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La guerre peut-elle être fatale ?

Publié le 10/03/2005

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La guerre est un principe d'action par excellence, en tant qu'opposition à ce qui est. C'est parce que les hommes désirent un changement qu'ils font la guerre. C'est donc par refus de toute fatalité qu'ils se jettent dans le conflit, par refus de leur condition, et par désir d'émancipation de tout déterminisme. - C'est dans cette perspective que Machiavel (Le Prince) développe sa théorie de la virtu, faculté propre à l'homme de délibérer et de mettre sa raison au service de l'action afin de contrer la fortuna, c'est-à-dire le sort ou la fatalité, qui chercherait à conduire le cours des évènements et à déterminer les actions humaines. C'est parce que l'homme est en mesure de s'opposer à la fatalité qu'il décide de faire la guerre. La guerre résulte d'une volonté déterminée de l'homme, et non d'une détermination extérieure qui soumettrait l'homme à sa nécessité.     3ème partie : La guerre n'est pourtant jamais souhaitée, et prend en ce sens un caractère fatal.   - La guerre n'est jamais recherchée pour elle-même, et l'on peut alors se demander s'il n'y aurait pas d'autres moyens possibles pour parvenir aux mêmes fins. En effet, la guerre est désastreuse, et même le vainqueur subit toujours de grosses pertes. Si la guerre n'est jamais souhaitée, et qu'elle survient quand même, on ne peut alors la départir d'un caractère inéluctable et nécessaire, qui nous ramène sur le terrain de la fatalité.

La guerre, et tout conflit en général, semble survenir en dernière instance, quand deux partis n’arrivent plus à négocier, quand il n’y a plus d’autre issue. En effet la guerre n’est jamais première, elle ne survient pas sans prévenir, mais peut être anticipée par les tensions préalables qui l’annoncent. Souvent, les dirigeants avertissent même leurs ennemis de leurs intentions d’invasion et de conquête, en posant un ultimatum avant de déclencher une guerre, qui est toujours coûteuse, même pour le vainqueur. On peut donc penser que la guerre n’est pas automatique, mais qu’elle n’est le résultat que de contingences fâcheuses, de situations particulières et surtout de désaccords humains. En outre, on a l’impression que la guerre est toujours à éviter par principe, et par conséquent, si elle ne résulte pas d’un choix, et d’une volonté délibérée, il semble à l’inverse qu’elle s’impose avec nécessité, et apparaît donc comme fatale. La guerre serait alors fixée par le destin, inévitable. Et pourtant, c’est l’homme qui en est responsable. S’interroger sur la fatalité de la guerre, c’est s’interroger sur la fatalité du mal, et sur la responsabilité de l’homme dans sa résolution à faire le mal, et à chercher à détruire autrui. C’est aussi engager la réflexion sur la possibilité des hommes à s’entendre entre eux.

I) La guerre est une fatalité.

a) La guerre n'est pas un conflit entre personnes. b) La guerre n'est pas un fin en soi. c) Les guerres sont toujours évitables.

  • II) La guerre est inévitable.

a) L'homme est guerrier. b) La compétition et la possession poussent à la guerre. c) La paix n'est qu'un intervelle entre deux guerres.

.../...

« - Ce qui est fatal, c'est ce qui advient nécessairement, et que l'on ne peutmodifier.

Le comportement des stoïciens, philosophes grecs présocratiques,était alors de ne pas agir, et d'accepter les choses comme elles viennent.Cette suspension de toute décision et de toute action donne lieuinévitablement à l'absence de changement ou à la soumission à l'égard detout ce qui advient.

Si la guerre était fatale, elle surviendraitindépendamment de l'action de hommes, et ce n'est pas le cas.

Ce sont leshommes qui en sont la cause efficiente, les responsables.

La guerre est unprincipe d'action par excellence, en tant qu'opposition à ce qui est.

