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La justice est elle une affaire de nature ou de convention ?

Publié le 27/02/2008

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justice
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« elle est ancrée en lui et se suffit à elle même en tant que telle. Néanmoins, il serait erroné de se limiter à un tel raisonnement, en effet, ce dernier semble bien théorique.

Enpratique, il est beaucoup moins évident de se comporter de façon juste, car la question du « juste » se pose.

Qu'estce qui est juste? Notre conscience morale nous interdit certes de nous comporter de façon injuste mais l'expériencemontre que les dérapages sont fréquents.

D'autres valeurs, souvent des vices et des défauts, prennent le pas surnos vertus, parce que nous sommes trop faibles ou trop paresseux pour faire l'effort de résister aux tentations tellesque l'argent par exemple.

Toujours dans cette optique, si un Homme en tue un autre, il a commis une injustice.

Lavictime n'est plus apte à être indemnisée mais ses proches souffrent.

Ils réclameront justice.

Cependant le mal estfait.

Comment réparer la faute de façon juste? En effet, personne ne pourra ramener le défunt à la vie.

Les deuxpartis n'auront certainement pas la même volonté quant à ce qui doit être fait.

Les proches de la victimedemanderont toujours plus, si ce n'est l'impossible, du fait de leur peine et le coupable, quelle que soit sa volonté,ne pouvant pas y remédier, se contentera donc de la sentence prononcée.

La justice devient alors une valeur trèssubjective et extrêmement dépendante des circonstances.

C'est pourquoi les humains peuvent difficilement réglerun différend à l'amiable.

Ainsi donc, la conscience morale ne fait pas tout car la raison est parfois perturbée par lesétats d'âmes et c'est là une tâche ardue que de les dissocier.

Dans un souci d'impartialité, l'institution judiciaire feraintervenir un certain nombre d'individus n'ayant aucun rapport avec le litige pour juger de ce qui est le plus à mêmede rétablir l'équilibre entre les deux partis, et donc de n'en favoriser aucun, quelle qu'ait été la façon dont il a ététraité.

Là encore, ces individus ne sont que des humains, ils ont aussi des sentiments, et ne peuvent rester demarbre face à certaines situations.

Si un meurtre reste un meurtre, il n'est pas évident que celui de la fillette de 3ans dont les parents sont présents lors du procès et versent toutes les larmes de leur corps soit jugé de la mêmefaçon que celui du vieillard aigri et sans famille.

Pourtant ni l'un ni l'autre ne méritaient la mort.

Il semble donc que lajustice fasse partie de la nature humaine et que plus où moins intuitivement chacun sache ce qu'il est bon de faire,mais certaines circonstances la rendent moins voire complètement inaccessible, pour cause d'émotivité et donc desubjectivité. Les multiples opinions au sujet de ce qui est juste n'empêchent cependant pas de définir la justice théorique defaçon neutre.

En effet, elle reste une valeur que chacun reconnaît comme telle.

Selon Aristote, il existe une justicenaturelle qui réside dans l'ordre des choses.

La nature, lorsqu'elle n'est pas altérée, est à l'état d'équilibre.

Tous leséléments qui la composent sont naturellement organisés de sorte que règne une équivalence.

Il y a alors injusticelorsque cet équilibre naturel est bouleversé, dans la mesure ou l'égalité n'est plus respectée.

L'égalité est donc unepartie de la justice, aussi, l'égalité se doit d'être juste.

Comment cette justesse se traduit elle dans la nature? Eneffet, la justesse veut que l'on fasse intervenir au minimum deux individus, A et B par exemple, mais aussi que l'onattribue à chacun un objet au sens large, respectivement C et D.

Comme tous les Hommes sont différents, il estimpossible de considérer que A et B sont identiques.

Néanmoins, pour qu'il y ait une égalité entre ces deuxpersonnes, C doit être à A ce que D est à B, ainsi les complexes AC et BD sont équivalents.

En cas de conflit, l'undes individus s'approprie une part de l'objet de l'autre.

Il possède donc plus que son dû, c'est un gain pour lui en enconséquence une perte pour la victime.

La justice consiste alors à rendre à chacun son état de départ, elle est lemilieu entre les deux extrêmes que sont l'injustice commise et l'injustice reçue, c'est d'ailleurs cette positionintermédiaire qui lui confère le statut de « juste »..

Cette définition de la justice semble bien adaptée à la naturehumaine puisqu'elle tient compte de nos ressemblances sans pour autant se heurter à nos différences.

Toutefoisceci reste encore bien théorique et la mise en pratique ne s'avère pas toujours aussi aisée, ne serait-ce par exempleque dans le choix de l'attribut-objet qui rétablira l'équivalence.

En effet, la justice naturelle, au commencement,s'est chargée d'établir une harmonie primaire, mais suite à une injustice, c'est à l'humain imparfait de la rétablir dumieux qu'il peut, sachant qu'il ne parviendra pas ou très difficilement à atteindre avec exactitude l'équilibre originel.Aussi la justice naturelle se présente-t-elle comme la seule justice pure, et se légitime d'elle même de par sonnaturel.

Le droit naturel qui en découle est par conséquent pur également, sans faille, et consiste en tout ce qu'ilest légitime de faire pour préserver l'harmonie de départ.

Seuls les Hommes, de par leurs vices et surtout leurégoïsme le rendent imparfait en ne l'appliquant que partiellement. On peut néanmoins aussi considérer le droit naturel comme le droit qui s'applique à l'Homme en tant qu'il est unHomme.

C'est à dire l'ensemble des droits qui découlent de la nature humaine.

Parmi eux, on compte le droit de vie,le droit à l'éducation, dans le sens où l'Homme est le seul être vivant doué de raison, et que par conséquent il estlégitime qu'on lui apprenne à en user, le droit de propriété, car ce sont les biens qu'il possède et surtout la façondont il les a acquis qui font de lui ce qu'il est sur Terre, c'est pourquoi il doit pouvoir les conserver.

Étant donnéqu'Aristote considère que l'Homme est un animal politique par nature, le droit de participer à la vie politique s'inscritdans les droits naturels.

Ces droits sont universels et rien ne doit jamais aller à leur encontre, car ce serait agircontre la nature humaine et retirer aux Hommes une partie de leur humanité, ils sont inaliénables.

De plus ils sontimmuables car la nature des humains reste la même, quelle que soit l'époque où le lieux dans lequel les individus setrouvent.

Cette stabilité du droit naturel, qu'il tienne de la nature humaine exclusivement ou plus globalement de lanature, le rend crédible car il est alors une base solide qui permet à l'Homme de se fixer des repères, de le guidertout au long de sa vie, de sorte qu'il mène une existence la moins injuste possible.

Les valeurs dont le droit naturelexige le respect sont intemporelles.

En effet encore aujourd'hui par exemple, chacun comprend et soutient laréaction d'Antigone, lorsqu'elle refuse de se soumettre à la sentence prononcée, et enterre son frère, car il estnécessaire que les morts soient enterrés.

Ce faisant, elle se soustrait aux lois humaines établies arbitrairement et sesoumet aux règles du droit naturel.

Le fait que le droit naturel soit immuable lui confère cependant une certainerigueur.

Les choses sont comme elles sont, justes par nature, et le juste n'admet aucun changement, aussi devrait-. »

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