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La justice suppose t-elle l'égalité?

Publié le 23/01/2005

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justice

Elle peut être aussi le fait d'outrepasser ses droits, c'est-à-dire de réclamer plus que ce qui nous est dû, ou encore le non-respect de l'égalité des citoyens. Se conformer aux lois est donc le devoir de justice premier de tout citoyen, puisque les lois sont faites en vue du bien commun et de l'intérêt général. Première de toutes les vertus politiques, la justice contient en elle toutes les autres vertus qui ne font qu'en découler, puisque le respect d'elle seule est en mesure de maintenir l'ordre et l'harmonie entre les hommes. I. L'égalité est la source de toute justice.Dans l'égalité arithmétique prévaut le souci de la plus stricte égalité comme modèle de la justice. Mais une telle égalité court le risque de l'uniformisation, comprenant le divers qualitatif humain comme des quantités substituables. C'est donc la différence que cette conception ne prend pas en compte. Or serait-il juste de lever l'impôt en divisant la somme à obtenir par le nombre de contribuables ? Certaines égalités peuvent donc être injustes.

► La justice peut être définie comme conformité au droit; une telle définition générale implique que l'on s'interroge sur le droit lui-même pour examiner sa légitimité. ► L'égalité est un rapport qui pose une équivalence stricte entre deux termes. ► Le verbe supposer est polysémique: il renvoie d'une part à la supposition, qui désigne une affirmation non fondée, et il peut d'autre part être pris comme synonyme du verbe «impliquer«. Dans ce dernier cas, une interrogation s'impose sur la nécessité de ce lien d'implication.

justice

« Dans l'Ethique à Nicomaque, Aristote définit la justice de la manière suivante :"Le juste est ce qui est susceptible de créer ou de sauvegarder, en totalitéou en partie, le bonheur de la communauté politique." La justice n'a de sensréel que par la communauté et pour elle.

Elle n'est pas une vertu en soi, maisdans la relation à autrui.

Elle consiste essentiellement à obéir aux lois de laCité, qui, étant fixées par le législateur, sont nécessairement légales.L'injustice sera une action commise contre la loi, un non-respect de ce quirègle les rapports corrects des hommes au sein de la communauté.

Elle peutêtre aussi le fait d'outrepasser ses droits, c'est-à-dire de réclamer plus quece qui nous est dû, ou encore le non-respect de l'égalité des citoyens.

Seconformer aux lois est donc le devoir de justice premier de tout citoyen,puisque les lois sont faites en vue du bien commun et de l'intérêt général.Première de toutes les vertus politiques, la justice contient en elle toutes lesautres vertus qui ne font qu'en découler, puisque le respect d'elle seule esten mesure de maintenir l'ordre et l'harmonie entre les hommes. I.

L'égalité est la source de toute justice. Dans l'égalité arithmétique prévaut le souci de la plus stricte égalité commemodèle de la justice.

Mais une telle égalité court le risque de l'uniformisation,comprenant le divers qualitatif humain comme des quantités substituables. C'est donc la différence que cette conception ne prend pas en compte.

Or serait-il juste de lever l'impôt en divisantla somme à obtenir par le nombre de contribuables ? Certaines égalités peuvent donc être injustes. 2.

On peut trouver juste de promouvoir ou de défendre certaines inégalités. 1.

La loi institue une égalité de droit entre les individus.

Certes, mais cela n'implique nullement une égalité réelle.Il n'y a rien dans la Déclaration de 89 qui interdise aux citoyens, de s'enrichir.

Le principe politique de la justice,c'est l'égalité juridique.

Celle-ci rend possible la liberté, car nul n'exerce un pouvoir sur moi, que je n'exerce à montour sur autrui.

Envisagé de la sorte, l'État n'a pas d'autre but que de garantir la liberté.Se pose alors la question de savoir si cette justice n'est pas l'ouverture à l'injustice sociale? Tous seront égauxdevant la loi, mais il y aura des inégalités de richesses qui iront en s'accentuant.

Or si ces inégalités deviennent tropimportantes, elles se transformeront en moyen de domination.

Déjà Rousseau avait perçu la force de cetteobjection, puisqu'il écrit dans une note célèbre du Contrat social: « Dans les faits, les lois sont toujours utiles àceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n'ont rien, d'où il suit que l'état social n'est avantageux aux hommes,qu'autant qu'ils ont tous quelque chose et qu'aucun d'eux n'a rien de trop » (note (e), livre I, chap.

9).

En effetquelle valeur possèdent des droits politiques pour qui n'a pas même de quoi vivre? Qu'importe le droit de propriétépour qui n'a rien? Que signifient la liberté d'expression, la liberté de commercer, pour qui n'a les moyens ni de l'unede l'autre? L'égalité juridique ne préserve pas les hommes des inégalités sociales.

On peut même estimer que sacécité à l'égard des inégalités sociales a pour effet de les accroître.La revendication explicite d'une justice sociale est bien postérieure à la Déclaration de 89.

Il faudra attendre laConstitution de 1848 pour que soient très clairement proclamés, à côté des droits politiques, des droits sociaux.

Lespremiers définissent des droits-libertés.

Comme leur nom l'indique, ils correspondent à l'ensemble des libertésfondamentales de l'homme.

Les libéraux considèrent que l'État a pour unique fin de protéger et garantir l'égalité deces droits.A ces droits, on ajoute désormais des droits-créances.

On ne parle plus alors de «droit de», mais « de droit à ».

Lefondement de ces nouveaux droits s'explique par les obligations que l'État aurait à l'égard des citoyens.

Il luiincomberait, dans cette optique, d'assurer à ses membres certaines prestations sociales.

L'État politique devientl'Etat-Providence.

Il aura en charge de pourvoir à de nouvelles revendications.

Les individus exigent un droit à lasécurité sociale, un droit au travail, un droit à un revenu minimum, etc.Les partisans de l'Etat-Providence enregistrent l'avancée sans précédent que constitue la défense des libertésfondamentales.

Mais ils n'admettent pas que l'État demeure indifférent aux situations sociales des personnes.

A lafonction ordinairement dévolue à l'État (assurer la justice politique), ils suggèrent d'en ajouter une autre, développerla justice sociale.

La polémique s'engage alors avec les libéraux qui prônent un désengagement de l'État en matièresociale.Que la libre concurrence produise des inégalités économiques, les libéraux ne le nient pas.

Est-ce dire pour autantqu'il y a injustice? Voilà le problème. 2.

Nous avons en effet tendance à assimiler spontanément justice et égalité.

Et nous crions à l'injustice dès lorsque des inégalités apparaissent.Mais il existe une espèce de justice qui consiste à donner aux hommes non pas la même chose, mais ce qui leurrevient en vertu de leur mérite personnel.

Aristote fait l'analyse de cette justice, qu'il appelle distributive, au livre Vde l'Éthique à Nicomaque.

Elle instaure non pas une égalité stricte, mais une égalité de proportion.

Et, en effet, ilserait injuste que celui qui a moins de mérite fût récompensé selon la même proportion que celui qui en a davantage.L'égalité n'a pas lieu ici entre les individus, puisqu'ils diffèrent par leur talent, mais entre des rapports.

Elle s'écritsous la forme A/X = B/Y, A et B figurent les personnes et X et Y la part que reçoit chacune d'elles.

La justicedistributive réalise ainsi l'égalité de proportion en traitant inégalement des personnes qui sont inégales.Les libéraux, de fait, admettent l'existence d'inégalités économiques et sociales, mais ils ne les jugent pas injustes,car elles sont, selon eux, fonction du mérite.

La justice libérale est fondée sur le concept d'égalité des chances,. »

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