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La liberté est-elle compatible avec l'obligation du choix ?

Publié le 29/09/2009

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D'importantes conséquences découlent des remarques précédentes. Tout d'abord, la liberté peut être éprouvée, vécue, mais non expliquée, car ce serait alors lui donner un contenu déterminé, qu'elle dépasse toujours. Elle est un pur mouvement, qui se manifeste dans l'action, sans se laisser saisir par la pensée conceptuelle. Par ailleurs, tant que l'homme est défini par une nature, quel que soit par ailleurs le contenu que l'on donne à ce mot, il trouve également en .elle les règles qui doivent déterminer sa conduite. Si la nature de l'homme est d'être doué de raison, il doit se plier aux exigences de celle-ci et conformer autant que possible son attitude à ce qu'elle lui commande. Mais si l'homme est un être indéterminé, il lui appartient à présent de choisir ses propres règles de conduite. Plus rien ne peut servir ici de règle préalable, l'homme doit inventer ses normes. Sur le plan moral, il devient son propre maître. Comment distinguer dès lors le Bien et le Mal ? Ces notions ont-elles même encore un sens dans la perspective d'un homme qui s'autodétermine ? Rousseau avait pressenti le problème : après avoir montré que l'homme est initialement indéterminé, il souligne aussi l'ambiguïté de son évolution. D'un côté, certes, l'homme a pu développer ses facultés, perfectionner sa raison, ses techniques..., mais de l'autre, il a créé une situation d'asservissement généralisé. Livré à lui-même, l'homme peut errer et se perdre. Plus nettement, au XIXe siècle, un romancier comme Dostoïevski montre que la liberté peut conduire l'individu à choisir ses propres critères du Bien et du Mal. Son personnage, Raskolnikov, dans Châtiment, légitime le meurtre d'une vieille usurière qu'il juge inutile et malfaisante, au nom de l'intérêt supérieur de l'humanité tel qu'il le conçoit. Est-il acceptable d'en arriver à de tels comportements ? Sinon, au nom de quoi les proscrire ?

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