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La liberté est-elle intelligible ?

Publié le 27/02/2008

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L'être libre est celui qui est lui-même, qui a pris possession de soi, c'est-à-dire d'abord celui qui n'est plus aveuglé par la passion qui le livre enchaîné et impuissant à l'objet qu'il croyait posséder. De passif, il devient actif mais cette plénitude d'être qui nous fait trouver à la fois la liberté et la réalité de la substance unique, dissout le « moi », et la personnalité libre n'éclot à la liberté que pour se perdre aussitôt dans la nécessité de Dieu. 3 ? La liberté se trouve peut-être là où ni les Stoïciens ni Spinoza ne songent à la rechercher : dans le passage d'un plan à l'autre. Même en supposant que la connaissance ou la révélation de la loi de l'être suffise pour entraîner la volonté, il faut encore expliquer comment, en plein milieu des passions, cet effort de connaissance, impliquant un effort de détachement de la passion, a lui-même été possible. La liberté serait donc déjà dans ce pouvoir de résister au déterminisme psychologique et de laisser se dessiner le nouveau chemin. ? II? Les scientistes ont nié la liberté au nom du déterminisme universel. La science du XIXe siècle transportant dans tous les domaines les résultats de la physico-chimie, fit de la liberté une notion « subjective » inintelligible scientifiquement. Büchner, Haeckel à la fin du XIXe siècle, puis les « épiphénoménistes » et les « parallélistes », précurseurs des « behavioristes » ne virent pas de place pour la liberté. Cette position entraîna d'autres esprits, transportant le débat sur le terrain de choix de leurs adversaires, à montrer que les lois de la nature étaient elles-mêmes « contingentes », c'est-à-dire non-nécessaires. L'antinomie est donc totale : d'une part, pour la première thèse, l'homme fait partie de la nature, et, comme tel, il est soumis au déterminisme, donc pas de liberté ; d'autre part, dans la deuxième thèse, pour sauver la liberté, on dira que les lois de la nature sont contingentes.

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