Devoir de Philosophie

La lecture est-elle un vice ?

Publié le 04/09/2015

Extrait du document

lecture

Il est à peine besoin de le dire, il ne suffit pas de lire quelques pages, par exemple une lettre qu’on vient de recevoir ou un chapitre du manuel d’histoire, pour quj’on puisse être suspecté de vice : le vice, ici, s’oppose à la vertu, et, comme la vertu, consiste dans une disposition ou dans une manière habituelle d’agir. C’est seulement de celui dont le principal ou l’unique intérêt est la lecture qu’on peut se demander s’il n’est pas vicieux.

 

De plus, toute habitude n’est pas vicieuse : je mange trois ou quatre fois par jour et n’omets jamais cette opération; je consacre un tiers de mon existence au sommeil; il est des hommes qui, en dehors des heures indispensables de repos, ne songent qu’à leur travail. On ne dira pas qu’ils sacrifient à leur vice. Une habitude ne devient vicieuse que lorsqu’elle n’a d’autre but que la satisfaction de celui qui l’a contractée; quand elle est ordonnée à la réalisation d’une fin louable, elle devient vertu, c’est pourquoi le travailleur qui ne perd pas un moment afin de réaliser une œuvre plus parfaite; celui qui se repose ou mange pour mieux travailler, n’encourent aucun blâme et doivent au contraire être loués. De même, l’élève ou l’étudiant qui lit les auteurs du programme; le professeur soucieux de se tenir au courant des nouveautés, et spécialement de celles qui concernent sa branche, ne font que leur devoir : la lecture, et même l’habitude de la lecture, dans ce cas, est vertu et non pas vice.

lecture

« u•u\'I'C'S qu'ils ont à apprécier, se contentent trop souvent de reproduire les jugements portés par leur manuel : ils manquent de lecture, Aus.si peut-on s!étonner de voir un homme de lettres intituler un de ses livres : La lec­ ture, ce vice impuni.

Faut-il accepter les affirmations impliquées dans ce titre : la lecture est-elle un vice, et ce vice reste-t-il impuni ? 1.

La lecture est-elle un vice ? - Il est à peine besoin de le dire, il ne suffit pa•s de lire quelques pages, par exemple une lettre qu'on vient de recevoir ou un chapitre du manuel d 'hirstoire, pour qu'on puisse être suspecté de vice : le vice, ici, s'-oppose à la vertu, et, comme la vertu, consiste dans une disposition ou dans une manière habituelle d'agir.

C'est seulement de celui dont le pr~ncipal ou l'unique intérêt e·st la lecture qu'on peUit S·e demander s'il n'est p8is vicieux.

De plus., toute habitude n'est pas vicieuse : je mange trois ou quatre fois par jour et n'omets jamais cette opération; je consacre un tiers de mon existence au sommeil; il est des hommes qui, en dehol'IS des heure·s indispensables de re·pos, ne songent qu'à leur travail.

On ne dira pa-s qu'ils sacrifient à leur vice.

Une habitude ne devient vicieuse que lors.qu 'elle n'a d'autre but que la satisfaction de celui qui l'a contractée; quand elle est ordonnée à la réalisation d'une fin louable, elJ.e devient vertu, c'ersrf; pour­ quoi le travailleur qui ne perd pas un moment afin de réali-ser une œuvre plus parfaite; celui qui se repose ou mange pour mieux travailler, n'encmi­ rent aucun blâme et doivent alli c-ontraire être loués.

De même, l'élève ou l'étudiant qui lit les auteurs du programme; le profersseur soucieux de se tenir au c-ourant des nouveautés, et spécialement de celles qui concernent sa branche, ne :!\ont que leu!I' devoir : la lecture, et même l'habitude de la lecture, dans ce cas, est vertu et non pas vice.

La lecture risque de tourner au vice chez celui qui lit pour le seul plaisir de Hre, pour le lis•eur.

:Mais bien souvent le mot «vice " est pris dans un sens hY'perbolique qui n'implique aucune déviation morale : c'est ainsi qu'un fervent de la pêehe à la ligne our du jeu d'échecs, un amateur de beaux livres ou de reproductions d'art, dira : «C'est mon vice.

" Du point de vue d'une morale étroitement rationnelle, il y a dans cet attachement qui avois•ine la passion quelque chose de vicieux : c'est uniquement pour le plaisir qu'on passe des soirées à surveiller le b-ouchon ou à collectionner des pièces rares.

Moai's la chose à laqUielle o-n s'attache est inoffensive et préserve d'attachements qui constitueraient un dés-ordre, par exemple l 'ivro­ gnerie ou la pasrs,ion des jeux ÙP hasard.

Ainsi, les « v·ices" dre cet ordre font souvent figure, sinon de vertus., du moins.

d'habitudes innocentes, prérse!I'vant des véritables vices.

La lecture peut être une de ces habitudes : du jeune homme qui ne sort jamais parce qu'il est retenu dans sa chambre par mn livre qui le captive, sa mère pourra dire que la lecture est E•on vice; mais elle le dira avere un sourire de satisfaction, persuadée à juste titre que, par là, son fils s'enrichit, ou du moins évite des occasions de pe!rdre et de se perdre.

Parfois cependant la lecture semble devenir un vice au sens ordinaire et fort du mot.

Regardez cette jeune fille qui, danS! le métro, dévore un roman d'amour.

Cette lecture l'arrache à la banale réalité de vendeuse ou de petite employée, et ce n'est pas un mal d'avoir qŒelques échappées vers un monde imagi­ naire moins commun.

Mais à la oondition de ne pas en oublier la vie réelle ou de ne pas y revenir d-éçu ou désadapté.

Or, il y a bien des. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles