hobbes) et philosophique : le domaine de la politique se placera pour Rousseau à l'inté­rieur du domaine de la morale.

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« maladie en vient aussi.

Est-ce à dire qu'il soit défendu d'appeler le médecin? Qu'un brigand me surprenne au coin d'un bois : non seulement il faut par force donner la bourse, mais quand je pourrais la soustraire suis-je en conscience obligé de la donner? Car enfin le pistolet qu'il tient est aussi une puissance.

" Convenons donc que force ne fait pas droit et qu'on n'est obligé d'obéir qu'aux puissances légitimes.

Ainsi ma question primitive revient toujours ...

" J .-J.

Rousseau, Du contrat social, Livre Jer, chapitre Ill.) COMMENTAIRE a) Présentation du texte 110 A quelles conditions le pouvoir politique est-il un pouvoir légitime? Tel est le problème posé par Rousseau dans le Contrat social.

Il convient donc, pour laisser le champ libre à cette réflexion sur les conditions de la légitimité du pouvoir, d'écarter préalablement la thèse qui réduit le droit à la force, qui pose que les jugements de valeur sont vains et qu'il n'y a dans la société des hommes que des rapports de force.

Calliclès soute­ nait cette thèse dans !'Antiquité, s'opposant à l'idéalisme de Socrate.

Mais la réduction du droit à la force se trouve aussi chez les théoriciens du pouvoir politique, notamment chez Thomas Hobbes (1588-1679) auquel Rousseau pense peut-être dans sa diSCIJSSion.

Hobbes distingue à vrai dire deux moments dans l'histoire de l'humanité, l'état de nature et l'état politiqu,e.

Mais dans les deux cas le droit se ramène à la force pure et simple.

Dans l'état de nature le droit de chaque individu est mesuré par sa puissance : Tout ce qui est possible est permis 1 Dans ces conditions l'homme est un loup pour l'homme et nul n'échappe à l'insécurité et à l'angoisse : d'où l'institution de l'état politique; chacun abdique ses droits absolus entre les mains d'un souverain qui, héritant des droits de tous, possède la puissance absolue.

Mais aucune exigence morale n'intervient ici.

Seule la peur des individus les a poussés à renoncer à leur pouvoir.

Le souverain, maître absolu désormais, a recueilli tous les pouvoirs, il ne connaît que son bon plaisir, sa force est la seule mesure de son droit.

Si un sujet tente de ravir le droit absolu du souverain il commet le crime de lèse•majesté.

Mais s'il réussit à s'emparer du pouvoir c'est lui qui devient maître absolu.

On pourrait éclairer la thèse de Hobbes par l'extraordinaire dialogue du général Malet (qui pendant la campagne de Russie tenta de ravir le pouvoir à Napoléon) et de ses juges.

Le pro- .

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