C'estparce que les hommes désirent un changement qu'ils font la guerre.

C'estdonc par refus de toute fatalité qu'ils se jettent dans le conflit, par refus deleur condition, et par désir d'émancipation de tout déterminisme.- C'est dans cette perspective que Machiavel ( Le Prince ) développe sa théorie de la virtu , faculté propre à l'homme de délibérer et de mettre sa raison au service de l'action afin de contrer la fortuna , c'est-à-dire le sort ou la fatalité, qui chercherait à conduire le cours des évènements et àdéterminer les actions humaines.

C'est parce que l'homme est en mesure des'opposer à la fatalité qu'il décide de faire la guerre.

La guerre résulte d'unevolonté déterminée de l'homme, et non d'une détermination extérieure quisoumettrait l'homme à sa nécessité.

3ème partie : La guerre n'est pourtant jamais souhaitée, et prend en ce sens un caractère fatal.

- La guerre n'est jamais recherchée pour elle-même, et l'on peut alors se demander s'il n'y aurait pas d'autresmoyens possibles pour parvenir aux mêmes fins.

En effet, la guerre est désastreuse, et même le vainqueur subittoujours de grosses pertes.

Si la guerre n'est jamais souhaitée, et qu'elle survient quand même, on ne peut alors ladépartir d'un caractère inéluctable et nécessaire, qui nous ramène sur le terrain de la fatalité.- Nombreux historiens ou philosophes ont établis que le cours de l'histoire était nécessairement ponctué d'états deguerre et d'états de paix, voyant dans cette alternance l'évolution nécessaire de l'humanité, qui ne progresse quepar ruptures.

Ainsi pour Machiavel, la politique se caractérise par le mouvement, par le conflit et des rupturesviolentes.

Cet état de fait est fatal, et c'est à l'homme politique de faire preuve de virtù , pour s'adapter au mieux aux aléas de la fortuna , le destin, pour prévenir les renversements et conflits susceptibles de survenir. - Malgré les alternatives que la raison humaine peut offrir, son pouvoir semble modeste face à la folie meurtrière,aux passions et à l'aveuglement.

Pour Spinoza ( Traité politique ), les hommes sont entraînés à s'opposer les uns aux autres, et la guerre est se développe en raison du pouvoir des hommes, de leur ruse et leur intelligence.

La capacitéde réflexion humaine se convertit alors en arme (ruse et habileté, selon Spinoza), qui ne fait qu'accroître toujoursdavantage la violence.

En effet, les guerres de notre temps nous montrent l'engrenage vicieux qu'elles instaurent,en prenant des proportions démesurées liées aux progrès technologiques.

La guerre est liée aux passions qui divisentles hommes, suscitent des conflits, entraînent des cycles de représailles infinis.

La guerre pensée ainsi commeengrenage apparaît donc sous un jour fatal.

Conclusion : La guerre, si on peut lui trouver des causes évidentes qui rejetterait son caractère déterminé par le destin, apparaîtnéanmoins comme fatale en tant que nécessité.

La guerre est d'abord inhérente à la nature humaine, elle estinscrite dans le destin de l'homme, qui par sa nature passionnée, avide de pouvoir et de conquête, est porté auconflit.

De plus, la guerre, en tant qu'action proprement humaine, peut être pensée à l'opposé même de la fatalité, car elle est l'expression de la puissance humaine, de sa capacité à défier la nature.

Certes, la guerre n'est jamaissouhaitée, et son aspect néfaste impose à toute morale de la considérer comme nécessaire car l'homme ne peutvouloir un tel mal sur terre.

En définitive, on peut dire que la guerre, quand elle survient, est fatale, car elle est ledernier recours, la (non) solution à une situation limite, mais en revanche il n'est pas fatal que la guerre survienne.La guerre peut être fatale, mais il n'y a pas de fatalité à la guerre, car on peut toujours espérer pouvoir l'éviter.. »

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