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La liberté est-elle compatible avec l'égalité de tous ?

Publié le 29/09/2005

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LACOMBE, ouv. cité, p. 8). - Bien mieux, il est permis de reconnaître, à la source même des deux idées, une inspiration commune : « L'idée de la liberté, écrit Henry MICHEL dans son Idée de l'État, est par excellence une idée chrétienne... Il a fallu le dogme du péché originel, celui de la rédemption, celui de la grâce, pour mettre la liberté au rang qu'elle occupe dans la philosophie moderne. » De même, « l'égalité, la haute valeur de la personne, telles que le christianisme les a comprises et proclamées », sont devenues « une très positive conquête de la conscience » (Ouv. cité, p. 72-73). Ce n'est pas l'idée d'un « tout organique » qui a engendré l'idée de l'égalité, c'est celle d'une « communauté » dont tous les membres sont fils du même Père et ont été rachetés par le sang d'un même Christ.  II.

« Le terme « égalité » a pour étymologie latine « aequalis », ce qui signifie uniforme, régulier.

Pour qu'une égalité soit possible entre les êtres, ils doivent évoluer dans un contexte social.

En effet, dans celui ci, l'égalité estprotégée par la loi de l'Etat.

Cette dernière est, d'après la Déclaration de 1789, l'expression de la volonté générale. Mise sous forme de textes, elle r égie la société.

Ainsi, elle pose à chaque individu des limites dans ses actions pour lui permettre de vivre en communauté.

Il doit alors les respecter, sous peine de se voir puni d'une condamnationéquivalente à la gravité de l'acte commis.

D'autre part, un préjugé populaire répand l'idée que la liberté est le fait depouvoir faire tout ce que l'on veut.

Par conséquent, suivant ce raisonnement, il paraît impossible d'être libre dansune société encadrée par la loi ; peut être devrions nous alors chercher une autre définition de la liberté.

Nouspourrions dire d'elle qu'elle est la faculté d'agir selon sa volonté sans être entravé par le pouvoir d'autrui.

De ce fait,si l'application de la loi et l'idée de liberté peuvent entrer en contradiction, nous sommes en droit de nous demanders'il est possible d'être libre dans une société, autrement dit, la liberté est-elle compatible avec une forme d'égalité ?Dés lors s'imposent deux formes distinctes de liberté : une sorte de liberté politique, celle régie par la loi, et laliberté naturelle, ces deux valeurs étant opposées.

Ainsi, nous traiterons tout d'abord du fait que l'égalité ne tienten réalité pas compte de la liberté naturelle, et réciproquement, puis, nous prouverons qu'une égalité est en faitindispensable à la liberté concrète.

L'égalité entre les hommes est assurée par les lois.

Cette dernière impose aux citoyens une ligne deconduite de laquelle il ne faut pas diverger.

La liberté naturelle est, elle, par définition, la possibilité d'employer sesfacultés comme on l'entend.

En conséquence, de ces deux définition découle l'observation que la liberté naturelle etl'égalité sont impossibles à associer.

Prouvons tout d'abord qu'une égalité absolue entre les êtres annihile touteliberté : en société, les actes d'un individu peuvent être divisés en deux catégories : ceux relevant de la vie sociale,et ceux relevant de la vie privée, cette dernière englobant tout ce qui n'est pas concerné par la loi.

Dans le butd'atteindre une égalité entre les hommes, l'Etat instaure des lois régissant la vie sociale… Toutefois, l'égalité n'estpas absolue puisque, dans la part de vie privée, tout être n'a pas la même égalité des chances.

On peut alorsdéduire qu'une recherche d'égalité absolue entre les être pousserait l'Etat à imposer, en plus des lois régissant la viepublique, des lois réglementant la vie privée, et, pire encore, la vie intime.

Autrement dit, une recherche d'égalitéabsolue mène à un règne totalitaire.

En outre, un règne totalitaire renvoi à une absence totale de liberté accordé àl'individu.

De ce fait, tout forme de liberté est impossible lors de l'application de l'égalité absolue.

D'autre part, dans la nature, donc en absence de lois juridiques, nous pouvons affirmer que l'égalité entre les êtresn'est pas possible.

Prenons pour exemple la loi du plus fort : celle ci impose aux faibles une domination.

Autrementdit, il est en fait juste, dans ce milieu, que le supérieur l'emporte sur l'inférieur.

C'est une lutte des forces où la pluspuissante accède au droit de dominer toutes les autres, annihilant toute possibilité d'égalité.

De même, nous avonsaffirmé précédemment que l'égalité était possible grâce aux lois juridiques ; ces dernière ont en fait pour butd'organiser les rapports que les hommes entretiennent les uns avec les autres.

Ainsi, si la nature ne possède pas delois juridiques, cela implique que les rapports entre les êtres ne sont dirigés que par l'instinct.

Platon illustre cette idée dans Gorgias : « De quelle justice Xerxès s'est-il servi lorsque avec son armée il attaqua la Grèce, ou son père quand il fit la guerre aux scythes ? Et encore, ce sont làdeux cas parmi des milliers à citer ! Et bien Xerxès et son père ont agi, j'en suis sûr,conformément à la nature du droit – […] au droit de la nature -, mais ils n'ontcertainement pas agi en respectant la loi que nous établissons.

».

C'est pourquoi, sinous considérons que la liberté consiste à « faire tout ce que l'on veut », cela veut dire,outre le fait que je puisse agir à mon gré sur les autres, qu'ils peuvent eux aussi en fairede même sur moi.

Dés lors, la liberté naturelle n'est plus de faire tout ce que je veux,mais tout ce que je peux, car la force d'autrui peut contrecarrer mes projets.

Et cetteforce supérieure peut, si elle le veut, me réduire à l'esclavage puisqu'elle est elle aussilibre de faire ce qu'elle veut.

En outre, étant donné que nous acceptons l'idée que la liberté est le fait de pouvoircéder à tout désir ou envie, les lois juridiques nous apparaissent comme un frein évidentà cette dernière.

Dans une société, des lois sont imposées, et c'est le système juridiquequi veille à ce qu'elles soient respectées.

Un manquement aux règles entraîne unesanction équivalente au méfait commît, et cette sanction se présente sous la forme d'amande ou, pour un fait grave, d'une exclusion temporaire.

Prenons pour exemple une agression ; pour rétablir uneégalité entre tous les protagonistes, la justice prive pour un temps de ses droits le condamné, et dédommage lavictime.

Cela implique que, si on ne respecte pas les règles d'une société, on ne peut y appartenir.

Dans un mêmetemps, nous avons dit que la liberté naturelle était le fait de faire tout ce qu'on voulait, céder à toute envie, au gréde ses désirs.

Toutefois, un homme n'écoutant que ses envies et ne suivant aucune règle en dépasserait très viteles limites et deviendrait alors « hors-la-loi », entraînant de ce fait une exclusion.

De même, un homme suivant leslois y verra ses envies brimées.

Autrement dit, l'envie de consommer une liberté naturelle est incompatible avecl'envie de suivre les lois juridiques, et par cela d'accéder à une égalité entre les citoyens.

Nous cherchons à affirmer que la liberté et l'égalité sont compatibles ; pourtant, ces deux valeursparaissent, sur leur plan théorique à chacune, totalement antagonistes.

On observe d'un côté l'égalité absolue avec. »

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