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La force peut-elle faire droit?

Publié le 14/01/2005

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Le droit de nature est « La liberté qu'a chacun d'user comme il le veut de son pouvoir propre, pour la préservation de sa propre nature, autrement dit de sa propre vie. » Une loi de natureest un précepte, une règle générale, découverte par la raison, par laquelle il est interdit aux gens de faire ce qui mène à la destruction de leur vie. On leur enlève le moyen de la préserver, et d'omettre ce par quoi ils pensent qu'ils peuvent être le mieux préservés » ! (Léviathan).* « Le droit consiste de faire une chose ou de s'en abstenir, alors que la loi vous détermine, et vous lie à l'un ou à l'autre ; de sorte que la loi et le droit diffèrent exactement comme l'obligation et la liberté qui ne sauraient coexister sur un seul et même point. » (Idem).Il n'y a donc qu'un seul moyen d'échapper à la solitude, à la misère, à la mort, lots de l'état de nature : le contrat, par lequel chacun renonce à tous ses droits qu'il remet dans les mains d'un seul qui aura alors tous les pouvoirs. Les citoyens sont liés par contrat mais pas le souverain. Son pouvoir est absolu, unique, indivisible. Sa légitimité repose sur la force, sur sa toute-puissance. Il est au-dessus des lois qu'il fait.
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« Toute loi comporte des interdictions.

Dès lors toute loi réfrène la liberté, prise en ce sens négatif.

C'est le seul sensque Hobbes donne au mot liberté.

Selon Hobbes, dans l'état de nature, chacun est empêché à tout moment, dansses mouvements et ses entreprises, par autrui qui est virtuellement son ennemi.

Mais les lois d'un Etat - institué envue justement de mettre fin à cet état de guerre qu'est l'état de nature - empêchent les individus de se nuire lesuns aux autres.L'autre sens du mot liberté n'est réservé qu'à l'homme, et caractérise ce que Kant appelle l'autonomie : obéir, à la loidont on est, en tant qu'être raisonnable, l'auteur, ou encore, obéir à sa propre raison.

Obéir à sa raison, c'est êtrepleinement responsable de sa conduite.

Etre libre, c'est s'obliger soi-même à une conduite raisonnable, s'interdirecertains débordements, en un mot c'est obéir à la loi qu'on s'est prescrite.La loi peut s'entendre ici dans un sens moral, comme dans un sens politique.

Autrement dit, les obligationsauxquelles on se soumet volontairement et librement (alors qu'on subit bon gré malgré une contrainte) sont morales,ou bien civiques.

C'est dans ce sens-ci d'obligation civique que Rousseau l'entend d'abord.

Rousseau dans le Contrat Social jette les bases d'un Etat dont les lois constituent des obligations etnon des contraintes : car c'est le peuple souverain, plus exactement lavolonté générale (selon la règle de la majorité) qui décide des lois.

Ainsichacun d'entre nous, en tant que citoyen, est libre parce qu'il se soumet auxlois dont il est l'auteur, en tant que membre de la volonté générale. L'obéissance auseul appétit estesclavage etl'obéissance à la loiqu'on s'estprescrite estliberté.

(Du ContratSocial) La liberté ne consiste pas àsuivre nos désirs.

Elle n'estpas dans l'absence decontraintes mais dans le librechoix des contraintes que l'onse donne à soi-même.

On peutappliquer cette idée au peuple.Un peuple libre est celui qui sedonne à lui-même ses propreslois, ce qui définit ladémocratie. Dans la contrainte, il n'y aura toujours que nécessité physique, pas liberté.• Si Rousseau peut fonder le droit non pas sur la force mais sur la volonté générale, c'est qu'il croit en la liberténaturelle de l'homme perfectible et naturellement bon.S'associer ce n'est donc pas aliéner sa liberté comme le pensait Hobbes, c'est associer liberté et obéissance puisquela véritable liberté est, répétons-le, « obéissance à la loi qu'on s'est prescrite ».Personne n'est au-dessus des lois et si un individu n'obéit pas à la volonté générale, on le forcera à être libre.

« Afindonc que le pacte social ne soit pas un vain formulaire, il renferme tacitement cet engagement, qui seul peut donnerde la force aux autres, que quiconque refusera d'obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps, cequi ne signifie pas autre chose sinon qu'on le forcera d'être libre ; car telle est la condition qui, donnant chaquecitoyen à la patrie, le garantit de toute dépendance personnelle.

» Le pacte social pose néanmoins le problème desminorités.

Ne puis-je pas avoir raison seul contre tous ? La volonté générale n'est pas la volonté unanime.

Nousverrons dans la IIIe partie la réponse de Marx.• Malgré ce problème qu'on ne peut nier, le pacte social apporte la justice, la moralité, le droit, le sentiment dudevoir et permet à l'homme d'accéder à la liberté morale.

C'est une nouvelle naissance que cette conquêterationnelle de lavéritable liberté.Il y a ainsi chez Rousseau une unité de la morale et de la politique.• Kant approfondira cette unité de la conscience morale et de la loi.

La raison est le seul fondement du droit.

« Ledroit est donc l'ensemble des conditions sous lesquelles la libre faculté d'agir de chacun peut s'accorder avec la librefaculté d'agir des autres, conformément à une loi universelle de liberté.

» C'est pourquoi la liberté naturelle est leprincipe supérieur du droit qui permet en conscience de s'opposer à des lois iniques. III.

Le droit, codification sociale, reflète le pouvoir • L'homme est un animal politique, nous l'avons vu, et s'il ne l'est pas d'emblée, il ne devient vraiment homme qu'ense politisant (au sens grec de « polis »), en se socialisant donc.. »

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